L'OMS recommande une vaccination à l’échelle globale «dans les cent prochains jours»

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part déploré le «cap douloureux» des deux millions de morts, regrettant l'«échec de la solidarité» dans la vaccination en cours dans le monde (Photo, AFP).
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part déploré le «cap douloureux» des deux millions de morts, regrettant l'«échec de la solidarité» dans la vaccination en cours dans le monde (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

L'OMS recommande une vaccination à l’échelle globale «dans les cent prochains jours»

  • Espoir face à la pandémie, au moins 35,61 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 ont déjà été administrées dans le monde, dans au moins 58 pays et territoires
  • «Un variant inquiétant», originaire de l'Amazonie brésilienne et dont le Japon a annoncé dimanche la découverte, pourrait impacter la réponse immunitaire

GENEVE : L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle désormais à une vaccination dans tous les pays «dans les cent prochains jours» pour faire face à la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde.

Au total, 2 000 066 décès ont été recensés, pour 93 321 070 cas déclarés.

L’Europe, avec 650 560 morts, est la région la plus touchée, devant l’Amérique latine/Caraïbes (542 410) et les Etats-Unis/Canada (407 090).

«Je veux voir la vaccination commencer dans tous les pays dans les 100 prochains jours», a dit le directeur général de l'agence Tedros Adhanom Ghebreyesus, les campagnes n'ayant débuté pour l'instant que quasi exclusivement dans les pays riches.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part déploré le «cap douloureux» des deux millions de morts, regrettant l'«échec de la solidarité» dans la vaccination en cours dans le monde.

«Vide vaccinal»

«Nous observons aujourd'hui un vide vaccinal», a-t-il ajouté. «Si les pays à revenu élevé ont accès aux vaccins, ce n’est pas le cas des pays les plus pauvres. C'est un succès pour la science mais un échec pour la solidarité». 

Aux Etats-Unis, Joe Biden a dévoilé le programme qu'il entend mettre en œuvre à la Maison Blanche, pour accélérer l'immunisation des Américains, avec la création de centres de vaccination de proximité, une coopération renforcée entre le pouvoir fédéral et les Etats et plus de campagnes de prévention.

«Je vous le promets, nous allons gérer cette opération comme jamais», a assuré le président élu, de son fief de Wilmington, dans le Delaware, à cinq jours de sa prestation de serment. 

Joe Biden, 78 ans, cherche à éradiquer la racine de la crise économique et sanitaire qui mine les Etats-Unis : en moyenne, depuis le 1er janvier, plus de 3 000 personnes sont mortes dues à la Covid-19 chaque jour aux Etats-Unis. 

Le comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté appelé vendredi à étendre le séquençage du génome des variants du nouveau coronavirus, plus contagieux et qui font craindre une résurgence de la pandémie.

Il s'est toutefois dit opposé «pour le moment» à l'instauration de certificats de vaccination contre la Covid-19 en tant que condition pour permettre l'entrée d'un pays à des voyageurs internationaux.

L'Allemagne a répertorié 22 368 nouveaux cas de contamination sur les dernières 24 heures, pour un total de 2 000 958, a annoncé l'institut Robert Koch (RKI), et la chancelière Angela Merkel plaide pour des restrictions nettement renforcées.

Espoir face à la pandémie, au moins 35,61 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 ont déjà été administrées dans le monde, dans au moins 58 pays et territoires.

Mais le laboratoire américain Pfizer a annoncé vendredi que ses livraisons de vaccins allaient ralentir fin janvier-début février, le temps d'apporter des modifications dans le processus de production.

Ces retards ont été annoncés aux pays de l'Union européenne, suscitant de vives inquiétudes. Les ministres de la Santé de six pays de l'UE (Danemark, Estonie, Finlande, Lituanie, Lettonie et Suède) ont exprimé dans une lettre commune leur «grave préoccupation».

La France devra «ajuster le rythme des vaccinations» contre le coronavirus en raison de la «forte baisse» attendue des livraisons du vaccin Pfizer/BioNTech dans les semaines à venir, a de son côté déclaré une source au sein de l'exécutif.

Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Pfizer a cependant assuré à l'UE que les doses promises au premier trimestre seraient livrées comme prévu.

Nouveau confinement au Portugal 

L'Inde, la deuxième nation la plus peuplée de la planète avec 1,3 milliard d'habitants, commence samedi la vaccination de 300 millions de personnes contre le Covid-19, un défi phénoménal compliqué par des contraintes de sûreté, des infrastructures incertaines et la méfiance du public. 

La pandémie de coronavirus a fortement accéléré dans la plupart des régions du monde ces sept derniers jours, avec 724 700 nouveaux cas enregistrés par jour (+10% par rapport à la semaine précédente), un record.

Selon l'OMS, le nombre des pays et territoires où se trouve le variant repéré initialement en Grande-Bretagne s'élève à 50 et il est de 20 pour le variant identifié en Afrique du Sud, mais l'organisation juge cette évaluation fort probablement sous-estimée.

Une autre mutation, originaire de l'Amazonie brésilienne et dont le Japon a annoncé dimanche la découverte, pourrait impacter la réponse immunitaire, juge l'OMS, qui évoque «un variant inquiétant».

L'Organisation a prévenu que l'Etat d'Amazonas au Brésil pourrait rapidement être confronté à une nouvelle vague encore plus grave que la situation «catastrophique» du mois d'avril 2020. 

Le Royaume-Uni a pour sa part décidé de fermer ses frontières dès vendredi aux arrivées de tous les pays d'Amérique du Sud ainsi que du Portugal, en raison de cette nouvelle mutation.

Le Portugal entame de son côté vendredi un nouveau confinement généralisé, qui restera en vigueur pendant au moins un mois.

Les rues du centre de Lisbonne étaient moins fréquentées vendredi, mais nombre de ses habitants étaient sortis pour emmener leurs enfants à l'école.

«Il y a moins de gens dans la rue mais regardez, les bus sont pleins !», a témoigné Maria Andrade, une femme de 71 ans qui a décidé d'ouvrir son petit restaurant pour faire de la vente à emporter.

La France va, quant à elle, étendre samedi à tout son territoire un couvre-feu dès 18H00 (17H00 GMT) et exigera des voyageurs venant d'un pays extérieur à l'Union européenne un test négatif.

Ce pays a enregistré en 2020, année marquée par l'épidémie, quelque 53 900 morts de plus qu'en 2019 (+ 9%) toutes causes confondues.

L'Italie, qui a dépassé le million de personnes vaccinées contre le nouveau coronavirus, va reconfiner à partir de lundi trois régions jugées à haut risque de contagion pour lutter contre la pandémie, la Lombardie (nord), la Sicile (sud) et le Haut-Adige (nord).


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.