Russes et Américains vers une prolongation du traité New Start

La tour du Kremlin et le bâtiment du ministère russe des Affaires étrangères sur l'arrière-plan au centre-ville de Moscou. (AFP)
La tour du Kremlin et le bâtiment du ministère russe des Affaires étrangères sur l'arrière-plan au centre-ville de Moscou. (AFP)
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Publié le Vendredi 22 janvier 2021

Russes et Américains vers une prolongation du traité New Start

  • «Nous ne pouvons que saluer la volonté politique de prolonger ce document» à quelques jours de son expiration, le 5 février, a déclaré aux journalistes le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov
  • «Tout dépendra des détails de cette proposition», qui doivent encore «être étudiés», a-t-il toutefois ajouté, la précédente administration américaine, celle de Donald Trump, ayant voulu poser des conditions à la prolongation du traité

MOSCOU : Moscou et Washington ont fait un pas vers une prolongation in extremis pour cinq ans du traité-clé de désarmement nucléaire New Start, le Kremlin disant vendredi «saluer» la proposition en ce sens de Joe Biden.

«Nous ne pouvons que saluer la volonté politique de prolonger ce document» à quelques jours de son expiration, le 5 février, a déclaré aux journalistes le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

«Tout dépendra des détails de cette proposition», qui doivent encore «être étudiés», a-t-il toutefois ajouté, la précédente administration américaine, celle de Donald Trump, ayant voulu poser des conditions à la prolongation du traité.

Or «un certain nombre de ces conditions ne nous convenaient absolument pas, alors prenons d'abord connaissance de ce que les Américains proposent et nous ferons ensuite un commentaire», a insisté M. Peskov.

Le nouveau président américain Joe Biden a proposé jeudi, au lendemain de son entrée dans ses fonctions, de prolonger de cinq ans ce traité-clé de désarmement nucléaire conclu entre Washington et Moscou.

New Start est «dans l'intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle prolongation est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendues», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki au cours d'une conférence de presse.

L'administration Trump n'avait accepté qu'une prolongation conditionnelle d'un an, le temps de négocier un accord plus global incluant la Chine, mais les pourparlers avec Moscou comme avec Pékin n'avaient pas abouti.

Signé en 2010, ce traité est le dernier grand accord de réduction et de limitation du nombre des armements existant entre les anciens rivaux de la Guerre froide qui s'accusent aujourd'hui d'alimenter une nouvelle course aux armements.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a lui aussi salué la proposition de Joe Biden, disant ne pas voir «la prolongation du traité comme une fin, mais comme le début d'efforts visant à davantage renforcer le contrôle international des armes nucléaires».

«Les accords qui couvrent plus d'armes et qui incluent plus de nations comme la Chine devraient être à l'ordre du jour à l'avenir», a-t-il ajouté dans un communiqué.

L'Otan satisfait

Elu avec la promesse d'avoir une position plus sévère vis-à-vis de la Russie que son prédécesseur, Joe Biden a néanmoins parallèlement demandé aux services de renseignement américains «un examen global» de la récente cyberattaque géante imputée aux Russes et d'éventuelles «ingérences» dans les dernières élections américaines.

Cette analyse doit aussi concerner des informations parues dans la presse américaine selon lesquelles la Russie a versé des «primes» à des talibans pour tuer des soldats américains.

Répondant aux questions des journalistes, M. Peskov a évacué ces deux sujets et jugé que «beaucoup d'argent de contribuables américains» avait été dépensé pour accuser, sans succès, la Russie.

La diplomatie russe a affirmé cette semaine espérer un travail «plus constructif» avec Joe Biden pour la prolongation de New Start, estimant que l'administration Trump avait quant à elle mené «une campagne» destinée à mettre fin au contrôle des armements.

Donald Trump a retiré les États-Unis de trois accords internationaux clés : celui sur le nucléaire iranien, le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée et le traité Ciel ouvert de vérification des mouvements militaires et de la limitation des armements. La Russie a en conséquence quitté ce dernier aussi.

Les relations russo-américaines sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, en raison de désaccords persistants sur de nombreux dossiers internationaux, des accusations américaines d'ingérence russe dans les élections ou de cyberattaques de grande ampleur.

Signé en 2010, le traité New Start sur les armes nucléaires stratégiques (celles ayant la portée la plus longue) limite les arsenaux de la Russie et des Etats-Unis à un maximum de 1 550 ogives déployées pour chacun de ces deux pays, soit une réduction de près de 30% par rapport au plafond précédent fixé en 2002.

Il limite aussi le nombre des lanceurs et des bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois.

 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.