DUBAÏ: Depuis sa fondation, en 2010, le centre Khayrallah de l’université d’État de Caroline du Nord poursuit sa mission de recherche et d'archivage et informe le public sur l'histoire de la diaspora libanaise.
L’une des activités remarquables du centre consiste à célébrer la culture arabe à travers le prix annuel Khayrallah, lancé en 2015.
«Quand vous évoquez l’histoire d’une communauté, la culture est un aspect central de son identité, qu'il s'agisse de la culture quotidienne, comme la nourriture, ou de la haute culture telle que nous la concevons, comme la littérature, la poésie et l'art», confie le directeur du centre, le Dr Akram Khater, à Arab News.
Originaire du Liban, il explique: «Nous voulions non seulement reconnaître, mais aussi encourager les gens à explorer l’idée d’appartenance à la diaspora de manière artistique.»
Pour l'édition 2020 de ce prix, qui a reçu environ cent candidatures dans les domaines de l’art visuel, du théâtre, de la poésie et du cinéma, deux lauréats ont été annoncés: le cinéaste new-yorkais Zayn Alexander et la poétesse et universitaire montréalaise Rula Jurdi Abisaab.
Né au Liban, Alexander a présenté un court métrage d’une dizaine de minutes, À l'étranger, dans lequel il joue. C’est son premier film. Il raconte l'histoire d'un couple libanais, Jad et Rania, qui vit à New York mais qui a du mal à se faire une place dans le milieu du cinéma, en partie à cause des préjugés dont sont victimes les acteurs arabes. Les choses deviennent plus sérieuses lorsque Jad décide de rentrer au Liban.
Quant au roman arabe Dans une boîte de lumière, écrit par la professeure Rula Jurdi Abisaab, qui travaille à l’université McGill, il a pour thèmes la lumière et l’illumination.
Le personnage principal de cette histoire est une jeune femme libanaise qui se rend à New York pour étudier le cinéma. C’est l’occasion pour elle de croiser des personnes venues horizons très divers. Elle fait une rencontre capitale, celle d’un homme irakien, mais cette relation n’est pas acceptée par sa famille, originaire d’un village libanais.
M. Khater note que les œuvres individuelles qui ont été couronnées répondaient aux critères du prix: «Nous recherchons des œuvres qui montrent non seulement un haut niveau de compétence, mais qui évoquent aussi les thèmes de la diaspora et de l'immigration en les explorant avec honnêteté, posant un regard neuf et apportant une profondeur», indique-t-il.
Les deux lauréats se partageront le prix de 10 000 dollars (8 306 euros). En raison des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19, 2020 a été une année difficile pour les arts du monde entier. C’est la raison pour laquelle la contribution financière du prix Khayrallah est salutaire.
Dans des circonstances normales, le lauréat est invité à présenter son travail lors d’une cérémonie au musée Sursock de Beyrouth. Mais, en raison du contexte sanitaire, l’événement qui aura lieu devrait être virtuel.