En Allemagne, la pandémie donne un coup de fouet à la télémédecine

Un médecin de l'hôpital universitaire d'Aix-la-Chapelle discute avec un collègue de l'hôpital de Bethléem à Stolberg, à une vingtaine de kilomètres de distance, sur les cas les plus graves de Covid-19. La télémédecine par visioconférence s'accélère avec la pandémie. (Ina Fassbender / AFP)
Un médecin de l'hôpital universitaire d'Aix-la-Chapelle discute avec un collègue de l'hôpital de Bethléem à Stolberg, à une vingtaine de kilomètres de distance, sur les cas les plus graves de Covid-19. La télémédecine par visioconférence s'accélère avec la pandémie. (Ina Fassbender / AFP)
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Publié le Dimanche 07 février 2021

En Allemagne, la pandémie donne un coup de fouet à la télémédecine

  • Depuis mars, cet "hôpital virtuel" a permis de répartir la vague de patients qui aurait pu submerger les grands centres médicaux en Allemagne
  • Dans le cadre du projet européen "ICU4Covid", un système comparable doit désormais être déployé dans plusieurs pays pour la prise en charge de 30.000 patients par an

AIX-LA-CHAPELLE, Allemagne : Pour discuter des cas Covid-19 les plus graves, Andreas Bootsveld n'est pas seul. En plus des collègues de son unité de soins intensifs, il peut s'appuyer sur l'avis de plusieurs experts.

Ce collège de spécialistes ne se trouve toutefois pas dans l'enceinte de la clinique mais à une vingtaine de kilomètres de distance. Une télémédecine qui se fait via des visites en visioconférence et connaît une accélération avec la pandémie.

Depuis mars, cet "hôpital virtuel" a permis de répartir la vague de patients qui aurait pu submerger les grands centres médicaux en Allemagne. Sur le long terme, la technologie pourrait améliorer l'accès à des soins spécialisés aujourd'hui inégalement répartis entre grandes villes et périphérie.

"Des patients souffrant de défaillance pulmonaire sont normalement des cas pour de grands hôpitaux" pluridisciplinaires et hyper-équipés, explique Gernot Marx, directeur du département des soins intensifs de l'hôpital universitaire à Aix-la-Chapelle, un des centres d'expertise de l'hôpital virtuel.

"Les cliniques communales et régionales ne faisaient pas ça", dit-il

Grâce aux conseils en mode virtuel, "désormais, nous pouvons faire des choses qui auraient absolument nécessité un transfert avant", confirme M. Bootsveld. Le médecin supervise 14 lits de réanimation dans le petit hôpital de Stolberg - cinq fois moins que le docteur Marx.

Depuis mars, la télémédecine a ainsi permis "d'assurer les capacités de soins intensifs" en temps de pandémie, ajoute Sandra Dohmen, responsable médicale du projet. "Jusqu'ici, 90% de nos patients ont pu rester dans des hôpitaux proches de leur lieu de vie."

- Concile virtuel -

Depuis 2012, un projet de "conciles virtuels" existe entre 17 cliniques de la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie connectés à deux centres universitaires. Mais "le coronavirus en mars était l'occasion pour étendre l'offre" à tous les hôpitaux de la région, explique Mme Dohmen.

"On avait la grande crainte de voir en Allemagne une situation comparable à celle de Italie", se souvient M. Marx.

Avec plus de 1.800 visioconférences au compteur, 300 patients ont été ou sont toujours suivis. Dans le cadre du projet européen "ICU4Covid", un système comparable doit désormais être déployé dans plusieurs pays pour la prise en charge de 30.000 patients par an.

A Stolberg, où tout le département de réanimation a été équipé en WiFi, la visite virtuelle se fait à l'aide d'un caddie roulant équipé d'un ordinateur et d'une caméra. Avec lui, M. Bootsveld peut rejoindre chaque lit.

Mais pour accélérer le déploiement face au Covid-19, il suffit désormais d'un ordinateur portable équipé d'une webcam pour effectuer une demande de consultation en quelques clics.

Un pharmacien spécialisé en soins intensifs - l'Allemagne en compte une cinquantaine seulement - rejoint ainsi une fois par semaine virtuellement les "réas" de toute la région.

- "Savoir spécialisé" -

"Face au Covid-19 et les multiples inconnues, l'hôpital virtuel permet de créer un réseau de partage d'expertise pour aider les patients sur place", note Mme Dohmen, qui y voit une "grande plus-value."

Ce lien virtuel a également permis de rassurer des proches, inquiets de ne pas avoir accès à un hôpital universitaire.

La satisfaction d'avoir l'appui de spécialistes d'hôpitaux universitaires est identique pour les soignants des cliniques locales: "quand ils nous confirment qu'on a pensé à tout", ce deuxième avis "soulage", dit-il. Toutefois, "il faut que cela reste une concertation, il ne faut pas que ça devienne du traitement à distance."

"Ca ne veut clairement pas dire qu'on a fait de la mauvaise médecine intensive avant" mais "on a accès à un savoir spécialisé que nous n'avions pas dans un hôpital communal", note le médecin en chef à Stolberg.

Toutefois le transfert automatique des données médicales laisse parfois encore à désirer, dans un pays en retard en matière de numérisation. Il faut encore prendre des notes pendant de longues minutes à la main au début de chaque conférence. Et il arrive que des listes de médicaments sont transmises par fax.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.