NEW YORK : La société informatique Smartmatic réclame en justice 2,7 milliards de dollars à la chaîne Fox News ainsi qu'à des soutiens de Donald Trump, accusés de relayer des thèses complotistes qui en faisaient l'instrument d'une fraude électorale massive.
Après l'officialisation de la victoire de Joe Biden, plusieurs proches du camp Trump ont affirmé que le scrutin présidentiel américain avait été manipulé, notamment grâce au rôle actif de logiciels de comptage des voix.
L'avocate Sidney Powell, un temps membre de l'équipe juridique de Donald Trump, a soutenu que les prestataires spécialisés Dominion et Smartmatic, dont les services ont été utilisés durant l'élection, étaient les instruments d'un complot international pour priver de réelection le président sortant.
Aucune de ces affirmations n'a jamais pu être corroborée. En outre, Smartmatic n'a fourni ses services qu'au seul comté de Los Angeles durant le scrutin présidentiel et n'aurait pas pu matériellement intervenir dans les États clés de l'élection.
Dans le viseur de Smartmatic, Fox News, accusée d'avoir « proposé à ses millions de téléspectateurs et ses lecteurs une histoire : Joe Biden et Kamala Harris n'ont pas gagné l'élection. Smartmatic l'a volée pour eux. »
Accusés également, Sidney Powell, mais aussi l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, ainsi que trois présentateurs, Jeanine Pirro de Fox News, mais aussi Maria Bartiromo et Lou Dobbs de la chaîne soeur Fox Business.
« Leur histoire était un mensonge », poursuit le document déposé devant un tribunal civil de New York. « Toute l'histoire. Et ils le savaient. Mais elle faisait vendre. »
« Nous sommes fiers de notre couverture de l'élection 2020 et nous allons nous défendre avec force au tribunal face à cette action sans fondement », a indiqué une porte-parole de la chaîne.
Smartmatic affirme que sa « réputation » a été « définitivement ternie ». Inquiétés par les accusations fantaisistes qui la visait, ses clients "ont commencé à paniquer", selon le document de l'assignation.
Plusieurs dirigeants et employés de la société ont même reçu des menaces de mort, selon le groupe, qui réclame, outre 2,7 milliards de dollars pour diffamation et dénigrement, la rétractation complète des accusations.
Au-delà, cette théorie complotiste « a sapé la confiance des gens en la démocratie », et mené à l'invasion du Congrès par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier, fait valoir Smartmatic.