Le plan de relance de Biden, un coup de pouce immédiat à la croissance

«C'est le paquet d'aides dont nous avons besoin pour relancer notre économie et la remettre au niveau d'avant la pandémie», a estimé lundi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen (Photo, AFP).
«C'est le paquet d'aides dont nous avons besoin pour relancer notre économie et la remettre au niveau d'avant la pandémie», a estimé lundi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Le plan de relance de Biden, un coup de pouce immédiat à la croissance

  • Les chèques de $1400 par adulte et par enfant devraient être envoyés dans la foulée à des millions d'Américains sous conditions de revenus
  • Majoritaires à la chambre basse, les démocrates devraient approuver rapidement le projet amendé pour que Joe Biden puisse le promulguer d'ici le 14 mars

WASHINGTON: Ménages, collectivités, entreprises, l'administration Biden va inonder l'économie américaine de liquidités dans les jours qui suivront le vote, mardi, d'un plan d'aide de 1 900 milliards de dollars, avec un effet massif attendue sur la croissance.

L'ensemble des mesures devraient doper la croissance des Etats-Unis de trois points de pourcentage cette année, pour la hisser à 7%, estime ainsi lundi Gregory Daco, chef économiste chez Oxford economics. 

«Les ménages américains seront les moteurs de la reprise», dit-il, notant que les familles à faible revenu bénéficieront de «généreux transferts budgétaires totalisant environ 900 milliards de dollars», incluant chèques directs, allocations de chômage supplémentaires ainsi que crédits et allègements d'impôts. 

Les familles à revenu élevé devraient, elles, dépenser une partie de l'épargne excédentaire accumulée depuis 11 mois.

«C'est le paquet d'aides dont nous avons besoin pour relancer notre économie et la remettre au niveau d'avant la pandémie», a estimé lundi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, sur la chaîne MSNBC, à la veille de l'examen final du projet de loi à la Chambre des représentants. 

La première économie du monde s'était contractée de 3,5% l'an passé, sa pire année depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Sénat américain a finalement approuvé samedi le plan de sauvetage mais sans aucune voix républicaine, à l'issue d'un vote marathon sur de nombreux amendements.

Majoritaires à la chambre basse, les démocrates devraient approuver rapidement le projet amendé pour que Joe Biden puisse le promulguer d'ici le 14 mars et éviter la suspension du versement d'allocations chômage exceptionnelles.

Chèques de 1 400 dollars

Les chèques de 1 400 dollars par adulte et par enfant devraient alors être envoyés dans la foulée à des millions d'Américains sous conditions de revenus. 

«C'est un ensemble de mesures extrêmement important qui apportera à des millions, des centaines de millions d'Américains, l'aide dont ils ont besoin», a déclaré Janet Yellen.

Avec des financements en faveur des écoles combinés à la perspective de crédits d'impôts pour la garde d'enfants, de nombreuses personnes vont pouvoir se remettre au travail.

Selon la Maison Blanche, cette législation «historique» créera plus de 7 millions de nouveaux emplois cette année, rendra les soins de santé plus abordables tout en sauvant des vies grâce aux aides pour la vaccination généralisée.

Elle réduira aussi de moitié la pauvreté des enfants.

«C'est un changement radical de politique sociale américaine», note Samuel Hammond, directeur du centre de réflexion Niskanen Center.

Le plein emploi en 2022 ?

Les Etats et collectivités locales ont dû supprimer 1,4 million d'emplois en raison de la baisse de leurs revenus et de l'augmentation de leurs dépenses, a indiqué Janet Yellen. Le plan doit permettre que «policiers et pompiers conservent leur travail».

«Si tout va bien, notre économie retrouvera l'année prochaine le plein emploi que nous avions avant la pandémie», a-t-elle estimé.

«Une partie des aides versée immédiatement devrait avoir un impact dans les données économiques probablement à partir d'avril», a déclaré Michael Pugliese, économiste chez Wells Fargo.

Selon lui, cela pourrait se traduire par un bond de la consommation notamment dans les commerces au détail en avril et en mai. 

D'autres aides, telles les crédits d'impôts pour la garde d'enfants, seront versées probablement en fin d'année ou au début de l'année prochaine.

«Le plan est vraiment très, très massif», a réagi l'économiste Joel Naroff, selon qui l'objectif du gouvernement est clair: faire passer en quelques mois la croissance d'un rythme modéré à un rythme rapide.

En janvier, le Fonds monétaire international tablait déjà sur une croissance américaine de 5,1%, sans prendre en compte le plan de sauvetage.

Et, avec la création de 7 millions d'emplois, le taux de chômage devrait tomber sous la barre des 5% fin décembre, selon les calculs de Gregory Daco.

En février, le marché du travail s'est ressaisi avec trois fois plus de créations d'emplois qu'en janvier (+379 000). Et, le taux de chômage a légèrement reculé à 6,2%.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com