Des guerriers anti-Covid aux vigies des médias, le Nobel de la paix attire 329 candidatures

Edition 2020 de la cérémonie de remise du Prix Nobel. (AFP)
Edition 2020 de la cérémonie de remise du Prix Nobel. (AFP)
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Des guerriers anti-Covid aux vigies des médias, le Nobel de la paix attire 329 candidatures

  • Un total de 234 individus et 95 organisations ont cette année été proposés pour la prestigieuse récompense, a annoncé lundi l'Institut Nobel
  • Le nom des candidats reste secret pendant au moins 50 ans

OSLO : Des efforts internationaux visant à débarrasser l'humanité de la Covid aux défenseurs de la liberté de la presse: 329 candidatures, aussi éclectiques que l'OMS, Donald Trump et RSF, sont en lice pour le Nobel de la paix 2021.

Un total de 234 individus et 95 organisations ont cette année été proposés pour la prestigieuse récompense, a annoncé lundi l'Institut Nobel, soit le troisième nombre le plus élevé de ses 120 ans d'histoire.

Le nom des candidats reste secret pendant au moins 50 ans, mais leurs parrains -- parlementaires et ministres de tous les pays, anciens lauréats, certains professeurs d'université... -- annoncent parfois publiquement le nom de leur poulain.

Actualité oblige, plusieurs ont trait à la pandémie de Covid-19, fléau qui empoisonne la planète depuis un an. 

«Cela a été une année particulière, marquée par la Covid, et il aurait été étonnant que cela ne se reflète pas dans la nature des candidatures», a commenté auprès de l'AFP le directeur de l'Institut Nobel, Olav Njølstad, sans trahir la confidentialité d'usage.

A l'origine du système Covax qui vise à donner un accès aux vaccins aux pays défavorisés, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Alliance du vaccin (Gavi) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi) sont ainsi dans la course.

Le directeur de l'Institut de recherche pour la paix d'Oslo, Henrik Urdal, en a fait son favori pour le Nobel à ce stade.

«Covax, c'est un candidat qui aujourd'hui doit encore faire ses preuves mais qui sera d'une importance cruciale s'il est couronné de succès», a-t-il expliqué à l'AFP.

«La situation actuelle avec le nationalisme vaccinal grandissant et une pression toujours plus forte à l'intérieur des pays (sur les groupes à vacciner en priorité, ndlr) soulève la question extrêmement importante des perdants de la crise sanitaire globale», souligne-t-il.

Dans l'ère des infox, la liberté de la presse et de l'information est aussi bien représentée parmi les candidatures.

Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l'International Press Institute (IPI) ou encore les fact-checkers du réseau mondial IFCN --dont fait partie l'AFP-- ont été proposés.

Idem pour Zineb El Rhazoui, l'ex-collaboratrice franco-marocaine de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo dont la rédaction a été décimée par une attaque terroriste début 2015, et pour la journaliste philippine Maria Ressa, cible de poursuites judiciaires après avoir critiqué la politique du président philippin Rodrigo Duterte. 

Réponse le 8 octobre

Parmi les autres candidatures figurent des opposants, comme le trio de femmes bélarusses mené par Svetlana Tikhanovskaïa, et le Russe Alexeï Navalny, en prison dans son pays après avoir été victime d'une tentative d'empoisonnement.

«Grâce à cette nomination, nous sommes désormais connus et cette attention est extrêmement importante (...) dans notre lutte pour une future Biélorussie démocratique», soulignait Mme Tikhanovskaïa en octobre.

On retrouve aussi cette année le mouvement antiraciste Black Lives Matter, la Suédoise Greta Thunberg, égérie de la cause climatique, l'agence de l'Onu pour les réfugiés (HCR) ou encore Julian Assange et le site WikiLeaks qu'il a fondé.

Sont également en lice l'ex-président américain Donald Trump, son gendre Jared Kushner, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier émirati Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, crédités d'avoir fait avancer la paix au Moyen-Orient en œuvrant au rapprochement entre Israël et des pays du monde musulman.

Etre proposé pour le prix n'a en soi pas valeur d'adoubement de la part du comité Nobel qui accepte toutes les candidatures pour peu qu'elles aient été envoyées avant la date-limite du 31 janvier par des personnes habilitées à le faire.

Autres candidats connus, l'Otan, une campagne pour l'interdiction des robots tueurs, le mouvement scout ou encore des militants pro-démocratie à Hong Kong.

Pas sûr toutefois que le comité Nobel ose froisser Pékin, 11 ans après la tempête diplomatique déclenchée par l'attribution du Nobel au dissident Liu Xiaobo.

«La Chine rejettera fermement toute tentative par quiconque d'utiliser le prix Nobel de la paix pour s'ingérer dans (ses) affaires intérieures», a averti le chef de sa diplomatie, Wang Yi, en visite à Oslo en août dernier.

Le nom du lauréat sera annoncé le 8 octobre.

En 2020, le prix de la paix avait couronné le Programme alimentaire mondial (PAM), agence onusienne et plus grande organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim.

 


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.