BEYROUTH: Le Premier ministre libanais Nawaf Salam cherchera à obtenir l'approbation du Parlement pour son gouvernement lors des sessions prévues mardi et mercredi.
Un observateur politique a prédit que le gouvernement de M. Salam, considéré comme un «gouvernement de salut et de réforme», pourrait obtenir jusqu'à 100 voix sur les 128 membres du Parlement.
L'obtention du vote de confiance permettra au cabinet de Salam de commencer ses sessions pour prendre des décisions importantes, notamment sur les nominations à la Banque centrale libanaise, aux forces de sécurité, au système judiciaire et aux directions générales des différents ministères.
Le député des Forces libanaises Fadi Karam a quant à lui averti que le Hezbollah «n'est pas encore prêt à céder le contrôle à l'État libanais».
Actuellement, 63 députés ont demandé à s'exprimer au cours des débats parlementaires.
Les votes d'opposition seront probablement limités aux députés du Mouvement patriotique libre, qui n'est pas représenté au sein du gouvernement et s'est positionné dans l'opposition, ainsi qu'à quelques députés réformistes.
Une source du palais présidentiel a déclaré à Arab News lundi que le président Joseph Aoun programmerait des visites à l'étranger une fois que le gouvernement de Salam aura remporté le vote de confiance.
L'un des voyages les plus importants est une visite en Arabie saoudite la semaine prochaine, à la suite d'une invitation officielle.
Une délégation ministérielle accompagnera le président pour discuter des relations bilatérales et des possibilités de coopération en Arabie saoudite.
La source a indiqué que la visite sera confirmée jeudi après le vote de confiance.
Lundi, M. Aoun s'est adressé à une délégation d'ambassadeurs de pays francophones, affirmant que le Liban resterait un pont entre l'Orient et l'Occident.
«Le français, deuxième langue après l'arabe au Liban, représente la culture, le dialogue, la modernité et les valeurs», a-t-il déclaré aux ambassadeurs.
M. Salam a quant à lui déclaré à une délégation du corps diplomatique que son gouvernement «s'engage à restaurer la position du Liban parmi ses frères arabes et à veiller à ce qu'il ne serve pas de plate-forme pour des attaques contre des nations arabes et amies».
Par ailleurs, le discours prononcé dimanche par le secrétaire général du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, lors des cérémonies funéraires des anciens dirigeants Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, a suscité des réactions politiques mitigées.
La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a souligné la nécessité d'entamer «la mise en œuvre effective de la résolution 1701 des Nations unies des deux côtés de la Ligne bleue, ainsi qu'au-delà des rives du Litani».
Le fonctionnaire de l'ONU a ajouté qu'«au Liban en particulier, tous les éléments nécessaires sont réunis pour y parvenir, y compris l'engagement de veiller à ce que le conflit ne reprenne pas. Toutefois, le succès de ce processus repose sur son caractère inclusif, chaque partie ayant un rôle fondamental à jouer».
Le député des Forces libanaises Fadi Karam a quant à lui prévenu que le Hezbollah «n'est pas encore prêt à céder le contrôle à l'État libanais».
Il a déclaré que le groupe «tentait de traverser cette phase difficile en minimisant les dommages et les pertes, tout en attendant une percée improbable».
«L'État doit être le seul responsable de l'établissement de la pleine souveraineté nationale sur le territoire libanais», a-t-il ajouté.
«Il doit être la seule autorité à engager des négociations, à monopoliser l'usage des armes, à libérer son territoire et à sauvegarder l'ensemble de ses frontières.»
«Toutefois, si le cheikh Kassem reste inflexible et refuse de rendre les armes du parti au sud et au nord du Litani, tout plan de reconstruction sera voué à l'échec», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com