Explosion à Bordeaux: une femme décédée, son compagnon toujours dans un état grave

Des pompiers sur une route inondée près de La Réole, à quelque 75 km à l'est de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 4 février 2021, après que la Garonne ait débordé de son lit à la suite de fortes pluies récentes. (Philippe LOPEZ / AFP)
Des pompiers sur une route inondée près de La Réole, à quelque 75 km à l'est de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 4 février 2021, après que la Garonne ait débordé de son lit à la suite de fortes pluies récentes. (Philippe LOPEZ / AFP)
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Publié le Samedi 06 février 2021

Explosion à Bordeaux: une femme décédée, son compagnon toujours dans un état grave

  • Dans un précédent bilan, les pompiers avaient annoncé au moins trois blessés et au moins deux disparus
  • Selon la préfecture, la personne blessée est âgée de 89 ans et se trouve dans un "état grave"

BORDEAUX: Une femme de 88 ans a été retrouvée morte samedi après-midi et son compagnon de 89 ans se trouvait toujours dans un état grave après l'effondrement « apocalyptique » selon un témoin, de leur immeuble du centre de Bordeaux soufflé samedi matin par une violente explosion, probablement due au gaz. 

La préfecture de la Gironde a confirmé le décès de la victime activement recherchée depuis plusieurs heures par les pompiers, dans des conditions d'accès difficiles et dangereuses. 

Les équipes de pompiers, guidées par leurs chiens, ont pu « localiser » peu avant 16h00 la dame de 88 ans qui ne présentait « pas de signe de vie », avait auparavant indiqué à la presse le lieutenant-colonel des pompiers de la Gironde Philippe Esselin, en précisant qu'elle n'a pu être extraite des amas de décombres à ce stade. 

Une violente explosion - aux origines indéterminées mais qui pourrait être due au gaz - est survenue au matin dans un petit immeuble en pierre de taille du centre de Bordeaux. 

Philippe, 50 ans, dont la fenêtre donne sur l'immeuble éventré, a raconté avoir « entendu un bruit assourdissant » de « fracas », mais qui ne ressemblait toutefois pas « une explosion » selon lui.  

« J'ai ouvert la fenêtre et j'ai vu un spectacle apocalyptique : il y avait un homme en pyjama sur son lit, le regard hagard, le visage en sang qui appelait à l'aide. Il n'avait plus de toit sur la tête. Il est resté quelques minutes comme ça et il a perdu connaissance », a décrit le témoin.  

Le bilan qui faisait état au départ de deux personnes disparues et de trois blessés a finalement évolué dans la matinée. 

L'explosion entendue peu après 8H00 a littéralement soufflé ce bâtiment situé rue Borie, dans le quartier des Chartrons, qui comprend un parking automobile au rez-de-chaussée et deux étages partiellement habités. 

Quelque 75 pompiers assistés de cinq équipes cynophiles et d'une unité de déblaiement et de consolidation, ont été dépêchés sur les lieux bouclés par un important périmètre de sécurité. 

Sous l'effet du souffle, « les adresses adjacentes ont en partie été atteintes par l'explosion initiales avec des dégradations importantes », a précisé le lieutenant-colonel des pompiers. 

Dans ce quartier central de petits immeubles anciens, plusieurs vitrines de commerce ont volé en éclat et des centaines de tuiles émiettées parsemaient la rue.  

« Un grand boum » 

Onze personnes, choquées, ont été évacuées des immeubles voisins et seront relogées par des proches ou se verront proposer des « solutions de relogement », selon le maire écologiste Pierre Hurmic. 

Devant le centre d'accueil improvisé dans un bureau de poste, Lucie Perrouault, 21 ans, apprentie, qui se trouvait avec son petit ami au 64, juste à côté, a raconté: « Le verre de notre fenêtre a été soufflé sur nous, on a marché sur du verre et mon copain a été blessé. On est tous sortis dans la rue, les pompiers étaient là cinq minutes après l'explosion. La rue a été évacuée ». 

Mael, 38 ans, qui n'a pas été blessé, vit aussi au 64: « Je dormais et j'ai entendu un grand boum. Ma baie vitrée a explosé. Sur ma terrasse il y avait des débris de tuiles et le plafond de ma salle de bains est tombé. Je suis sorti et j'ai vu qu'un appartement avait été soufflé ». 

Les premières constatations suggèrent une explosion d'origine accidentelle due au gaz, qui a été coupé dans le secteur, selon les secours et la préfecture.  

D'après l'opérateur Regaz, l'immeuble sinistré n'était « plus raccordé au gaz depuis avril 2013 », mais sur place « des bouteilles de gaz ont été sorties » par les pompiers. 

« On aurait pu avoir une catastrophe beaucoup plus grave dans un quartier dense comme les Chartrons où les rues sont très étroites », a souligné Delphine Balsa, la directrice de cabinet de la préfète. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.