LONDRES: Le gouvernement britannique a exhorté le mari anglo-iranien de Nazanin Zaghari-Ratcliffe à cesser d’évoquer sa libération programmée pour 7 mars, sous peine de compromettre les efforts diplomatiques.
Mais son mari, Richard Ratcliffe, a tweeté qu’il rejetait les conseils du gouvernement. «Nous continuons de croire que la transparence est la meilleure forme de protection contre les abus. Nous avons précisé que le rôle du gouvernement est de rappeler aux autorités iraniennes que Nazanin bénéficie de la protection du Royaume-Uni, non de se faire le porte-parole des tactiques mafieuses et répressives du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).»
Nazanin Zaghari-Ratcliffe, actuellement assignée à résidence à Téhéran, voit le bout d’une peine de cinq ans d'emprisonnement pour des accusations d'espionnage qu'elle réfute. L'année dernière, le CGRI avait soulevé de nouvelles accusations non divulguées contre elle, mais s'était finalement rétracté à la suite de pressions publiques et diplomatiques.
«Si quelque chose arrive à Nazanin ou à sa famille ou si elle ne revient pas au Royaume-Uni le 7 mars, il devrait y avoir des conséquences», a également tweeté Ratcliffe. «Nous discuterons avec le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab de son plan de secours. Je ne veux pas qu’il y ait un doute dans l’esprit du ministre des Affaires étrangères sur le fait qu’il est temps de respecter nos engagements pour imposer un prix à la prise d’otages. Je pense que si cela n’est pas fait maintenant, même si Nazanin n’est pas libérée à la fin de sa peine, cela ne se fera probablement jamais.»
Richard Ratcliffe et le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) ne sont pas d'accord sur la meilleure stratégie à adopter pour la libérer. Le mari de Nazanin Zaghari estime que s'exprimer et faire pression sur le public est le meilleur moyen d'encourager Téhéran à libérer sa femme, tandis que le FCDO craint que le fait de dévoiler sa date de libération puisse contrarier le régime et entraîner de nouvelles accusations.
«Je pense qu’il s’agit d’une remarquable erreur de jugement de la part du FCDO de se faire le relais des menaces du CGRI à notre famille, et d’imputer celles-ci à la campagne de libération de Nazanin, si pour quelque raison un malheur devait la ou nous toucher», a-t-il expliqué, soulignant que les ministres du FCDO lui avaient demandé à plusieurs reprises de se taire.
«Les Pasdaran ont une capacité infinie pour déceler les faiblesses et manipuler, c'est pourquoi la faiblesse du Royaume-Uni en matière de protection diplomatique est vraiment mal avisée. Ils détectent chaque opportunité, à moins que vous ne vous retiriez immédiatement», a-t-il encore expliqué.
Un porte-parole du FCDO a déclaré dans un communiqué que «le ministre des Affaires étrangères et le FCDO restent en contact étroit avec Mme Zaghari-Ratcliffe et sa famille, et continuent à apporter leur soutien. Nous n'acceptons pas que l'Iran se serve de ressortissants britanniques ayant la double nationalité comme d’un levier diplomatique. Le régime doit mettre fin à la détention arbitraire de tous les ressortissants britanniques possédant la double nationalité. Nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour obtenir leur libération afin qu'ils puissent retrouver leurs proches».
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com