Le «Beauvau de la sécurité», grand débat inédit sur la police, sur les rails

Jean Castex lors de son discours inaugurant les travaux du Beauvau de la sécurité. (AFP).
Jean Castex lors de son discours inaugurant les travaux du Beauvau de la sécurité. (AFP).
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Publié le Lundi 01 février 2021

Le «Beauvau de la sécurité», grand débat inédit sur la police, sur les rails

  • Le "Beauvau de la sécurité" a été officiellement lancé lundi par son Premier ministre Jean Castex avec l'objectif de nourrir "à l'horizon 2022" un vaste plan de réforme des forces de l'ordre
  • Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière qu'il dévoilerait "7 ou 8 propositions très fortes" à l'issue des discussions

PARIS: Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les violences policières, le « Beauvau de la sécurité » a été officiellement lancé lundi par son Premier ministre Jean Castex avec l'objectif de nourrir « à l'horizon 2022 » un vaste plan de réforme des forces de l'ordre. 

Cette concertation nationale inédite doit poser « les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l’horizon 2022 », a déclaré Jean Castex, considérée comme un « objectif essentiel » du gouvernement. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière qu'il dévoilerait « 7 ou 8 propositions très fortes » à l'issue des discussions. 

Lors de son discours lundi, M. Castex a notamment demandé « plus de policiers et de gendarmes » sur le terrain, une amélioration »de la qualité et la rapidité de la chaîne pénale » et des débats « en toute lucidité et sans arrière-pensée » sur les violences policières et les accusations de racisme dans la police. 

« La volonté politique a l'air vraiment affichée » avec en ligne de mire un projet de loi »ambitieux », a dit Grégory Joron, du syndicat Unité-SGP-FO. »Reste la vraie question, celle du budget », a-t-il ajouté.  

« On va rester vigilant », a déclaré Fabien Vanhemelryck, Secrétaire général d'Alliance. Le Premier ministre »a annoncé par les mots sa volonté d'aboutir à des mesures concrètes, nous on lui a demandé de concrétiser par des actes. On ne veut pas que le Beauvau fasse +pschitt+ comme le Livre blanc » sur la sécurité intérieure publié mi-novembre, a-t-il dit. 

Personnalités et experts 

Emmanuel Macron, dont la politique régalienne est souvent vue comme un angle mort de son action, a fait de la sécurité une des priorités de la fin de son quinquennat. Ce « grand débat » sur la police, prévu pour durer quatre mois, peut se lire comme une nouvelle brique dans cette stratégie de reconquête. 

Loi de Sécurité globale contestée dans la rue, fronde syndicale contre la reconnaissance des contrôles au faciès, émoi national après le tabassage par des policiers du producteur de musique Michel Zecler: c'est dans un contexte explosif que le président de la République avait annoncé début décembre cet exercice inédit. 

Tous les quinze jours, syndicats de police, représentants de la gendarmerie ainsi que huit parlementaires et maires se réuniront lors de huit tables rondes, selon un document du ministère de l'Intérieur. 

Une vingtaine de « personnalités qualifiées », plusieurs issues du monde de l'entreprise, et « huit experts internationaux » viendront nourrir les thématiques abordées. 

Relations entre forces de l'ordre et population et encadrement des jeunes policiers seront au menu des rendez-vous de février (8 et 22), avec la participation de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta et du PDG de Dassault Systèmes Bernard Charlès. 

« Coup de com » 

Les tables rondes de mars (8 et 22) seront dédiées à la formation, avec la DRH d'Axa Karima Silvent, puis aux relations avec la justice, en présence du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. 

En avril, l'ancien préfet de police de Paris Michel Cadot et le PDG de Facebook France Laurent Solly s'exprimeront respectivement sur les questions du maintien de l'ordre et de la captation de vidéos de policiers, au cœur de la très contestée proposition de loi Sécurité globale. 

La Défenseure des droits Claire Hédon interviendra début mai sur le « contrôle interne », notamment autour du rôle de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avant un dernier débat sur les conditions matérielles des policiers, en présence du PDG de la Poste Philippe Wahl. 

« Hormis Claire Hédon, il n'y a pas de personnalités morales avec une réflexion de longue date sur la police. L'idée semble de dire qu'elle peut être gérée comme une entreprise », déplore le chercheur au CNRS Sebastian Roché, spécialiste de la relation police-population. 

L'opposition dénonce, elle, un coup de communication. « Le diagnostic, tout le monde le connaît: le malaise de la police, sa paupérisation », a souligné le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, redoutant que ces échanges soient »l'alibi de l'inaction ». 

Le maire LR de Nice Christian Estrosi a lui déploré, dans un courrier à Gérald Darmanin, que les représentants des polices municipales « n'aient pas été associés à cette réflexion ». 


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.