En pleine pandémie, Mexico prohibe le plastique jetable

Des militants de Greenpeace posent à côté d'une tortue des sables de 12 mètres de long, exigeant que les grandes entreprises du monde entier s'engagent à ne plus utiliser de conteneurs en plastique et à opter pour des alternatives moins agressives pour l'environnement, à Boca del Rio, dans l'État de Veracruz, au Mexique, le 15 avril 2018. (VICTORIA RAZO / AFP)
Des militants de Greenpeace posent à côté d'une tortue des sables de 12 mètres de long, exigeant que les grandes entreprises du monde entier s'engagent à ne plus utiliser de conteneurs en plastique et à opter pour des alternatives moins agressives pour l'environnement, à Boca del Rio, dans l'État de Veracruz, au Mexique, le 15 avril 2018. (VICTORIA RAZO / AFP)
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

En pleine pandémie, Mexico prohibe le plastique jetable

  • Leur utilisation s'est pourtant largement développée ces derniers mois, notamment dans la restauration à emporter
  • La loi autorise les matériaux recyclables, certains fabriqués à partir d'amidon de maïs, qui sont dégradables à 90% en six mois

MEXICO: L'interdiction du plastique jetable dans la mégapole de Mexico, entrée en vigueur le 1er janvier, était débattue depuis 15 ans mais arrive à un moment où la pandémie accentue la dépendance à son égard et complique son remplacement.

Début 2020, Mexico et ses 9 millions d'habitants qui génèrent chaque jour 13.000 tonnes de déchets avait déjà prohibé l'usage des sacs en plastique. Aujourd'hui, sont désormais interdits les couverts, plats et récipients en plastique en tout genre, les couvercles, les pailles, les plateaux etc...

Leur utilisation s'est pourtant largement développée ces derniers mois, notamment dans la restauration à emporter.

Pour Celina Aguilar, dont le restaurant a dû fermer deux fois à cause du confinement, c'est un nouveau coup dur.

"Nous ne nous sommes toujours pas remis des pertes du premier confinement", souffle-t-elle, "et aujourd'hui on doit passer à des emballages biodégradables sinon ce sera une amende" pouvant atteindre 150.000 pesos (7.466 dollars).

Cependant aux yeux de la Secrétaire à l'environnement de Mexico, Marina Robles, "cet engagement que nous tous devons prendre est quelque chose de très facile à faire".

"Dépendance"

La loi vise à réduire la consommation effrénée d'un matériau très polluant qui finit souvent dans les mers et océans.

Un continent plastique, situé dans le nord-est de l'océan Pacifique s'étend sur une surface de 1,6 million de km2 - soit plus que la France, l'Espagne et l'Allemagne réunies - et quatre autres vortex marins où se concentrent des millions de tonnes d'immondices plastique flottent sur les eaux.

Selon l'ONG américaine Ocean Conservancy, quelque huit millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année, soit un camion par minute. Les fonds marins sont, eux, jonchés d'environ 14 millions de tonnes de microplastiques issus de la décomposition de ces déchets, selon l'agence nationale australienne pour la recherche.

Andrée Lilian Guigue, directrice de la réglementation environnementale au Secrétariat à l'environnement de Mexico (Sedema) explique qu'il "s'agit non seulement de changer de produits jetables ou de sacs mais aussi de faire prendre conscience de la quantité de déchets que nous produisons".

Elle dit comprendre les difficultés posées par ce nouvel interdit "à cause de notre dépendance au plastique mais aussi à cause de la pandémie".

La restauratrice Celina Aguilar a trouvé "un fournisseur qui répond vraiment aux normes" mais que "cela reste très cher". "Comment générer des ressources pour compenser ce que la loi nous demande ? C'est absurde", juge-t-elle.

Maria Gonzalez, 71 ans, qui s'est lancée l'année dernière dans le commerce des matériaux recyclables confirme que "les gens rechignent à payer plus cher pour quelque chose qu'ils vont jeter".

"Les entreprises n'ont rien fait"

La directrice de la Sedema indique qu'entre juillet et décembre 1.432 établissements ont été informés des nouvelles règles mais que "beaucoup ont non seulement continué à utiliser le plastique jetable mais ont même augmenté son usage".

La loi autorise les matériaux recyclables, certains fabriqués à partir d'amidon de maïs, qui sont dégradables à 90% en six mois.

"La capacité mondiale de matériaux recyclables n'est même pas suffisante pour couvrir les besoins du Mexique" et ses 129 millions d'habitants, rétorque le président de l'association mexicaine de l'industrie du plastique (ANIPAC), Aldimir Torres. Il met en garde contre les conséquences pour ce secteur qui génère quelque 30 milliards de dollars par an et pourrait perdre de 20 à 50.000 emplois.

Ornela Garelli, de l'ONG environnementale Greenpeace Mexico, souligne au contraire que la loi "offre une opportunité de redéfinir la relation avec les écosystèmes" dans l'une des villes les plus polluées du monde.

"L'interdiction est en discussion depuis 15 ans, et depuis ce temps les entreprises n'ont rien fait pour trouver des solutions", lance-t-elle.

Elle juge cependant "l'utilisation de tout type de matériau jetable (autre que le plastique, ndlr) comme une fausse solution" car "les usines de recyclage n'existent pas dans les villes mexicaines".

Edgar Lopez, propriétaire d'un petit stand de nourriture à emporter, soutient le changement et tente de convaincre ses clients d'apporter leurs propres contenants. "Je sais que c'est une étape très difficile pour tout le monde mais c'est maintenant que nous devons commencer, en pleine crise sanitaire et économique", dit-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.