Le gouvernement libanais devrait obtenir la confiance du Parlement

Le Premier ministre Nawaf Salam s'adresse à la presse au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, le 8 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre Nawaf Salam s'adresse à la presse au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, le 8 février 2025. (AFP)
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Publié le Mardi 25 février 2025

Le gouvernement libanais devrait obtenir la confiance du Parlement

  • Le Liban restera un pont entre l'Orient et l'Occident, assure le président Aoun aux ambassadeurs francophones
  • Le président organisera des discussions avec l'Arabie saoudite la semaine prochaine, une fois que les députés auront approuvé le plan de «salut et de réforme»

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais Nawaf Salam cherchera à obtenir l'approbation du Parlement pour son gouvernement lors des sessions prévues mardi et mercredi.

Un observateur politique a prédit que le gouvernement de M. Salam, considéré comme un «gouvernement de salut et de réforme», pourrait obtenir jusqu'à 100 voix sur les 128 membres du Parlement.

L'obtention du vote de confiance permettra au cabinet de Salam de commencer ses sessions pour prendre des décisions importantes, notamment sur les nominations à la Banque centrale libanaise, aux forces de sécurité, au système judiciaire et aux directions générales des différents ministères.

Le député des Forces libanaises Fadi Karam a quant à lui averti que le Hezbollah «n'est pas encore prêt à céder le contrôle à l'État libanais».

Actuellement, 63 députés ont demandé à s'exprimer au cours des débats parlementaires.

Les votes d'opposition seront probablement limités aux députés du Mouvement patriotique libre, qui n'est pas représenté au sein du gouvernement et s'est positionné dans l'opposition, ainsi qu'à quelques députés réformistes.

Une source du palais présidentiel a déclaré à Arab News lundi que le président Joseph Aoun programmerait des visites à l'étranger une fois que le gouvernement de Salam aura remporté le vote de confiance.

L'un des voyages les plus importants est une visite en Arabie saoudite la semaine prochaine, à la suite d'une invitation officielle.

Une délégation ministérielle accompagnera le président pour discuter des relations bilatérales et des possibilités de coopération en Arabie saoudite.

La source a indiqué que la visite sera confirmée jeudi après le vote de confiance.

Lundi, M. Aoun s'est adressé à une délégation d'ambassadeurs de pays francophones, affirmant que le Liban resterait un pont entre l'Orient et l'Occident.

«Le français, deuxième langue après l'arabe au Liban, représente la culture, le dialogue, la modernité et les valeurs», a-t-il déclaré aux ambassadeurs.

M. Salam a quant à lui déclaré à une délégation du corps diplomatique que son gouvernement «s'engage à restaurer la position du Liban parmi ses frères arabes et à veiller à ce qu'il ne serve pas de plate-forme pour des attaques contre des nations arabes et amies».

Par ailleurs, le discours prononcé dimanche par le secrétaire général du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, lors des cérémonies funéraires des anciens dirigeants Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, a suscité des réactions politiques mitigées.

La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a souligné la nécessité d'entamer «la mise en œuvre effective de la résolution 1701 des Nations unies des deux côtés de la Ligne bleue, ainsi qu'au-delà des rives du Litani».

Le fonctionnaire de l'ONU a ajouté qu'«au Liban en particulier, tous les éléments nécessaires sont réunis pour y parvenir, y compris l'engagement de veiller à ce que le conflit ne reprenne pas. Toutefois, le succès de ce processus repose sur son caractère inclusif, chaque partie ayant un rôle fondamental à jouer».

Le député des Forces libanaises Fadi Karam a quant à lui prévenu que le Hezbollah «n'est pas encore prêt à céder le contrôle à l'État libanais».

Il a déclaré que le groupe «tentait de traverser cette phase difficile en minimisant les dommages et les pertes, tout en attendant une percée improbable».

«L'État doit être le seul responsable de l'établissement de la pleine souveraineté nationale sur le territoire libanais», a-t-il ajouté.

«Il doit être la seule autorité à engager des négociations, à monopoliser l'usage des armes, à libérer son territoire et à sauvegarder l'ensemble de ses frontières.»

«Toutefois, si le cheikh Kassem reste inflexible et refuse de rendre les armes du parti au sud et au nord du Litani, tout plan de reconstruction sera voué à l'échec», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.