A Marseille, fruits et légumes invendus transformés en bocaux solidaires

Depuis l'ouverture de l'atelier début décembre, les six employés de Fruits et légumes Solidarité, qui bénéficient d'un parcours d'insertion --autre volet social de ce projet-- testent et adaptent en permanence les recettes.(AFP)
Depuis l'ouverture de l'atelier début décembre, les six employés de Fruits et légumes Solidarité, qui bénéficient d'un parcours d'insertion --autre volet social de ce projet-- testent et adaptent en permanence les recettes.(AFP)
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Publié le Lundi 15 février 2021

A Marseille, fruits et légumes invendus transformés en bocaux solidaires

  • Rien que sur le marché marseillais, 2 200 tonnes de bio-déchets sont recensés chaque année
  • Les promoteurs de la «légumerie» espèrent récupérer 1 000 tonnes de fruits et légumes par an d'ici trois ans, auprès des grossistes mais aussi d'agriculteurs ou de grandes surfaces.

MARSEILLE: Au Marché d'intérêt national de Marseille, une association récupère fruits et légumes invendus puis les transforme sur place en soupes, compotes ou surgelés destinés à l'aide alimentaire et à la vente. Une initiative antigaspillage et solidaire parmi les plus abouties en France.

Fin de matinée sur le vaste marché de gros où s'écoule une partie de la production agricole des Bouches-du-Rhône, un des premiers départements producteurs de fruits et légumes dans le pays. Au bout d'une allée, le directeur de l'atelier de transformation, Dro Kilndjian, examine les citrons qu'un grossiste vient de donner. 

Un sur deux est à jeter. Dans les locaux de la «légumerie» de l'association Fruits et légumes solidarité, du jus de clémentine tourne dans une machine à stérilisation. Sur les étagères, s'alignent des bocaux de soupe aux légumes d'hiver, de confitures de mûres et de kiwi-pamplemousse où le kiwi semble un peu trop dominant. 

Depuis l'ouverture de l'atelier début décembre, les six employés de Fruits et légumes Solidarité, qui bénéficient d'un parcours d'insertion --autre volet social de ce projet-- testent et adaptent en permanence les recettes.

En France, des initiatives de récupération de fruits et légumes invendus existent déjà, comme sur le gigantesque marché de Rungis, en région parisienne, sous l'impulsion du Potager de Marianne depuis 2008, mais aussi à Lille, Perpignan...

Mais la «légumerie» lancée par la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône au Min de Marseille, va plus loin car elle mise sur une transformation sur place. Sur le même modèle que les Paniers de la mer qui récupèrent et transforment de longue date des poissons invendus sous criée sur le littoral du Nord-Ouest.

«C'est innovant parce qu'on a tout fait pour gagner en durée de vie des produits», explique Gérard Gros, infatigable président de la Banque alimentaire locale. 

Fruits et légumes sont mis sous vide, congelés ou stérilisés en bocaux, facilitant stockage et distribution.

«La force de la légumerie (de Marseille) est de récupérer des produits pas recevables à l'aide alimentaire car pas assez robustes. Donc elle va permettre d'augmenter les taux de récupération», commente Cédric Pechard, directeur du Potager de Marianne à Rungis. Elle permettra aussi d'absorber les pics de production, de tomates notamment.

Rien que sur le marché marseillais, 2 200 tonnes de bio-déchets sont recensés chaque année.

Sensibiliser les grossistes

Mais pour réussir, Fruits et légumes Solidarité devra lever quelques blocages. Les grossistes, qui espèrent vendre jusqu'au dernier moment leur marchandise, finissent souvent par la donner trop tard, au dernier jour de vie du produit.

De plus «la défiscalisation qu'ouvre le don en nature n'est pas encore bien ancrée dans les mentalités, on essaie d'accompagner les grossistes» pour qu'ils puissent bénéficier de cet avantage, explique le directeur du Min, Stéphane Hédouin.

Les deux associations présentes au cœur du marché de gros, Banaste de Marianne et cette légumerie, espèrent bien faire bouger les mentalités. 

Pour Banaste de Marianne, les volumes progressent chaque année, de 163 tonnes d'invendus collectés en 2017 à 260 tonnes l'an dernier.

Les promoteurs de la «légumerie» espèrent récupérer 1 000 tonnes de fruits et légumes par an d'ici trois ans, auprès des grossistes mais aussi d'agriculteurs ou de grandes surfaces.

Des objectifs ambitieux à la mesure de l'investissement initial pour créer l'atelier, environ 800 000 euros financé à 98% par le Conseil départemental.

La plupart des bocaux seront donnés aux banques alimentaires, où les fruits et légumes manquent, à la fondation Armée du Salut ou aux épiceries solidaires Andes, qui sont submergées de demandes avec la Covid-19 et la précarisation qu'elle induit.

En France, le Secours populaire a recensé en 2020 une hausse de 45% des demandes d'aide alimentaire par rapport à 2019. Sur les Bouches-du-Rhône, la banque alimentaire a distribué 4 700 tonnes en 2020, année Covid, soit 1 000 tonnes de plus qu'en 2019. Marseille, grande ville la plus pauvre du pays, est au bord de l'urgence humanitaire, selon des ONG.

Environ 30% des bocaux produits seront eux mis en vente pour le grand public, afin d'équilibrer un modèle économique pour l'instant dépendant des aides publiques.

 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.