WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a été brusquement escorté de la salle de conférence de presse de la Maison-Blanche lundi, peu après des tirs survenus à l’extérieur de la clôture entourant le complexe présidentiel.
Le président s’exprimait notamment sur un plan économique d'aide aux Américains, qui fait l’objet d’un litige entre Républicains et démocrates.
Quelques minutes après le début d’une conférence de presse, Trump a été emmené hors de la salle sans aucune explication sur l’interruption. Le secrétaire du Trésor Steven Mnuchin et Russ Vought, le directeur du Bureau de la gestion et du budget de la Maison-Blanche ont également été emmenés hors de la salle et les portes ont été verrouillées.
A son retour à la conférence de presse après plusieurs minutes, Donald Trump a déclaré qu’un officier des services secrets avait tiré sur quelqu’un et qu’ils avaient été transportés vers un hôpital. A la question de savoir si ce suspect était armé, le président a répondu: « D’après ce que je comprends, oui. »
« Il s’agissait de tirs à l'extérieur de la Maison-Blanche », a déclaré le président Trump. « Cela semble totalement sous contrôle... Mais il y a eu des tirs et quelqu'un a été transporté à l'hôpital. Je ne connais pas l’état de la personne. »
Personne d'autre n'a été blessé lors des tirs, a ajouté le président américain. Il a salué la réponse rapide des services secrets et a déclaré que l'agence aurait plus de détails sur l'événement plus tard. « Nous ne disposons pas encore de détails - nous venons de découvrir ce qui s’est passé tout à l'heure », a déclaré Trump aux journalistes. Les services secrets n'ont pas immédiatement répondu aux questions concernant l'incident.
Des négociations au point mort
Les négociations sur un plan d'aide aux Américains étaient au point mort lundi, et la Maison Blanche et les démocrates se rejetaient la responsabilité après deux semaines de discussions tendues à l'approche de la présidentielle et quatre décrets signés par Donald Trump.
« Nous aimerions que les démocrates se concentrent sur autre chose que le renflouement des Etats mal dirigés », a accusé Donald Trump lundi, lors de sa conférence de presse.
Le président américain reproche aux démocrates de vouloir aider des Etats en difficulté financière dirigés par des gouverneurs démocrates.
Le nouveau plan d'aide vise les ménages, les entreprises, les écoles et les collectivités locales, éprouvés par les conséquences de la pandémie de Covid-19.
Mais les discussions achoppent sur les mesures à adopter, et le montant total de l'enveloppe: 3.000 milliards de dollars côté démocrates, 1.000 milliards côté républicains.
Les démocrates ont proposé un compromis à 2.000 milliards, que la Maison Blanche a refusé.
A moins de trois mois de l'élection présidentielle, les votes sont dans toutes les têtes.
Donald Trump, qui raille l'intransigeance de l'opposition dans ces négociations, a signé samedi quatre décrets. Ces mesures temporaires prévoient un gel des charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, des protections pour les locataires menacés d'expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.
Elles risquent toutefois d'être contestées en justice puisque c'est au Congrès que la Constitution américaine confère la plupart des décisions budgétaires du pays.
« Ces décrets sont risibles », a dénoncé le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, lundi sur MSNBC.
Mais cela pourrait pousser les républicains « à s'asseoir avec nous » pour négocier, a-t-il estimé, car « ces décrets sont simplement considérés, au mieux comme inefficaces, au pire comme risibles ».
« Nous sommes prêts. Mais nous devons nous rejoindre à mi-chemin », a-t-il ajouté, disant ne pas vouloir se « contenter de quelque chose de faible qui ne fonctionne pas ».
Et la Maison Blanche de renvoyer la balle: Donald Trump a dit lundi soir avoir parlé à plusieurs démocrates depuis vendredi, mais ni à Chuck Schumer, ni à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
« Nous serons plus que ravis de les rencontrer » lorsqu'ils le souhaiteront, a ajouté Steven Mnuchin, lors de cette même conférence de presse.
Il avait appelé dans la matinée les démocrates à se montrer « raisonnables » pour atteindre un compromis, affirmant que cela ne pourrait être le cas « si leur attitude est ‘’nous préférons ne rien lâcher que de trouver un accord’’ ».
Il avait également assuré que le président Donald Trump était « déterminé à dépenser ce qui est nécessaire ».