En Arabie saoudite, l'Uber du transport routier voit très grand

Gaurav Biswas, une illustration de Luis Grañena.
Gaurav Biswas, une illustration de Luis Grañena.
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Publié le Vendredi 07 août 2020

En Arabie saoudite, l'Uber du transport routier voit très grand

  • TruKKer a récemment finalisé l'une des plus importantes premières levées de fonds de la région, obtenant un financement de 23 millions de dollars de la part de certains de ses plus gros investisseurs
  • Le PDG et fondateur de TruKKer, Gaurav Biswas, explique à Arab News son succès et comment son entreprise peut bénéficier des perturbations nées de la pandémie, en Arabie saoudite et au Moyen-Orient

DUBAI: En plein milieu de notre conversation sur Zoom, Gaurav Biswas lâche une statistique importante : « J'ai appris un fait intéressant : l'Arabie saoudite a le plus grand nombre de camions par habitant au monde », se réjouit-il.  

Gaurav Biswas est le fondateur et le PDG de TruKKer, l'Uber du camionnage est l'une des entreprises de logistique qui possède l’une des croissances les plus rapides du Moyen-Orient. Les statistiques du camionnage constituent son point fort, et l'Arabie saoudite est le principal objectif de croissance de son entreprise qui a aujourd’hui quatre ans d’existence.

« L'Arabie saoudite ne cesse de me surprendre par la façon dont l'innovation s’y accélère, le rythme est si rapide ! Les jeunes Saoudiens sont ambitieux, ils croient en la technologie et tiennent beaucoup à s’y investir », explique t-il. TruKKer a récemment finalisé l'une des plus importantes premières levées de fonds de la région, obtenant un financement de 23 millions de dollars de la part de certains de ses plus gros investisseurs.

Gaurav Biswas raconte comment l'idée de créer sa société lui est venue. « Je dînais avec un ami qui travaille dans la fabrication d'engrais. Il était déçu par une entreprise de transport qui devait assurer une livraison le lendemain. Cela a gâché notre dîner, mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une opportunité à saisir ». Comme avec Uber ou Careem, les utilisateurs de TruKKer peuvent commander leur véhicule grâce à une application qui a pour slogan: « Tout type de camion, par tout temps et partout. »

Depuis son lancement en 2016, TruKKer est premier agrégateur de camions équipés des dernières technologies au Moyen-Orient, et a recruté 12 000 chauffeurs et camions pour assurer les lignes commerciales essentielles dans la région, même dans les circonstances difficiles d’un confinement lié à pandémie et de restrictions de transport.

Les défis liés au Covid-19

Le fondateur de la société de transports raconte qu'il a été « inspiré » par des entreprises de transport similaires en Chine et aux États-Unis, mais qu’il considère la région du Golfe particulièrement adaptée au concept.

« Le secteur du transport routier est tellement fragmenté ici qu'il est encore plus logique d’y appliquer ce concept aux camions qu’aux taxis. Il y a beaucoup d'investissements intelligents à faire dans une entreprise extrêmement fragmentée ». La région représente beaucoup d’avantages, selon lui. La majorité des camionneurs transfrontaliers, entre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, par exemple, sont des exploitants individuels ou de très petites entreprises de transport.  Sur le marché saoudien, 70 % sont des petites ou moyennes entreprises, avec des flottes qui atteignent 50 camions. Seulement 10 à 15% du secteur est détenu par de grands propriétaires de flottes de 500 à 2000 véhicules. Dans ce contexte, la fragmentation est énorme et c’est ce qui en fait une opportunité. »

Lorsque la pandémie a frappé cette année, elle a constitué un défi pour le modèle commercial de TruKKer. « J'ai informé notre personnel par courrier : “Je pense que personne ne sait comment faire face à cette situation”. Il n'y a pas de livre qui explique comment faire face à une pandémie. Pendant les deux premiers mois, nous avons donc appris, attendu et observé. Mais ensuite, nous avons compris comment l'industrie réagissait. »

Les effets se sont fait sentir par étapes successives. Tout d'abord, la répercussion a concerné les importations et les exportations vers la Chine, avec son important commerce de conteneurs dans la région. Puis dans un second temps, est apparu « l'impact massif » des confinements régionaux, alors que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman et d'autres centres d'importation avaient imposé le confinement et des restrictions de transport pour lutter contre le virus. « Pour de nombreux clients, le risque principal était de voir la fabrication et les lignes d'approvisionnement perturbées, tandis que les employés tombaient malades », affirme le PDG de TruKKer.

Mais là où l’impact économique s’est fait le plus ressentir, c’est quand les demandes des industries et des consommateurs se sont effondrées. Gaurav Biswas a vu la demande baisser dans les industries axées sur la consommation comme la vente au détail, mais aussi, curieusement, dans la distribution d'eau, qui constitue un enjeu économique important pour TruKKer. « Nous distribuons beaucoup de matières premières non durables. Nous sommes, par exemple, l'un des plus gros fournisseurs d'eau potable en bouteille. Qui aurait pu penser que la consommation diminuerait ? Les gens boivent de l’eau, qu’ils soient chez eux ou au travail… Mais  la pandémie a eu un impact sur l'eau en bouteille dont une grande partie est consommée dans les restaurants. »

Même dans ce contexte sombre, Gaurav Biswas a décelé des signes d’espoir, et des opportunités. « Les petits courtiers et les petits transporteurs étaient soit en hibernation soit confrontés à des difficultés financières. Nous avons donc décidé qu'il était temps pour nous d'acquérir des parts de marché. Ce n’est pas de l’opportunisme, se défend t-il. C'est notre modèle commercial. Nous voulons regrouper les petits fournisseurs en un seul grand courtier. Nous voulons devenir le “courtier-mère” sur le marché, et il est temps pour nous de faire en sorte que cela se réalise, mais à un rythme plus rapide qu’en temps normal. »

