Virus: l'examen du vaccin Spoutnik V commence en Europe, où l'épidémie repart

Le vaccin russe Spoutnik V a franchi une étape clé jeudi pour son déploiement dans l'Union européenne, avec le début de son examen par l'Agence européenne des médicaments, basée à Amsterdam.(AFP)
Le vaccin russe Spoutnik V a franchi une étape clé jeudi pour son déploiement dans l'Union européenne, avec le début de son examen par l'Agence européenne des médicaments, basée à Amsterdam.(AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 04 mars 2021

Virus: l'examen du vaccin Spoutnik V commence en Europe, où l'épidémie repart

  • La semaine dernière, les nouveaux cas de Covid-19 en Europe ont augmenté de 9% pour atteindre un peu plus d'un million, selon la branche régionale de l'Organisation mondiale de la santé, qui regroupe une cinquantaine de pays européens et jusqu'en Asie
  • Après cette annonce, les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d'Européens à partir de juin

LA HAYE: Le régulateur européen a commencé jeudi l'examen du vaccin Spoutnik V contre le Covid-19, que la Russie se dit prête à fournir à 50 millions d'Européens, au moment où l'OMS s'inquiète d'une remontée des cas sur le continent.

La semaine dernière, les nouveaux cas de Covid-19 en Europe ont augmenté de 9% pour atteindre un peu plus d'un million, selon la branche régionale de l'Organisation mondiale de la santé, qui regroupe une cinquantaine de pays européens et jusqu'en Asie centrale.

«Cela met fin à une baisse prometteuse de six semaines des nouveaux cas, avec plus de la moitié de notre région enregistrant un nombre croissant de nouvelles infections», a indiqué jeudi le directeur Europe de l'OMS, Hans Kluge. 

Pour lui, les Européens doivent «revenir à l'essentiel» pour lutter contre le virus et ses variants, notamment en accélérant la vaccination. «Nous avons besoin d'élargir notre portefeuille de vaccins», a-t-il insisté.

Le vaccin russe Spoutnik V a franchi une étape clé jeudi pour son déploiement dans l'Union européenne, avec le début de son examen par l'Agence européenne des médicaments, basée à Amsterdam.

Après cette annonce, les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d'Européens à partir de juin.

Procédure accélérée

Le laboratoire allemand CureVac a annoncé quant à lui jeudi avoir signé un accord avec le géant pharmaceutique suisse Novartis, qui contribuera dès 2021 à la production de son vaccin.

Novartis prévoit de commencer la production de ce vaccin, qui attend encore une approbation du régulateur européen, «au cours du deuxième trimestre 2021», selon un communiqué.

Pour le moment, trois vaccins sont autorisés dans l'Union européenne: ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca. Celui de Johnson & Johnson est soumis à une demande d'autorisation, et deux autres, ceux de Novavax et CureVac, ont entamé leur processus d'examen continu.

De leur côté, cinq pays dont le Royaume-Uni, la Suisse et le Canada, comptent approuver selon une procédure accélérée les nouvelles générations de vaccins capables de neutraliser les variants du coronavirus, selon une recommandation dévoilée jeudi par un consortium regroupant leurs agences du médicament.

«Notre priorité est de délivrer des vaccins efficaces au public aussi vite que possible, sans compromettre la sécurité», a expliqué Christian Schneider, le chef scientifique de l'agence britannique MHRA, associée dans le consortium ACCESS aux régulateurs de quatre autres pays - l'Australie, le Canada, Singapour et la Suisse.

L'Allemagne a, elle, donné jeudi son feu vert, après la France, à l'administration du vaccin AstraZeneca/Oxford aux plus de 65 ans.

«C'est une bonne nouvelle pour les personnes âgées qui attendent une piqûre», a salué le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Berlin espère ainsi accélérer sa campagne nationale de vaccination, critiquée pour sa lenteur, tandis que la chancelière Angela Merkel a accepté mercredi un assouplissement progressif du dispositif anti-Covid en Allemagne face au mécontentement dans l'opinion.

En France, face à l'épidémie qui ne ralentit pas et la tension dans les hôpitaux, le gouvernement doit annoncer jeudi de nouvelles mesures restrictives. 

«Nous constatons de fortes tensions sur le système hospitalier, une hausse du nombre de cas mais pas une explosion, sans homogénéité territoriale (...) Mais un confinement national ou le week-end n'est pour nous qu'un dernier recours», a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

Records au Brésil

L'Espagne a de son côté franchi mercredi le seuil des 70.000 morts, après avoir connu le mois le plus meurtrier du Covid-19 depuis la première vague. Les indicateurs montrent toutefois que la situation sanitaire s'améliore, en particulier dans les maisons de retraite, où ont été injectés les premiers vaccins.

Aux Etats-Unis, où une campagne massive de vaccination est en cours, le président Joe Biden a appelé à la prudence et s'est insurgé contre la levée des restrictions dans certains Etats, jugée prématurée par les principaux responsables sanitaires fédéraux.

Le Texas a annoncé mardi la fin du port du masque obligatoire et la réouverture de «100%» des commerces dès la semaine prochaine. Le Mississippi a fait le même choix, dès mercredi. Une «grande erreur», a jugé le président américain. 

Le Brésil, pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis, a, lui, annoncé mercredi son plus fort bilan de décès du Covid-19 en 24 heures, avec 1.910 morts. L'épidémie y a fait au total 259.271 morts en un an.

«On assiste dans tout le pays à une détérioration des différents indicateurs», a indiqué la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé.

La pandémie a fait au moins 2,56 millions de morts dans le monde depuis décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP jeudi.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.