Virus: le Royaume-Uni vaccine fort, l'UE attend le vaccin Johnson & Johnson

«Vingt millions de personnes à travers le Royaume-Uni ont maintenant reçu le vaccin - une énorme réussite nationale», s'est réjoui dimanche le Premier ministre Boris Johnson (Photo, Jessica TAYLOR/AFP/UK PARLIAMENT).
«Vingt millions de personnes à travers le Royaume-Uni ont maintenant reçu le vaccin - une énorme réussite nationale», s'est réjoui dimanche le Premier ministre Boris Johnson (Photo, Jessica TAYLOR/AFP/UK PARLIAMENT).
Short Url
Publié le Lundi 01 mars 2021

Virus: le Royaume-Uni vaccine fort, l'UE attend le vaccin Johnson & Johnson

  • Très durement touché par la pandémie avec environ 123 000 morts, le Royaume-Uni et ses 66 millions d'habitants comptent sur la vaccination de masse pour sortir du confinement
  • Pour muscler encore ses campagnes de vaccination, l'Union européenne devrait approuver début mars le vaccin Johnson et Johnson

LONDRES: Plus de vingt millions de personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin contre la Covid-19 au Royaume-Uni, qui table sur une vaccination de masse, loin devant d'autres pays du continent européen où les campagnes peinent à monter en puissance.

L'Union européenne compte notamment sur le vaccin unidose américain Johnson & Johnson qui devrait être approuvé début mars, selon les autorités françaises qui saluent « une très bonne nouvelle » au moment où l'Allemagne, inquiète de la situation chez son voisin, a décidé de restreindre les passages à sa frontière en provenance de France.

« Vingt millions de personnes à travers le Royaume-Uni ont maintenant reçu le vaccin - une énorme réussite nationale », s'est réjoui dimanche le Premier ministre Boris Johnson sur Twitter. 

Très durement touché par la pandémie avec environ 123 000 morts, le Royaume-Uni et ses 66 millions d'habitants comptent sur la vaccination de masse pour sortir du confinement mis en place depuis janvier pour contenir une nouvelle vague très virulente, attribuée à un variant plus contagieux apparu dans le sud de l'Angleterre. 

La campagne de vaccination, lancée début décembre, est l'une des plus avancées au monde. Le nombre de contaminations et de morts est en repli depuis quelques semaines, et le confinement sera très progressivement assoupli entre mars et fin juin.

De l'autre côté de la Manche, la progression de la pandémie est suivie à la loupe par les autorités françaises, qui ont imposé un confinement ce week-end et le prochain sur une partie de la Côte d'Azur et dans l'agglomération de Dunkerque, sur la mer du Nord, en plus du couvre-feu sur tout le territoire à partir de 18H00.

Les images prises samedi de l'emblématique « promenade des Anglais » de Nice, quasi déserte, ont contrasté avec les quais de Seine bondés à Paris, où des dizaines de milliers de promeneurs ont profité d'un grand soleil.

Paris fait partie des territoires où des confinements locaux pourraient être décidés la semaine prochaine.

Restrictions à la frontière franco-allemande

La situation dans le nord-est de la France inquiète également l'Allemagne, qui a décidé dimanche de restreindre les passages à sa frontière après avoir classé le département de Moselle en zone Covid à haut risque.

A partir du 2 mars à 00H00, les personnes – 16 000 travailleurs de Moselle passent la frontière chaque jour - entrant sur le territoire allemand « devront présenter un test PCR ou antigène » négatif.

Une décision, « regrettée » par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, mais qui reste un traitement de faveur en comparaison de la quasi-fermeture de la frontière allemande à la République tchèque et l'Autriche.

Pour muscler encore ses campagnes de vaccination, l'Union européenne devrait approuver début mars le vaccin Johnson et Johnson, a indiqué dimanche la ministre française déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.

« C'est une très bonne nouvelle parce que ce vaccin nécessite une seule dose, en revanche il est possible qu'il nécessite des rappels, nous ne le savons pas encore », a-t-elle prévenu.

Les Etats-Unis, où la pandémie a fait plus de 500 000 morts, ont accordé samedi une autorisation en urgence à ce vaccin. « Une nouvelle formidable », a salué le président Joe Biden, qui a appelé néanmoins à « ne pas baisser la garde ».

La République tchèque, durement touchée par la Covid-19, elle, ne veut pas attendre l'UE et a commandé des doses du vaccin russe Spoutnik V et envisage aussi le recours à celui du laboratoire chinois Sinopharm, qui n'ont pas reçu le feu vert de l'Agence européenne des médicaments.

« Croyez-moi quand je dis que les Etats membres de l'UE demanderont aussi le vaccin Spoutnik dans quelques mois », a déclaré le Premier ministre Andrej Babis.

Le Premier ministre hongrois Vitkor Orban s'est lui fait administrer le vaccin de Sinopharm, que la Hongrie est devenue cette semaine le premier pays de l'UE à utiliser. 

60 000 morts en Iran

Dans une Europe, où le virus a tué près de 851 000 personnes et où les restrictions se succèdent, un lieu fait office de rare îlot musical : l'Opéra de Sofia, qui propose Tosca et La Traviata à un public cantonné aux balcons et séparé par des sièges vacants où trônent désormais des fleurs artificielles.

« J'ai soif de musique. Alors pourquoi penser au risque ? Il n'est pas plus élevé ici qu'en magasin ou dans le métro », assure Petya Petkova, une élégante retraitée accompagnée de sa fille.

En Asie, les Philippines vont pouvoir lancer leur campagne de vaccination après avoir reçu dimanche 600 000 doses de vaccin chinois CoronaVac.

Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, réceptionnera lui mardi près de 4 millions de doses de vaccin AstraZeneca, financées par le dispositif Covax destiné en particulier aux pays défavorisés.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2 526 075 morts dans le monde, selon un bilan établi dimanche à partir de sources officielles. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont les Etats-Unis avec 1 849 nouveaux morts, le Brésil (1 386) et le Mexique (783).

L'Iran, pays du Moyen-Orient le plus frappé par la pandémie de coronavirus, a franchi officiellement dimanche la barre des 60 000 morts, et les autorités s'inquiètent du variant britannique qui circule sur le territoire depuis janvier. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.