Covid-19 : Macron critique l'opacité du vaccin chinois , Castex appelle à la prudence

Le Premier ministre français Jean Castex et la ministre française du Travail, Elisabeth Borne lors de la conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19. (AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex et la ministre française du Travail, Elisabeth Borne lors de la conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19. (AFP)
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Publié le Vendredi 05 février 2021

Covid-19 : Macron critique l'opacité du vaccin chinois , Castex appelle à la prudence

  • «Il y a encore trop d'entreprises où le télétravail serait possible mais n'existe pas du tout ou à des niveaux très faibles», a déploré le Premier ministre lors d'une conférence de presse
  • «Je n'ai absolument aucune information sur le (vaccin) chinois. Je ne fais pas commentaire, mais c'est un fait», a pointé le chef de l'État français de son coté lors d'un échange avec le groupe de réflexion Atlantic Council

PARIS : «Télétravailler partout où c'est possible devient impératif» pour lutter contre la Covid-19, a déclaré Jean Castex jeudi lors d'une conférence de presse où il a regretté que, depuis la fin de l'année, le recours au télétravail ait diminué.

«Il y a encore trop d'entreprises où le télétravail serait possible mais n'existe pas du tout ou à des niveaux très faibles», a déploré le Premier ministre, en invitant les administrations publiques à «montrer l'exemple».

Le recours au télétravail «s'érode progressivement depuis fin novembre», a souligné la ministre du Travail Elisabeth Borne. Plus d'un tiers des actifs pouvant télétravailler facilement travaillent exclusivement en présentiel, selon le gouvernement.

Les chiffres clef :

Mi-janvier, 30% des actifs télétravaillaient à temps complet (64% partiellement), contre 45% début novembre (70% partiellement).

Or, les risques de contamination «sont diminués de 20%» avec un télétravail à temps partiel et «de 30%» avec un télétravail à temps complet, a fait valoir Mme Borne.

La ministre a demandé «à chaque entreprise de se mobiliser sans délai» sur «deux priorités»: «réduire la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout» et faire que ceux «qui télétravaillent aujourd'hui un, deux ou trois jours par semaine, fassent au moins un jour de télétravail de plus».

Mme Borne a précisé qu'elle allait réunir «en début de semaine prochaine» les branches professionnelles où le télétravail a fait l'objet d'un «relâchement plus prononcé».

Dans le secteur édition, audiovisuel et diffusion, le recours au télétravail a reculé de 10 points entre novembre et décembre, suivi par les banques et assurances (-8 points), les avocats et architectes (-7 points), l'informatique (-6 points) et l'immobilier (-4 points).

Pour les actifs qui télétravaillent à 100%, les salariés en situation «d'isolement» sont autorisés à revenir travailler en présentiel un jour par semaine, «mais cela doit rester une soupape en cas de nécessité», a fait valoir Mme Borne.

Interrogé jeudi soir sur franceinfo, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé que «dans un moment où il y a une épidémie qui repart à la hausse, s'il faut se mettre en télétravail à 100%, eh bien il faut le faire».

Le dirigeant du premier syndicat français a cependant redit son attachement à la possibilité d'une «journée de présence» par semaine, invoquant la santé des salariés.

«Le télétravail, vous êtes parfois mal assis, vous avez une intensification du travail», a-t-il fait valoir. «Il faut du dialogue» en entreprise, «il faut un accompagnement social et un comité d'experts qui nous dise comment on peut traverser ça», a-t-il souligné.

A propos du vaccin chinois ...

Le président français Emmanuel Macron a critiqué jeudi l'opacité du vaccin chinois contre la Covid-19 et ses risques éventuels de faciliter le développement de nouveaux variants, lors d'un échange avec le groupe de réflexion Atlantic Council.

«Je n'ai absolument aucune information sur le (vaccin) chinois. Je ne fais pas commentaire, mais c'est un fait», a pointé le chef de l'État français dans cette intervention balayant les grands sujets internationaux.

«Cela signifie qu'à moyen et long terme, il est presque sûr que si ce vaccin n'est pas approprié, il facilitera l'émergence de nouveaux variants ; il ne va absolument pas arranger la situation des pays» l'ayant adopté, a déclaré Emmanuel Macron, en évoquant la situation de la capitale de l'Amazonie, Manaus, dans le nord du Brésil, où un variant est désormais dominant.

Le cas Brésilien

«Le Brésil (...) est probablement un bon exemple de ce qui peut arriver, avec la situation de Manaus - des gens infectés, d'autres vaccinés et une nouvelle forme de Covid-19», a-t-il dit.

«Gérer le virus par le vaccin exige, pour être sûr, que nous ayons la vaccination appropriée, que le vaccin est clairement le plus pertinent contre les différents variants, avec des information transparentes. Et je pense que c'est là (...) que l'OMS a un rôle très important», notamment pour évaluer «l'efficacité et la toxicité potentielle de différents vaccins contre la Covid initial et les variants», a-t-il estimé.

Le chef de l'État français plaide donc pour «une approche globale et coordonnée», et une science «transparente, pertinente et (...) je dirais, sous le contrôle des meilleurs chercheurs possibles au monde».

«Ce n'est pas le cas pour le vaccin chinois à ce stade. (...) Alors pour moi, l'efficacité à court terme pourrait nuire à l'efficacité à moyen terme dans cette situation», a-t-il mis en garde.

Le président Macron a souligné «l'efficacité» de la Chine ces derniers mois, qui a déployé une «diplomatie du vaccin» fournissant notamment des pays des Balkans, du Golfe, et africains, «dans des proportions qui ne sont pas tout à fait claires pour nous, mais avec des succès diplomatiques manifestes». 

«Cela peut donner l'idée qu'ils sont plus efficaces que l'approche multilatérale que nous avions il y a quelques mois. Mais je pense que si nous avons une approche globale et coordonnée, je pense qu'à très long terme, nous pouvons être plus efficaces», a-t-il insisté.

En partenariat avec AFP


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.