Parlement néerlandais : le traitement des Ouïghours par la Chine est un génocide

Des manifestants se rassemblent devant le Parlement à Ottawa, au Canada, le 22 février 2021 pour dénoncer les actions de la Chine contre les Ouïghours musulmans de souche qu’ils qualifient de génocide. (Adrian Wyld / La Presse canadienne via AP)
Des manifestants se rassemblent devant le Parlement à Ottawa, au Canada, le 22 février 2021 pour dénoncer les actions de la Chine contre les Ouïghours musulmans de souche qu’ils qualifient de génocide. (Adrian Wyld / La Presse canadienne via AP)
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Publié le Vendredi 26 février 2021

Parlement néerlandais : le traitement des Ouïghours par la Chine est un génocide

  • Selon une motion, les mesures chinoises équivalent à un génocide
  • Le parti du Premier ministre Rutte vote contre la motion

AMSTERDAM - Le parlement néerlandais a adopté jeudi une motion non contraignante affirmant que le traitement de la minorité musulmane ouïghoure en Chine équivaut à un génocide, la première initiative de ce type d’un pays européen.

Des militants et des experts des droits de l’homme de l’ONU affirment qu’au moins un million de musulmans sont détenus dans des camps de la région reculée de l’ouest du Xinjiang. Les militants et certains politiciens occidentaux accusent la Chine de recourir à la torture, au travail forcé et aux stérilisations.

La Chine nie toute violation des droits humains au Xinjiang et affirme que ses camps offrent une formation professionnelle et sont nécessaires pour lutter contre l'extrémisme.

« Un génocide contre la minorité ouïghoure est en cours en Chine », précise la motion néerlandaise, se gardant toutefois d’accuser explicitement le gouvernement chinois.

L’ambassade de Chine à La Haye a déclaré jeudi que toute suggestion de génocide au Xinjiang était un « mensonge pur et simple » et que le parlement néerlandais avait « délibérément sali la Chine et s’était gravement ingéré dans ses affaires intérieures ».

Le Canada a adopté une résolution qualifiant le traitement par la Chine de génocide des Ouïghours plus tôt cette semaine.

La motion néerlandaise souligne que les actions du gouvernement chinois telles que « les mesures destinées à empêcher les naissances » et « la création de camps de punition » relèvent de la résolution 260 des Nations unies, plus connue sous le nom de convention sur le génocide.

Le parti conservateur VVD du Premier ministre Mark Rutte a voté contre la résolution.

 

'Grande inquiétude'

Le ministre des Affaires étrangères Stef Blok a déclaré que le gouvernement ne voulait pas utiliser le terme génocide, car la situation n'a pas été décrite comme telle par les Nations unies ou par un tribunal international.

« La situation des Ouïghours est une source de grande préoccupation », a déclaré M. Blok aux journalistes après l'adoption de la motion, ajoutant que les Pays-Bas espéraient travailler avec d'autres nations sur la question.

L'auteur de la motion, le législateur Sjoerd Sjoerdsma, du parti de centre-gauche D-66, a proposé séparément de faire pression sur le Comité international olympique pour déplacer les Jeux olympiques d'hiver de 2022 de Pékin.

« Appeler les atrocités commises contre les Ouïghours en Chine par leur nom, à savoir le génocide, empêche le monde de regarder ailleurs et nous oblige à agir », a-t-il indiqué à Reuters dans une réponse par courrier électronique aux questions.

Dans une déclaration sur son site Web, l'ambassade de Chine à La Haye a déclaré que la population ouïghoure du Xinjiang avait augmenté ces dernières années, bénéficiant d'un niveau de vie plus élevé et d'une espérance de vie plus longue.

« Comment pouvez-vous appeler cela un génocide ? », disait la missive. « Les questions liées au Xingjiang ne relèvent jamais des droits de l'homme, de l'appartenance ethnique ou la religion, mais de la lutte contre le terrorisme violent et la succession. »

L’ambassadeur de Chine auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les puissances occidentales d’utiliser la question ouïghoure pour s’ingérer dans les affaires intérieures de son pays.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.