Maroc: La Banque mondiale optimiste pour 2021, malgré de fortes incertitudes

Le Maroc a été l’un des premiers pays au monde à annoncer le démarrage imminent d’une campagne de vaccination massive (Photo, AFP)
Le Maroc a été l’un des premiers pays au monde à annoncer le démarrage imminent d’une campagne de vaccination massive (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 19 janvier 2021

Maroc: La Banque mondiale optimiste pour 2021, malgré de fortes incertitudes

  • La Banque mondiale prévoit une croissance de 4% de l’économie marocaine en 2021, mieux que la moyenne de la région Mena (2,1%)
  • Le retard qu’a pris le démarrage de la campagne de vaccination pourrait toutefois compromettre la reprise économique du pays

CASABLANCA: L’économie marocaine devrait croître cette année à un rythme plus soutenu que la moyenne régionale. La Banque mondiale (BM) table en effet sur une croissance de 4% pour le Maroc, contre 2,1% pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). C’est ce qu’indique le dernier rapport de l’institution de Bretton Woods sur «les perspectives économiques mondiales du mois de janvier pour les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord». 

Ces prévisions optimistes s’expliquent principalement par trois facteurs: la hausse prévue de la valeur ajoutée agricole, l’annonce d’un plan de vaccination massive de la population, et un allègement des mesures restrictives et de confinement. Les dernières pluies du mois de janvier 2021 ont en effet été comme une bouée de sauvetage pour la campagne agricole 2020-2021 après deux années successives de sécheresse. Car l’économie marocaine reste fortement dépendante du secteur agricole: ce dernier représente près de 14% du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire un peu plus de 120 milliards de dirhams (environ 11 milliards d’euros). 

La croissance dépendra du démarrage de la campagne de vaccination 

Concernant le plan de vaccination, le Maroc a été l’un des premiers pays au monde à annoncer le démarrage imminent d’une campagne de vaccination massive. Les préparatifs de cette campagne ont été salués par la BM, notamment grâce à un dispositif logistique performant et une sécurisation de l’approvisionnement des vaccins. Toutefois, deux mois après cette annonce, rien n’a encore été fait. Plusieurs rumeurs récentes remettaient en cause la capacité du Maroc à lancer rapidement cette campagne: les approvisionnements en vaccins feraient défaut, notamment auprès du laboratoire chinois Sinopharm, malgré la signature, le 20 août 2020, d’un accord entre le Maroc et la Chine destiné à rendre ces livraisons prioritaires. Ce retard pourrait ralentir la reprise économique du pays et entraîner une révision à la baisse de ses prévisions de croissance par la BM. Tout dépendra donc de la date du démarrage de cette campagne de vaccination, et de son efficacité. 

De grandes incertitudes 

Malgré l’optimisme de la BM, la croissance de l’économie marocaine demeure toutefois sujette à plusieurs risques cette année. Certes, la croissance va s'accélérer progressivement à moyen terme. Mais une grande incertitude entoure le rythme et la durée de la reprise; c’est ce que souligne l’institution financière internationale dans un autre rapport, intitulé «De la riposte d'urgence à la reprise», et consacré au suivi de la situation économique du Maroc. Ce rapport semestriel provient du département économique de la BM. Parmi les risques évoqués figurent la marge de manœuvre de la politique économique pour faire face à une éventuelle aggravation de la crise sanitaire, la forte hausse de créances en souffrance, que ce soit du côté des particuliers ou des entreprises, les besoins de financement assez élevés et des conditions de financement extérieur qui risquent de se détériorer. 

Le document révèle que la reprise économique post-Covid serait retardée, le PIB réel ne devant revenir à son niveau d’avant la Covid qu’en 2022 au plus tôt. «Nous nous attendons à ce que la pandémie élargisse le déficit et augmente la dette publique en 2021. Les recettes fiscales seront plus faibles que ce qui était prévu en 2020 et 2021. Du côté des dépenses, des augmentations significatives sont prévues sous l'effet de dépenses supplémentaires dans le domaine de la santé et la protection sociale», indiquent les auteurs du rapport. 

La situation demeure fragile 

Bien que l'économie marocaine montre quelques signes de reprise, «la situation reste fragile, étant donné la dégradation récente de la situation épidémiologique», indique la BM. Dans ce contexte incertain, une contraction du PIB réel de 6,3% est prévue en 2020, selon la même source. «La pandémie de Covid-19 a brusquement interrompu plus de deux décennies de progrès socio-économique soutenus au Maroc. En 2020, le pays subira sa première récession depuis celle des années 1990. La crise a eu un impact sévère sur les emplois et les revenus des ménages, générant une hausse importante du chômage et une détérioration des indicateurs de pauvreté et de vulnérabilité», alerte la BM. 


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Short Url
  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".