CASABLANCA : Découvrir l’Afrique en musique, c’est désormais possible grâce au projet de l’entreprise d’ingénierie culturelle ANYA, à l’origine du festival Visa For Music. La société, réputée pour promouvoir les jeunes talents du continent, se lance dans une nouvelle aventure.
À travers le concept Afri’Cask, chaque semaine, les internautes pourront voyager depuis leur Smartphones vers le reste du continent tout en s’imprégnant des derniers tubes 100 % africains.
L’Afrique à l’honneur
L’Afrique est à l’honneur et va danser au son de rythmes divers et variés, de l’afro-pop made in Nigeria au rap et au raï nord-africains, en passant par la morna du Cap-Vert ou encore le coupé-décalé ivoirien et bien d’autres styles qui font la richesse musicale du continent. Liés par les terres, mais également par la musique, les pays africains pourront partager leur passion pour cet art ainsi que leurs œuvres et créations à travers ce projet.
Brahim al-Meznad, fondateur de Visa For Music, a initié ce festival. C’est notamment son amour pour le continent qui lui a donné envie de lancer Afri’Cask. «Je suis moi-même passionné par ce continent, j’ai d’ailleurs voyagé dans une trentaine de pays en Afrique, et il est vrai qu’on ne connaît pas assez les musiques du continent», confie-t-il.
Ainsi, pour mettre en lumière les artistes continentaux, ce féru de musique a décidé de donner carte blanche à des acteurs culturels issus d’Afrique. À travers le «casque audio» de directeurs de festivals ou de journalistes spécialisés dans la musique, des playlists composées de douze chansons seront proposées, d’où le nom de ce projet «Afri’Cask».
En trois cent soixante-cinq jours, la société ANYA espère faire le tour de l’Afrique en musique. Une année comptant presque autant de semaines que d’États sur le continent, c’est l’occasion de braquer les projecteurs, de manière hebdomadaire, sur un pays africain.
Un concept à la page
Afri’Cask ne promet pas un retour vers le passé, ni d’instants musicaux nostalgiques. L’idée est de mettre en avant les artistes du moment, grâce à des playlists composées de musiques actuelles, récemment sorties sur le continent. Une belle publicité pour les chanteurs et interprètes des tubes en vogue, qui pourront se faire connaître ailleurs et proposer leurs créations au-delà des frontières.
Pour débuter l’année en beauté, Afri’Cask a ouvert le bal avec la Tanzanie, pays de la musique par excellence. Entre Wagogo, Taarab, Bongo (R’n’B et hip-hop tanzaniens) ou afro-pop, le moins que l’on puisse dire, c’est que les Tanzaniens ont bien le rythme dans la peau.
C’est grâce d’ailleurs à l’oreille avertie de Yusuf Mahmoud que la première playlist 2021 a été créée. Le directeur du prestigieux événement annuel organisé à Zanzibar, le Sauti za Busara festival – «sons de la sagesse» dans la langue de Molière – a concocté un florilège des tubes tendance et les plus écoutés ces dernières semaines dans ce pays d’Afrique de l’Est. Et dans cette sélection, on retrouve entre autres: Cheche de Zuchu Ft Diamond Platnumz; Sichomoi de Barnaba Classic; Akutake Nani de Mzee Wa Bwax Ft Shilole…
Musique 2.0
Depuis plusieurs mois, pour bon nombre d’acteurs culturels, face à la crise actuelle, c’est bel et bien le digital qui a sauvé les meubles. Brahim al-Meznad, également directeur artistique du festival Timitar d’Agadir, avait d’ailleurs déjà dû s’adapter lors de la 7e édition du festival Visa For Music.
À travers l’aventure Afri’Cask, son objectif est de «mettre sous les projecteurs des événements qui sont en pause et montrer notre solidarité avec les professionnels en Afrique».
Ainsi, les internautes peuvent d’ores et déjà se connecter sur le site Anya.africa pour voyager vers des territoires parfois inhabituels. Si, au départ, les initiateurs du projet voulaient simplement se faire plaisir, aujourd’hui le but est tout autre.
Et pour cause, en quelques jours seulement, Afri’Cask a suscité un engouement inattendu et exceptionnel de la part de professionnels du secteur, mais également de mélomanes africains. C’est aussi un moyen de suivre l’actualité musicale africaine via les réseaux sociaux, notamment sur les pages Instagram et Facebook d’ANYA Music et bientôt sur Twitter.
Le groupe entend bien se développer davantage dans l’univers du digital et pourrait même d’ici à quelques semaines partager les différentes playlists d’Afri’Cask sur Spotify. Une manière d’encourager les producteurs à faire appel à des artistes émergents, pour de futurs événements culturels.
ANYA Music ambitionne également de faire voyager ses followers et de donner l’opportunité aux programmeurs du continent de mieux connaître la chaîne musicale africaine. Brahim al-Meznad a annoncé que son équipe allait s’agrandir. «Une nouvelle équipe de volontaires va nous rejoindre, nous allons faire de nouvelles choses, peut-être des fiches pays pour que les Marocains et les autres nationalités du continent connaissent la culture des pays africains, notamment lusophones et anglophones, dont on parle peu au Maroc», a-t-il ainsi précisé.
Enfin, notons que cette semaine Afri’Cask fait escale au Cameroun, pays de l’afro-beat, du bikutsi, du Ben-skin ou encore du Makossa, pour une playlist aux cadences endiablées. Un programme musical qui ne risque pas de laisser indifférents les internautes du continent africain…