Le Premier ministre dénonce une tentative de coup d'Etat, les Arméniens dans la rue

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan défile avec ses partisans dans le centre-ville d'Erevan le 25 février 2021. (AFP)
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan défile avec ses partisans dans le centre-ville d'Erevan le 25 février 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 février 2021

Le Premier ministre dénonce une tentative de coup d'Etat, les Arméniens dans la rue

  • Dans une adresse en direct sur ce réseau social qu'il affectionne, M. Pachinian a ensuite annoncé le limogeage du général Onik Gasparian, à la tête de l'état-major
  • Le Premier ministre arménien est sous la pression de l'opposition qui réclame sa démission depuis la défaite militaire de l'Arménie face à l'Azerbaïdjan à l'automne 2020 dans le conflit du Nagorny Karabakh

EREVAN: Le Premier ministre arménien, réunissant des milliers de ses partisans, a affirmé jeudi avoir contré une tentative de putsch, mais l'opposition restait mobilisée dans la rue contre celui qu'elle juge responsable d'une humilitante défaite militaire au Nagorny Karabakh.

L'état-major de l'armée avait réclamé après le limogeage d'un gradé de haut rang la démission de Nikol Pachinian, «une tentative de coup d'Etat» selon ce dernier. Aucun mouvement de troupes n'a cependant été constaté et le ministère de la Défense a jugé «inacceptable d'entraîner (l'armée) dans des processus politiques».

Le Premier ministre a aussi appelé ses généraux à rentrer dans le rang, limogeant le chef d'état-major et s'adressant à quelque 20 000 de ses sympathisants rassemblés dans la capitale.

«L'armée (...) doit obéir au peuple et aux autorités élues», a-t-il dit sous les hourras de la foule : «Ce sont mes ordres et personne ne peut y désobéir».

Les Etats-Unis ont appelé jeudi à la «retenue» en Arménie et exhorté les forces armées à «ne pas intervenir» dans les affaires politiques du pays.

«Nous suivons la situation de près" a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price. «Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue et à s'abstenir de tout acte de violence ou qui favoriserait une escalade».

Entre 10 000 et 13 000 manifestants de l'opposition appelaient au même moment au départ du chef du gouvernement, arrivé au pouvoir au printemps 2018 à l'issue d'une révolution.

 

Appels au calme 

Puis, certains ont installé dans la soirée un campement de tentes devant le Parlement, jurant d'y rester jusqu'au départ du Premier ministre, dont ils veulent la démission depuis la défaite militaire face à l'Azerbaïdjan dans le conflit de l'automne 2020 au Nagorny Karabakh.

Ils se sont barricadés à l'aide de poubelles, tandis que les forces de police antiémeutes étaient déployées en nombre dans le quartier.

«Nous resterons ici ! Que (Pachinian) vienne et nous lui dicterons nos revendications», a proclamé Vazguen Manoukian que l'opposition veut mettre à la tête d'un nouveau gouvernement.

S'adressant quelques heures plus tôt à ses détracteurs, M. Pachinian avait appelé au dialogue, tout en menaçant d'«arrestation» ceux qui iraient «au-delà de déclarations politiques».

«Nous sommes fatigués de cette constante instabilité (...), commençons à nous parler», a-t-il dit.

A la tête de la grande puissance régionale, le président russe Vladimir Poutine a réclamé «un règlement de la situation dans le cadre de la loi», après une conversation téléphonique avec le Premier ministre arménien, selon le Kremlin.

Les Etats-Unis ont appelé jeudi à la «retenue» en Arménie et exhorté les forces armées à «ne pas intervenir» dans les affaires politiques du pays.  «Nous suivons la situation de près»  a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.

L'UE a dit suivre la situation et appelé l'armée «à rester neutre sur les questions politiques», selon un porte-parole.

A la mi-journée, M. Pachinian avait répliqué à l'appel de l'état-major à sa démission en prenant la tête, le pas décidé, mégaphone à la main, d'une manifestation de ses partisans.

La principal parti d'opposition, Arménie Prospère, a quant à lui estimé que M. Pachinian avait une «dernière chance» de partir sans «pousser le pays vers la guerre civile».

Les généraux avaient réclamé le départ de M. Pachinian, estimant, après le limogeage de l'adjoint du chef d'état-major, qu'il était coupable d'«attaques destinées à discréditer les forces armées».

L'intéressé, Tigran Khatchatrian, s'était moqué dans la presse de déclarations du Premier ministre mettant en cause la fiabilité d'un système d'armement, les lance-missiles Iskander, pendant le conflit du Karabakh.

 

Humiliation nationale  

Le chef du gouvernement arménien est depuis des semaines sous la pression de l'opposition et de manifestations récurrentes, à cause de la défaite militaire de l'Arménie face à l'Azerbaïdjan, un Etat voisin et adversaire historique.

Jusqu'ici, il avait le soutien de l'état-major. A la fin de la guerre, celui-ci et Nikol Pachinian avaient accepté les conditions d'un cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine et qui impliquaient d'importantes pertes de territoires sous contrôle arménien depuis les années 1990. 

Si l'essentiel de la région séparatiste arménienne du Nagorny Karabakh a survécu, l'Arménie a perdu la ville symbolique de Choucha, ainsi qu'un glacis de territoires azerbaïdjanais entourant la région.

Cette défaite a été vécue comme une humiliation nationale. 

Nikol Pachinian, un ancien journaliste et opposant historique passé par la prison, a été porté au pouvoir au printemps 2018 par une révolution en promettant de sortir ce pays du Caucase de la pauvreté et de déraciner une élite corrompue. Selon lui, l'opposition est pilotée par cette classe politique que la rue a justement chassée.

L'Arménie, depuis son indépendance à la chute de l'URSS en 1991, a connu une succession de crises et de révoltes, dont certaines furent meurtrières.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.