PARIS : Notre-Dame de Paris recherche des pierres « esthétiquement et physiquement compatibles » : un peu moins de deux ans après le grand incendie qui a ravagé la cathédrale parisienne, l'heure est à la sélection des pierres de taille qui remplaceront celles, nombreuses, abimées lors du sinistre.
Aussi, une convention a été signée entre l'établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), organisme public qui fait office de service géologique national.
Ces pierres, qui doivent être « esthétiquement et physiquement compatibles » avec l'ensemble architectural que forme la cathédrale, devront être trouvées « dans des quantités importantes », précise mercredi le communiqué.
Pour ce faire, sont prévues des investigations géologiques en carrières et des essais en laboratoire sur échantillons.
Les pierres d'origine avaient été extraites au XIIe/XIIIe siècles du sous-sol de Paris : il s'agissait de roches calcaires d’une couche géologique formée il y a 41 à 48 millions d’années.
De tels gisements affleurent en de nombreux secteurs du bassin parisien. Ils sont exploités aujourd’hui encore pour la fourniture de pierres, dans une dizaine de carrières.
Ces calcaires sont le fruit d’un processus complexe de sédimentation, que le programme, prévu pour s'achever mi-2021, prévoit d’étudier afin d'identifier leurs caractéristiques.
L'attention sera d'abord portée aux carrières en activité, puis aux gisements non exploités si nécessaire. En novembre, le gouvernement a présenté une ordonnance facilitant le cas échéant la réouverture ou l'extension de nouvelles carrières.
Cette année, débute la phase de restauration du joyau de l'art gothique qui doit s'achever en avril 2024. La connaissance exacte des matériaux utilisés au Moyen-Age – bois, pierres, etc. –, est indispensable pour assurer une reconstruction à l'identique dans les meilleures conditions de l'édifice partiellement détruit le 15 avril 2019.