PARIS : Des personnalités françaises, dont l'acteur Omar Sy ou encore le réalisateur Cédric Klapisch, ont dénoncé mardi le sort réservé à de nombreux migrants, arrivés mineurs en France mais menacés d'expulsion une fois majeurs, jugeant qu'il s'agit d'un «terrible gâchis humain et social».
«L'actualité a mis au grand jour la situation de jeunes étrangers présents depuis des années en France, arrivés soit mineurs isolés, soit avec leur famille, en cours d'études, d'apprentissage, accédant à l'emploi souvent dans des secteurs en pénurie de main-d'œuvre et soudain victimes de refus de séjour avec obligation de quitter le territoire dès lors qu'ils arrivent à leur majorité», déplorent dans ce texte publié sur lemonde.fr plus de 200 responsables associatifs et célébrités, dont l'actrice Agnès Jaoui, l'ex-footballeur Lilian Thuram ou encore l'avocat Henri Leclerc.
Plusieurs mobilisations récentes, notamment de patrons qui avaient entamé une grève de la faim pour obtenir la régularisation de leurs apprentis, ont relancé le débat autour du sort de ces jeunes étrangers.
«Au-delà de ces cas emblématiques, les jeunes en détresse sont nombreux», estiment les signataires.
«Nous sommes quotidiennement témoins d'un terrible gâchis humain et social: voir des jeunes êtres menacés d'expulsion, réduits à vivre dans la peur, l'errance et la clandestinité, alors que la France est devenue leur pays, celui de leurs liens, de leurs amitiés, de leurs amours, et qu'ils sont prêts à rendre à la société ce qu'elle a investi dans leur formation».
Les auteurs de la tribune demandent de «faire cesser la suspicion généralisée qui pèse sur de nombreux jeunes dont les actes d'état civil sont régulièrement contestés, alors que leur identité a été confirmée», ou encore de «cesser d'exiger des documents impossibles à présenter».
«Il faut en finir avec le blocage absurde des demandes de rendez-vous en préfecture, qui, sous prétexte de dématérialisation, revient à fermer des voies de régularisation. Ainsi, des jeunes, que la loi oblige à demander un titre de séjour avant 19 ans, sont mis dans l'impossibilité de le faire», poursuit la tribune.