KABOUL : Cinq employés de ministères afghans ont été tués dans deux attaques séparées mardi à Kaboul, selon la police, alors que les services de renseignements ont déclaré avoir arrêté une « cellule terroriste » impliquée dans ce genre d'assassinats.
Des individus armés ont ouvert le feu dans le centre de Kaboul sur un véhicule transportant des employés du ministère de la Réhabilitation et du Développement rural qui allaient travailler dans une province voisine, a indiqué à la presse Ferdaws Faramarz, le porte-parole de la police de la capitale.
« Quatre employés » du ministère ont été tués, a-t-il ajouté.
Dans une attaque séparée, le chauffeur d'un véhicule du ministère des Affaires étrangères a été tué par l'explosion d'une bombe à Kaboul, a ajouté M. Faramarz.
Les deux attaques n'ont pour l'instant pas été revendiquées.
Lundi, trois attentats à la bombe avaient déjà secoué la capitale, faisant au moins un mort.
Depuis des mois, Kaboul est frappée par des attaques quasi quotidiennes contre des journalistes, des personnalités politiques et religieuses, des défenseurs des droits humains et des juges, qui ont incité des membres de la société civile à se cacher ou s'exiler.
Même si l'organisation jihadiste État islamique (EI) a revendiqué certaines de ces attaques, Kaboul et Washington les imputent aux insurgés talibans.
Mardi après-midi, les services de renseignement afghans (NDS) ont déclaré avoir arrêté à Kaboul six membres d'une »cellule terroriste » conjointe de l'EI et du réseau Haqqani - un groupe sanguinaire lié aux talibans, qui a réalisé parmi leurs opérations les plus complexes.
« Les talibans, Daesh (autre nom de l'EI) et le réseau Haqqani collaborent entre eux pour mener les attaques à la bombe et assassinats ciblés », a indiqué le NDS dans un communiqué.
Cette tactique nouvelle semble avoir coïncidé avec l'ouverture en septembre à Doha de négociations de paix entre les talibans et le gouvernement afghan.
Kaboul tente d'obtenir un cessez-le-feu permanent, mais les talibans ont rejeté toute concession.
Dans l'Est, les forces afghanes mènent une opération terrestre et aérienne visant à chasser les talibans du district de Sherzad, dans le Nangarhar.
L'offensive a débuté la semaine dernière et 80 insurgés ont déjà été tués, a raconté mardi Karim Niazi, un commandant de l'armée afghane, à des journalistes s'étant rendus sur le terrain.
« Les talibans contrôlaient ces zones depuis plus de huit ans (...) mais maintenant nos forces terrestres et aériennes les ont vaincus », a-t-il assuré.
La recrudescence des violences à Kaboul et dans plusieurs provinces afghanes a conduit l'administration du président américain Joe Biden à annoncer un réexamen de l’accord signé en février 2020 à Doha avec les insurgés, qui prévoit le retrait total des troupes américaines d’ici mai.
Washington a accusé les insurgés de n'avoir ni réduit les violences ni coupé les liens avec Al-Qaïda, contrairement à ce que prévoyait l'accord.