Une investiture, une procédure de destitution: une semaine historique s'ouvre à Washington

Un lieutenant de la Garde nationale s'entretient avec des soldats- lors d'une réunion au centre-ville le 17 janvier 2021 à Washington, DC. Après les émeutes de la semaine dernière au Capitole américain, le FBI a mis en garde contre des menaces supplémentaires dans la capitale du pays et dans les 50 États. Selon les rapports, jusqu'à 25000 gardes nationaux. (AFP)
Un lieutenant de la Garde nationale s'entretient avec des soldats- lors d'une réunion au centre-ville le 17 janvier 2021 à Washington, DC. Après les émeutes de la semaine dernière au Capitole américain, le FBI a mis en garde contre des menaces supplémentaires dans la capitale du pays et dans les 50 États. Selon les rapports, jusqu'à 25000 gardes nationaux. (AFP)
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Publié le Dimanche 17 janvier 2021

Une investiture, une procédure de destitution: une semaine historique s'ouvre à Washington

  • Militaires à tous les coins de rues, fils barbelés et imposants grillages... Joe Biden sera investi le 20 janvier dans une capitale méconnaissable, transformée en camp retranché après l'assaut meurtrier du Capitole
  • Le démocrate a placé sa prestation de serment sous le thème de «l'Amérique unie» et prévoit de s'entourer de ses prédécesseurs Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush pour lancer une main tendue à un pays meurtri et divisé

WASHINGTON : Comment panser les plaies d'une Amérique à cran? A l'ouverture d'une semaine historique, le camp Biden a dévoilé dimanche sa feuille de route pour sortir les Etats-Unis de ses crises écononomique, sociale et sanitaire, sans être empêché par la procédure de destitution de Donald Trump.

Militaires à tous les coins de rues, fils barbelés et imposants grillages... Joe Biden sera investi le 20 janvier dans une capitale méconnaissable, transformée en camp retranché après l'assaut meurtrier du Capitole.

Le démocrate a placé sa prestation de serment sous le thème de «l'Amérique unie» et prévoit de s'entourer de ses prédécesseurs Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush pour lancer une main tendue à un pays meurtri et divisé.

«Ces dernières semaines ont montré à quel point l'âme de l'Amérique est endommagée et combien il est important de la restaurer: ce travail commence mercredi», a affirmé le futur chef de cabinet du président Biden, Ron Klain, à CNN dimanche.

Dès le premier jour de son mandat, Joe Biden entend ainsi ré-engager les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat et lever l'interdiction d'entrée sur le territoire américain visant les ressortissants de plusieurs pays, principalement à majorité musulmane.

Le 46ème président des Etats-Unis espère aussi donner un nouvel élan à la plus grande campagne de vaccination de l'histoire américaine.

Il y a urgence: en moyenne, depuis le 1er janvier, plus de 3.000 personnes sont mortes du Covid-19 chaque jour aux Etats-Unis, et plus de 236.000 cas quotidiens ont été détectés.

Une hécatombe que n'a pas ralenti, loin s'en faut, le début hoquetant de la campagne de vaccination.

L'ancien vice-président d'Obama souhaite ainsi que 100 millions de doses soient injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat, via des centres de vaccination de proximité dans des gymnases, stades ou écoles. Quelque 100 000 soignants seront mobilisés.

Crime «le plus grave»

Ce vétéran de la politique sera, dans un premier temps, contraint de gouverner par décrets, afin d'éviter d'en passer par le Congrès et en particulier le Sénat, occupé par la procédure de destitution de Donald Trump. 

Des pans entiers de son programme, comme son plan de relance économique titanesque de 1.900 milliards de dollars, censé aider les millions d'Américains qui vivent aujourd'hui d'aides au chômage, doivent toutefois être soumis à l'approbation des élus américains.

Et le procès en destitution de son prédecesseur pourrait s'ouvrir seulement quelques heures après la prise de fonctions de Joe Biden. 

Les démocrates accusent le milliardaire républicain d'avoir «incité à l'insurrection» de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier, un assaut qui a fait 5 morts.

Donald Trump a commis «le crime présidentiel le plus grave de l'histoire américaine», a jugé sans détours Jamie Raskin, un des élus à l'origine de cette procédure.  

Le camp Trump voit en ce procès »une attaque honteuse contre la Constitution et la démocratie» américaine. Son équipe a indiqué dans un communiqué ne pas avoir encore choisi d'avocat pour le représenter. 

Donald Trump a d'ores et déjà annoncé faire l'impasse sur la prestation de serment de son successeur. Il s'envolera mercredi à l'aube vers son luxueux complexe hôtelier de Floride. 

En attendant, la Maison Blanche l'assure: il continue «à travailler sans relâche pour les Américains», et ses journées comportent «beaucoup de réunions et beaucoup d'appels téléphoniques».

L'influent sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président sortant, a exhorté les leaders démocrates du Sénat à rejeter cette procédure, une fois arrivée au Sénat. Autrement, promet-il dans une lettre dimanche, «nous retarderons indéfiniment, voire à jamais, la guérison de cette grande nation.»

 


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.