Le combat silencieux de Zhang Zhan, témoin emprisonnée du Covid à Wuhan

On voit des gens devant le cimetière de Biandanshan à Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 12 février 2021, au cours du premier jour du Nouvel An lunaire, qui marque l'arrivée de l'Année du Bœuf. (Hector RETAMAL / AFP)
On voit des gens devant le cimetière de Biandanshan à Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 12 février 2021, au cours du premier jour du Nouvel An lunaire, qui marque l'arrivée de l'Année du Bœuf. (Hector RETAMAL / AFP)
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

Le combat silencieux de Zhang Zhan, témoin emprisonnée du Covid à Wuhan

  • Dans une autre de ses vidéos diffusée sur les réseaux sociaux, on pouvait voir l'ancienne avocate tenir tête à un policier lui ordonnant de cesser de filmer
  • "J'ai le droit de surveiller ce que fait l'Etat", répondait-elle calmement à l'homme qui tentait de lui arracher son téléphone portable

PEKIN : Ses images de malades alités dans un couloir d'hôpital à Wuhan ont donné un rare aperçu des conditions sanitaires dans la première ville du monde touchée par le coronavirus. Un an plus tard, en grève de la faim, la "journaliste citoyenne" Zhang Zhan paye cette audace dans une prison chinoise.

Dans une autre de ses vidéos diffusée sur les réseaux sociaux, on pouvait voir l'ancienne avocate tenir tête à un policier lui ordonnant de cesser de filmer.

"J'ai le droit de surveiller ce que fait l'Etat", répondait-elle calmement à l'homme qui tentait de lui arracher son téléphone portable.

A l'approche de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Zhang Zhan est "le symbole" de la recherche de la vérité sur ce qui s'est passé dans la métropole du centre de la Chine, placée en quarantaine le 23 janvier 2020, relève son avocat.

Une recherche à rebours du récit imposé par le régime communiste, à savoir une lutte héroïque contre le virus, culminant avec la quasi éradication de l'épidémie dans le pays le plus peuplé du monde.

Apparu fin 2019, le nouveau coronavirus qu'on n'appelait pas encore Covid-19 devait se répandre à la surface du globe, faisant plus de 2,5 millions de morts selon les sources officielles.

Les images de Zhang Zhan (prononcer: "Djangue Djanne") montraient la panique qui s'était emparée de la ville de 11 millions d'habitants, avec ses hôpitaux dépassés par un virus inconnu.

En mai, Zhang Zhan, 37 ans, était arrêtée, puis condamnée fin décembre à quatre ans de prison pour "provocation aux troubles à l'ordre public".

"Aider les gens"

Quelques jours après la mise sous cloche de la ville, Zhang Zhan décide de quitter Shanghai pour se rendre à Wuhan après avoir lu en ligne le commentaire d'un internaute.

"Il écrivait qu'on l'avait laissé seul face à la mort. J'étais très touchée", racontait Zhang Zhan dans un documentaire anonyme diffusé sur le site China Change.

Parvenant à descendre d'un train qui traverse la ville, Zhang Zhan entreprend de filmer la situation chaotique des hôpitaux wuhanais. Dans ses commentaires, elle s'interroge sur le manque de lits et de tests de dépistage. 

Elle plaide pour les familles de victimes, qui cherchent à porter plainte contre les autorités locales.

"Elle s'est rendue à Wuhan par altruisme et un désir d'aider les gens", explique un de ses avocats, qui a requis l'anonymat.

"Comment empêcher de telles tragédies de se reproduire si leurs causes ne sont pas résolues et que le système qui les a créées est toujours en place?", s'interroge-t-il.

Des médecins qui avaient donné l'alerte dès décembre 2019 ont été interrogés par la police qui leur reprochait de "répandre des rumeurs".

D'autres journalistes citoyens ont "disparu" après avoir couvert la crise wuhanaise mais Zhang Zhan est pour l'heure la seule à être passée en procès.

Sonde nasale

En détention provisoire, elle entame une grève de la faim à laquelle ses geôliers répondent par une sonde gastrique nasale. On lui lie les mains pour l'empêcher de l'arracher, selon ses avocats. 

Sa santé se dégrade. Lors de son procès à Shanghai, elle apparaît très amaigrie et presque méconnaissable dans un fauteuil roulant.

Elle reste malgré tout combative et refuse de répondre au juge qui lui demande de décliner son identité. Après le verdict, elle refusera de faire appel.

"Elle pense que le système dans son ensemble est absurde", explique son avocat Zhang Keke, qui a pu lui rendre visite mi-janvier.

"Elle ne veut pas de compromis", témoigne-t-il. Elle assure "qu'elle n'a jamais été aussi déterminée".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.