LONDRES: Les pays du G7 ont condamné mardi la mise en détention pour des raisons « politiques » de l'opposant russe Alexeï Navalny et réclamé sa « libération immédiate et inconditionnelle », ainsi que celle de ses partisans arrêtés samedi lors de manifestations dans toute la Russie.
Dans un communiqué commun diffusé par Londres qui assure la présidence tournante du G7, les chefs des diplomaties britannique, américaine, française, allemande, italienne, japonaise et canadienne se disent « unis dans leur condamnation de l'arrestation pour des motifs politiques et de la détention d'Alexeï Navalny ».
Ils se déclarent « extrêmement préoccupés par la détention de milliers de manifestants et journalistes pacifiques » samedi et demandent leur libération.
« La répression violente par les forces de police du droit de chacun à exprimer ses opinions est inacceptable », dénoncent-ils. « Ces événements confirment la tendance négative continue consistant à réduire la place accordée à l'opposition, à la société civile, aux défenseurs des droits humains et aux voix indépendantes en Russie », ajoutent-ils.
Manifestation devant le siège du FSB
Les partisans d'Alexeï Navalny ont appelé à se réunir dimanche devant le siège des services de sécurité (FSB) à Moscou afin d'exiger la libération de l'opposant russe lors d'un deuxième week-end de protestations.
Dans un message publié mardi sur Facebook, l'équipe de Navalny a annoncé un rassemblement à 12H00 (9H00 GMT) à la fois devant la Loubianka, le quartier général du FSB, et sur la place Staraïa, à une dizaine de minutes à pied.
« Puis nous irons défiler dans Moscou. Nous définirons notre trajet en fonction de la situation », a précisé cette source.
Des manifestants d'opposition se réunissent régulièrement devant la Loubianka -- un symbole de la terreur stalinienne -- où les services secrets soviétiques torturèrent et exécutèrent des milliers de personnes.
Navalny doit ainsi comparaître, le 2 février, pour la violation présumée des termes d'une peine de trois ans et demi d'emprisonnement avec sursis datant de 2014, qui pourrait être convertie en prison ferme.
« A la Loubianka, il y a le FSB, les empoisonneurs. Et sur la place Staraïa, l'administration présidentielle qui décide si Navalny doit être enfermé ou libéré. Voilà pourquoi on s'adresse à eux », a affirmé mardi Léonid Volkov, un bras droit de Navalny.
Alexeï Navalny a été empoisonné fin août avec un agent neurotoxique. Après une convalescence de cinq mois en Allemagne, l'opposant est rentré le 17 janvier en Russie où il a été immédiatement arrêté dans le cadre d'une des multiples procédures judiciaires le visant.
Pour obtenir sa libération, des milliers de personnes se sont réunies samedi à travers la Russie, notamment dans des villes d'ordinaire peu mobilisées. Selon le décompte de l'ONG OVD-Info, près de 3 900 protestataires ont été arrêtés et une quinzaine d'affaires pénales, passibles de lourdes peines, ont été ouvertes.
« Nous allons continuer à surveiller de près la réaction de la Russie aux appels de la communauté internationale à la libération de Navalny, des manifestants et des journalistes détenus arbitrairement, ainsi qu'à une enquête criminelle concernant l'empoisonnement de Navalny », avertissent les ministres du G7.