AMMAN: Le politicien palestinien Nasser Al-Qudwa a déclaré qu’il avait déjà «franchi le Rubicon» et qu’il n’annulerait pas son intention de se présenter sur une liste indépendante de son propre parti, le Fatah, aux élections palestiniennes.
Quand Arab News lui a demandé s'il continuerait dans son projet de la liste de l’«Assemblée démocratique» si le leader emprisonné Marwan Barghouti ne le soutenait pas, il a répondu: «Il n'y a pas de retour en arrière sur cette question».
Al-Qudwa a également ajouté: «Il y a un croisement naturel entre ce mouvement et celui du leader emprisonné Marwan Barghouti, surtout s’il dirige ce mouvement ».
«Bien sûr, les résultats pourraient être différents s’il ne le soutient pas, mais nous évoluons dans une direction qui rend difficile tout recul ».
«Nous avons déjà traversé la rivière et il n'y a pas de retour en arrière».
Lors de sa toute première conférence de presse ouverte aux journalistes, l'ancien envoyé de la Palestine auprès de l'ONU et ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre les difficultés auxquelles sont confrontés les Palestiniens.
Al-Qudwa a affirmé qu'il y a certes des devoirs normaux pendant un mouvement de libération nationale et toute une série différente de tâches après la fin d'un conflit.
«Nous avons un mélange des deux, quoique la libération nationale reste notre priorité. Nous devons nous attaquer aux problèmes quotidiens qui sont les besoins essentiels de notre peuple».
«Nous devons faire face à des problèmes tels que la santé, l'éducation et la bonne gouvernance».
Al-Qudwa a signalé que les actions d’Israël dans la région représentaient l’avidité et la réticence à tout compromis.
EN BREF
Nasser Al-Qudwa a souligné que les négociations devraient être limitées aux relations entre l'État palestinien occupé et Israël, et non sur la question de savoir s'il devrait y avoir un État palestinien.
«Ils veulent tout. Ils ne disent même pas «nous voulons juste les colonies ou la vallée du Jourdain ». Ils veulent tout».
Les gouvernements et les organismes internationaux qui retirent leur soutien à l’État palestinien sont une autre source de préoccupation, a-t-il ajouté.
«Au départ, ils disaient que nous soutenions la solution à deux États. Aujourd'hui, l'Europe et d'autres puissances disent que nous soutenons une solution négociée à deux États».
Al-Qudwa a souligné que les négociations devraient être limitées aux relations entre l'État palestinien occupé et Israël, et non sur la question de savoir s'il devrait y avoir un État palestinien.
Il a de plus rejeté d'emblée l'idée d'un État unique, avertissant que cela représente une notion dangereuse du «Grand Israël».
Al-Qudwa a confié qu'il n'avait occupé aucun poste au sein du gouvernement palestinien depuis 15 ans et qu'il n'avait nullement l'intention de prendre de l'argent en dehors des cercles palestiniens.
«Ce que nous pouvons récolter auprès des gens ordinaires et de ceux qui sont aisés suffit, surtout s'il n'y a personne qui vole cet argent», a-t-il expliqué.
Bien qu'ayant pris une voie tout à fait différente, Al-Qudwa a pris soin d'éviter de brûler des ponts avec d'autres personnalités politiques palestiniennes de longue date.
«Je suis toujours membre du Fatah», a-t-il déclaré.
Il a aussi refusé de répondre aux rumeurs selon lesquelles il aurait été menacé à plusieurs reprises lors de sa dernière rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
«C'était une réunion à huis clos et ce qui se passe dans de telles réunions reste à l’intérieur de ces réunions».
Néanmoins, il a dévoilé que la position du président n'était absolument «pas très démocratique».
Bien qu'Al-Qudwa compte sur le soutien de son collègue membre du comité central du Fatah, Marwan Barghouti, il a rejeté toute coopération avec Mohammed Dahlan, l’ancien leader du Fatah installé aux Émirats Arabes Unis,.
«Il est difficile d'être avec Dahlan, car le peuple palestinien a refusé complètement la position des EAU», a-t-il reconnu, faisant référence au récent accord de normalisation que les EAU ont signé avec Israël.
Des élections législatives palestiniennes auront lieu le 22 mai, suivies deux mois plus tard par des élections présidentielles, puis de la convocation du Conseil national de l’OLP à la fin de l’été.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com