France-Algérie: Benjamin Stora se défend d'être contre des «excuses»

«J'ai dit, écrit dans mon rapport, que je ne voyais pas d'inconvénient à la présentation d'excuses de la France à l'Algérie pour les massacres commis», affirme M. Stora (Photo, AFP).
«J'ai dit, écrit dans mon rapport, que je ne voyais pas d'inconvénient à la présentation d'excuses de la France à l'Algérie pour les massacres commis», affirme M. Stora (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 février 2021

France-Algérie: Benjamin Stora se défend d'être contre des «excuses»

  • Le spécialiste reconnu de l'histoire de l'Algérie se défend d'avoir travaillé comme un «fonctionnaire de l'Elysée» ou un «conseiller» mais «comme un historien, un universitaire»
  • A l'approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre et de l'indépendance de l'Algérie en 2022, la «réconciliation des mémoires» est un des dossiers prioritaires entre Alger et Paris

ALGER: L'historien français Benjamin Stora se défend d'être à des «excuses» de la France pour la colonisation en Algérie, comme il lui a été reproché dans son rapport sur la réconciliation mémorielle entre les deux pays, dans un entretien dimanche avec un journal algérien.
«J'ai dit, écrit dans mon rapport, que je ne voyais pas d'inconvénient à la présentation d'excuses de la France à l'Algérie pour les massacres commis», affirme M. Stora dans un long entretien publié par le quotidien francophone L'Expression, proche du pouvoir.
Son rapport, commandé en juillet par le président français Emmanuel Macron et remis le 20 janvier, continue de soulever une avalanche de critiques de la part des médias et d'historiens, aussi bien en Algérie qu'en France, notamment pour ne pas avoir pris position en faveur d'excuses »de Paris.
«Soyons clairs: il n'y a pas dans mon rapport le slogan,«Ni excuses ni repentance», souligne l'historien.
Si M. Macron s'est engagé à prendre des «actes symboliques» pour apaiser les mémoires sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-1962) et tenter de réconcilier les deux pays, il a exclu de présenter les «excuses» demandées par Alger.
En l'absence du président Abdelmadjid Tebboune, soigné en Allemagne pour des «complications» post-Covid-19, les autorités algériennes n'ont pas encore commenté le rapport.

Mais la puissante Organisation officielle des moudjahidine, les anciens combattants de la guerre d'indépendance, un document qui «a omis d'aborder (...) les différents crimes coloniaux perpétrés par l'État français».
«La proposition n'était pas d'écrire une histoire de l'Algérie contemporaine, mais de mesurer les effets de cette guerre d'indépendance dans la fabrication de différents groupes de mémoires en France», souligne Benjamin Stora.
Le spécialiste reconnu de l'histoire de l'Algérie se défend d'avoir travaillé comme un «fonctionnaire de l'Elysée» ou un «conseiller» mais «comme un historien, un universitaire».

«Je ne suis pas un “représentant de l'État français”, mais un chercheur (...)

Dans cette interview, M. Stora se dit surpris par «l'énorme retentissement médiatique» de son rapport, «ce qui démontre que la question de la guerre d'indépendance algérienne reste toujours un sujet brûlant».
A l'approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre et de l'indépendance de l'Algérie en 2022, la «réconciliation des mémoires» est un des dossiers prioritaires entre Alger et Paris.
MM. Macron et Tebboune se sont engagés à retravailler ensemble sur ce dossier mémoriel dès le retour du président algérien.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.