Jusqu’à présent, les signes sont encourageants. Mars a été le meilleur mois en termes de résultats opérationnels pour TruKKer, mais la société a « mis les freins » en avril et en mai. « Les chiffres de juillet ont été meilleurs que ceux de mars. Nous avons profité des derniers mois pour attirer des clients clés. Ainsi, même si la demande globale de transport routier diminue en raison de la réduction de la consommation, nous en avons profité pour croître. »

Jusqu'où pense-t-il que TruKKer peut aller dans ce secteur ? « Il serait assez naïf de ma part de dire que je vais contrôler ce marché cette année ou l’année prochaine. C’est un domaine très important et aucun acteur ne peut dominer l’industrie saoudienne du transport. Je pense néanmoins que nous pouvons devenir parmi les plus grands… Et nous n’en sommes pas très loin ! Je dirais que, d'ici à l'année prochaine, nous ferons plus de transactions que quiconque sur le marché, nous serons donc dominants. »

Les véhicules TruKKer transportent pratiquement tous les types de produits: des matériaux de base issus de la pétrochimie, des biens et des équipements de construction (acier, aluminium et cuivre), en passant par les produits alimentaires et de consommation rapide, jusqu’au papier et aux produits d'emballage.

TruKKer a l'intention de s'impliquer dans le secteur pétrolier, mais il a évité jusqu'à présent les produits pharmaceutiques, ce qui, selon M.Biswas, est une « décision qui doit être délibérée » en raison des exigences particulières de ce secteur. Tout comme le transport de matières dangereuses, notamment les explosifs, ce secteur ne constituant qu'une petite partie du marché du transport.

Viser une position de leader dans la région

L'Égypte – où le groupe dispose de huit bureaux – est actuellement au centre de l'expansion de TruKKer, présent dans les principaux ports du pays. Il se déploie également vers le Nord, avec des opérations en Jordanie et dans d'autres pays du Levant qui font des affaires avec le Conseil de coopération du Golfe. Une introduction en bourse sur les marchés saoudiens au cours des prochaines années serait une réelle satisfaction pour TruKKer.

Et puis, il y a l'Irak… « Nous pensons vraiment que la reconstruction de l’Irak offre des opportunités ; cela constitue l’une de nos ambitions à court terme », assure le PDG de la société. Cette stratégie de croissance ambitieuse comportera ses propres défis dans une région tristement célèbre pour la bureaucratie et les restrictions sécuritaires qu’elle impose dans le commerce transfrontalier.

« Tout ce qui traverse les frontières par voie terrestre, maritime ou aérienne s'accompagne de beaucoup de bureaucratie et de formalités administratives. En raison des multiples parties impliquées, le transport de cargaisons engendre une grande quantité de documents. Bien sûr, le risque sécuritaire est élevé, mais je pense que la région se situe dans la moyenne mondiale. Pas tout à fait à la hauteur des normes des économies occidentales, mais bien plus sûre que l'Asie ou l'Asie du Sud-Est. La loi et l'ordre sont des données importantes dans la région et les gens sont moins enclins à enfreindre la loi que dans d'autres parties du monde. Mais le risque demeure présent », a-t-il ajouté.

Gaurav Biswas pense par ailleurs que la technologie peut être utilisée pour atténuer certains de ces risques, dans le suivi des cargaisons par exemple, mais il aimerait également que le secteur de l’assurance s’améliore dans la région et se montre à la hauteur des enjeux. « Je ne pense pas qu'il se soit développé aussi vite que certains autres secteurs économiques. »

En ce qui concerne les prochaines étapes de TruKKer en tant qu’entité commerciale, le fondateur du groupe et son équipe travaillent sur une levée de fonds, dite de « Série B », qui aura probablement lieu avant la fin de l’année. La branche d'investissement de Saudi Telecom, STV, a été un gros bailleur lors de la première levée de fonds, et Gaurav Biswas souligne la synergie entre son entreprise et la technologie des télécommunications. « Il va y avoir des moments très intéressants dans les prochains mois. Nous allons ajouter des noms très importants à notre carnet d’actionnaires », révèle t-il à Arab News.

Le résultat pour une start-up basée sur la technologie se résume à deux scénarios concrets. Elle peut être vendue pour un prix élevé à un acheteur professionnel, comme l'a fait Careem dans son accord de 3 milliards de dollars avec Uber ; ou elle peut accéder à une cotation en bourse par le biais d’une Offre publique initiale (OPI).

M. Biswas affirme que, pour le moment, ses priorités concernent le prochain cycle de financement et l'expansion des opérations. « Nous ne passons pas beaucoup de temps à penser à une issue… Nous nous concentrons davantage sur ce qui se passera demain, le mois ou le trimestre prochain », a-t-il déclaré.

Il reconnaît cependant qu'une cotation à une bourse régionale est attrayante. « Je pense que le transport routier est un travail très localisé à travers le monde. Vous ne voulez pas qu’une entreprise étrangère devienne propriétaire de votre société de transport. Ainsi, sous différents angles – sécurité, création d’emplois…–, les économies régionales sont légitimement fières de ce qu’elles ont accompli ces dernières décennies. Je pense qu'une introduction en bourse sur les marchés saoudiens au cours des prochaines années aboutirait, pour une entreprise comme TruKKer, à un formidable résultat », conclut Gaurav Biswas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com