PARIS : La dette Covid «n'est pas un problème» et le débat sur son remboursement n'est «aujourd'hui pas le sujet» vu la faiblesse des taux d'intérêt, qui permettent d'investir massivement dans la relance de l'économie de manière «rentable», a estimé dimanche l'eurodéputé EELV Yannick Jadot.
«Les taux à dix ans sont négatifs, (...) on gagne de l'argent à s'endetter», et «on s'endette à 50 ans à 0,6%», ce qui fait que «vous êtes dans un système de dette perpétuelle», a fait valoir le candidat potentiel à la présidentielle de 2022 sur BFMTV.
Donc «le débat sur l'annulation de la dette a du sens mais en fait aujourd'hui, pratiquement, c'est pas le sujet».
Alors qu'il faut «protéger» et relancer l'économie, et investir dans la transition écologique, il a estimé qu'investir dans la rénovation des bâtiments, l'hôpital, l'éducation, «la décarbonation» de l'économie, «tout ça est rentable» étant donné le niveau des taux.
A la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde pour qui l'annulation de la dette Covid-19 est «inenvisageable» et serait «une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États», Yannick Jadot rétorque que «c'était illégal de faire plus de 3% de déficit et plus de 60% de PIB en dette», qu'«aujourd'hui on est au double» et qu'«on a jamais payé si peu de service de la dette».
«Donc en fait la dette n'est pas un problème aujourd'hui», en a-t-il conclu.
Interrogé par ailleurs sur la gestion de l'épidémie par l'exécutif, il a déploré que le gouvernement n'ait pas fait «confiance» aux élus locaux de Moselle qui réclament un reconfinement face à la hausse du nombre de cas de variants.
Quant à la décision de ne pas reconfiner la France dans son ensemble, s'il «peu(t) parfaitement y adhérer», il a regretté qu'Emmanuel Macron l'ait prise «comme un coup politique» alors que plusieurs centaines de personnes meurent chaque jour encore de la Covid.
Il a aussi appelé le chef de l'Etat à agir en faveur du mécanisme de «licence obligatoire» sur les vaccins, qui permettrait aux Etats de «récupérer les brevets» auprès des laboratoires, en les compensant financièrement, afin d'en «produire massivement».