DUBAÏ : Les investisseurs prévoient un « rebond initié par Biden » dans les marchés mondiaux après l'investiture, mercredi, de Joe Biden comme 46e président des États-Unis.
« L'histoire nous a appris que les marchés devraient réagir favorablement à l'investiture d'un nouveau président américain - et il en sera de même cette fois-ci », affirme Nigel Green, PDG du groupe deVere, l'un des premiers conseillers financiers indépendants au monde, dont le portefeuille compte plus de 80 000 clients et dont les actifs s'élèvent à 12 milliards de dollars.
« En effet, l'arrivée de M. Biden à la Maison Blanche pourrait provoquer une hausse au niveau des marchés plus prononcée que celle suscitée par les investitures précédentes, dans la mesure où l'on espère que le nouveau gouvernement apportera la stabilité et mettra probablement un terme à l'incertitude qui a suivi les élections largement disputées ».
Selon M. Green, « les investisseurs seront eux aussi encouragés par la stimulation budgétaire à hauteur de 1 900 milliards de dollars annoncée par M. Biden, par la volonté de la Réserve fédérale de soutenir les marchés, par le programme commercial multilatéral proposé par le nouveau président et par ses projets qui envisagent d'accélérer la distribution de vaccins. Tous ces facteurs favoriseront un climat de confiance et d'optimisme ».
Mazen Al-Sudairi, directeur de la recherche auprès de l'entreprise de services financiers Al Rajhi Capital, basée à Riyad, partage l'optimisme concernant un « rebond initié par Biden ».
« L'un des résultats les plus importants que nous pouvons espérer du mandat de Biden est la stabilité du marché. En outre, c’est la stimulation, conjuguée au vaccin, qui laisse entrevoir une reprise du marché. Ce sentiment d'unité aux États-Unis favorisera la croissance du marché mondial et saoudien », confie-t-il à Arab News.
Néanmoins, M. Green estime que les investisseurs doivent être vigilants et ce pour trois raisons : « Premièrement, un redressement du marché va être difficile à maintenir pour une durée indéterminée en raison de la profonde cicatrice qu'a provoquée la pandémie sur le plan économique ».
« Le plus grand défi qui se pose à long terme est le chômage collectif, qui pèse sur la demande, la croissance et l'investissement à Main Street et qui aura, au final, une incidence sur Wall Street ».
« En deuxième lieu, les politiques de la nouvelle administration affecteront différents secteurs de l'économie. Pour cela, il faudra prévoir une période de réajustement ».
« Troisièmement, les actions ne seront pas toutes créées à égalité et les marchés boursiers connaissent en ce moment un déséquilibre important. Un petit nombre de secteurs font augmenter la valeur des indices entiers », explique-t-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com