La succession de Merkel reste ouverte en Allemagne

Le premier ministre du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et nouveau leader de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Armin Laschet, porte un masque avec le logo de la CDU à la fin du 33e congrès du parti, qui s'est tenu en ligne en raison de la pandémie de coronavirus, à Berlin le 16 janvier 2021. Le modéré Armin Laschet a été élu à la tête du parti conservateur allemand CDU lors d'un vote qui approuve la poursuite de la politique centriste de l'ancienne chancelière Angela Merkel.  (Odd ANDERSEN / AFP / POOL)
Le premier ministre du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et nouveau leader de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Armin Laschet, porte un masque avec le logo de la CDU à la fin du 33e congrès du parti, qui s'est tenu en ligne en raison de la pandémie de coronavirus, à Berlin le 16 janvier 2021. Le modéré Armin Laschet a été élu à la tête du parti conservateur allemand CDU lors d'un vote qui approuve la poursuite de la politique centriste de l'ancienne chancelière Angela Merkel. (Odd ANDERSEN / AFP / POOL)
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Publié le Dimanche 17 janvier 2021

La succession de Merkel reste ouverte en Allemagne

  • Pour la première fois depuis 2000, le parti chrétien-démocrate va être présidé par un homme, M. Laschet, 59 ans, dirigeant régional modéré
  • M. Laschet est menacé par deux responsables populaires, qui cultivent le flou sur leurs intentions

BERLIN: Le parti conservateur allemand s'est doté ce week-end d'un nouveau chef, Armin Laschet, partisan de la continuité avec l'ère Merkel, mais deux autres personnalités restent en embuscade pour tenter de devenir le prochain chancelier, Markus Söder et Jens Spahn.

Pour la première fois depuis 2000, le parti chrétien-démocrate va être présidé par un homme, M. Laschet, 59 ans, dirigeant régional modéré.

Samedi, dans son discours lors d'un congrès "virtuel" de la CDU, il a laissé clairement entendre qu'il souhaitait mener le camp conservateur aux élections générales du 26 septembre. 

Ces élections constitueront une rupture dans l'histoire contemporaine allemande. Elles marqueront en effet la fin du règne d'Angela Merkel, qui a annoncé sa retraite et va égaler le record de longévité d'Helmut Kohl avec 16 années à la chancellerie.

"Relève"

Malgré son succès face au très droitier Friedrich Merz, M. Laschet, actuel dirigeant de la région la plus peuplée d'Allemagne, la Rhénanie du nord-Westphalie, n'a toutefois pas la garantie de défendre les couleurs conservatrices en septembre.

Seuls 28% des Allemands estiment qu'il ferait un bon chancelier, selon un sondage réalisé vendredi pour la ZDF.

Le choix du candidat de la droite allemande, par ailleurs nettement en tête des intentions de vote, devrait être fait en mars, après une série de scrutins régionaux.

M. Laschet est menacé par deux responsables populaires, qui cultivent le flou sur leurs intentions.

Le premier est devenu un des favoris des Allemands à la faveur de la pandémie: Markus Söder, dirigeant de la Bavière et du parti frère de la CDU, la CSU, culmine ainsi à la deuxième place des personnalités les plus populaires, derrière l'inoxydable Angela Merkel.

Ce colosse d'1m94, qui a su recentrer son image et faire vibrer une corde écologiste, est un partisan depuis le début de mesures strictes contre la pandémie, ce dont les Allemands lui sont gré.

Vendredi, cet ancien journaliste de 54 ans a tenu un discours rassembleur depuis Munich lors du congrès de la CDU. Peu avant, il avait tweeté une photo de sa nouvelle chienne et salué, dans un message sibyllin, la "relève" à venir.

Son omniprésence dans les médias, où il se met en scène comme gestionnaire de crise efficace, "lui ont conféré une aura de sauveur", abonde Der Spiegel.

Le chemin vers la chancellerie s'annonce toutefois compliqué. Jamais un responsable de la CSU n'a occupé le poste de chancelier, M. Strauss en 1980 puis Edmund Stoiber en 2002 avaient tous deux échoué.

"Il est intéressant que Söder soit considéré comme capable de devenir chancelier. Mais il n'a aucune expérience politique fédérale et aucun réseau fiable à Berlin", tempère Ursula Münch, professeure de sciences politiques à Munich, pour qui une "candidature au poste de chancelier" serait donc "risquée".

Spéculations 

L'autre candidat potentiel a lui aussi gagné en popularité depuis le début de la pandémie, qu'il affronte en première ligne: l'actuel ministre de la Santé Jens Spahn, 40 ans seulement et plus à droite que Mme Merkel sur l'échiquier.

Candidat malheureux en 2018 à la présidence de la CDU, ce jeune ambitieux à la carrière déjà bien remplie ne s'est cette fois pas présenté et a formé un attelage avec M. Laschet. Il devrait ainsi exercer de hautes fonctions à la CDU après la victoire de M. Laschet.

La tiédeur de son soutien à M. Laschet durant la campagne interne et des rumeurs sur ses supposées ambitions pour la plus haute marche du pouvoir ont créé quelques remous en interne.

"En tant que membre de la direction de la CDU, il sera certainement très impliqué dans la recherche du futur candidat à la chancellerie. Mais il est peu probable qu'il rejoigne lui-même les rangs des candidats à la chancellerie", estime toutefois Nils Diederich, professeur de sciences politiques à l'Université libre de Berlin.

Outre son soutien à M. Laschet, M. Spahn a en effet fort à faire avec la pandémie, qui frappe de plein fouet l'Allemagne depuis plusieurs semaines. Et après avoir été encensé, il se retrouve désormais sous le feu des critiques pour la lenteur de la campagne de vaccination.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.