PARIS: « Les conditions sanitaires et surtout politiques ne sont pas encore réunies », pour organiser une conférence de donateurs pour la reconstruction du patrimoine de Beyrouth, dévastée par une explosion il y a six mois, a estimé vendredi l'Unesco.
Mais « s'il reste beaucoup à faire pour le patrimoine, beaucoup de choses se sont aussi faites », notamment dans le secteur de l'éducation, depuis le drame du 4 août au port de Beyrouth qui a détruit des quartiers entiers et fait plus de 200 morts, souligne aussi l'agence des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture basée à Paris.
« Les conditions actuelles » pour la réunion de donateurs que la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay avait annoncée fin août, « ne sont pas très propices car il n'y a pas de gouvernement » qui serait à même de bien mettre en œuvre les fonds importants qui seraient ainsi apportés, explique-t-on.
« On préfère avancer en bilatéral pour le moment ». Mais une fois un gouvernement en place, « les choses pourront s'accélérer », ajoute-t-on.
Fin août, lors d'une visite au Liban, Mme Azoulay avait annoncé que l'Unesco organiserait une conférence internationale pour collecter des fonds au profit du patrimoine architectural de Beyrouth et du monde culturel. L'Unesco avait alors estimé à plusieurs centaines de millions d'euros les sommes nécessaires.
L'autre volet de la mobilisation de l'Unesco portait sur l'éducation, alors que quelque 160 écoles avaient été endommagées, voire détruites, par l'explosion.
Dans ce domaine, l'agence onusienne, qui a coordonné les efforts pour les écoles, avance avec fierté un bilan, six mois après, de 97 établissements d'enseignement en cours de rénovation (et 14 autres qui vont l'être), notamment grâce à un financement du Qatar d'environ 10 millions d'euros.
« Six mois après l’explosion, l’Unesco reste pleinement mobilisée dans le domaine de l’éducation, du patrimoine et de la culture. L’initiative Li Beirut a déjà donné des premiers résultats, notamment dans l’éducation (...) et pour le patrimoine, avec la sécurisation en cours de 14 bâtiments historiques. Mais beaucoup reste à faire et nous continuerons à mobiliser la communauté internationale », a souligné Audrey Azoulay dans une déclaration.
Parmi les bâtiments historiques qui risquaient de s’écrouler aujourd'hui sécurisés, figurent la maison Boustany construite en 1880 et la maison Tobbagi construite en 1908 dans la rue Mar Mikhael. Douze autres bâtiments sont en cours de consolidation et de stabilisation grâce au soutien de l’Allemagne.
L'Unesco par ailleurs est en train de négocier avec des pays du Proche-Orient pour des projets de sauvegarde du patrimoine « encore plus importants, supérieurs à 10 millions d'euros » et attend d'autres fonds pour le Musée Sursok.