Conférence internationale sur la Syrie: nouvel acte dans les relations franco-syriennes

Cette photo montre un monument représentant le défunt président syrien Hafez al-Assad, recouvert d'un drapeau de l'époque de l'indépendance, sur une autoroute à l'entrée de Damas, le 21 décembre 2024. (AFP)
Cette photo montre un monument représentant le défunt président syrien Hafez al-Assad, recouvert d'un drapeau de l'époque de l'indépendance, sur une autoroute à l'entrée de Damas, le 21 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 février 2025

Conférence internationale sur la Syrie: nouvel acte dans les relations franco-syriennes

  • La conférence internationale sur la Syrie qui se tient demain jeudi à Paris marque une nouvelle étape dans l'engagement de la France dans ce pays
  • L’objectif de la conférence, qui sera clôturée par le président français Emmanuel Macron, est de coordonner les efforts pour une transition inclusive en Syrie, mobiliser les pays voisins et traiter des questions relatives à la justice transitionnelle

PARIS : La conférence internationale sur la Syrie qui se tient demain jeudi à Paris marque une nouvelle étape dans l'engagement de la France dans ce pays et prépare le terrain à une visite du président syrien de l'autorité de transition Ahmad  al-Chareh dans les prochaines semaines.

Il s’agit de la troisième Conférence internationale sur la Syrie depuis la chute de l’ancien président syrien Bachar al-Assad le 8 décembre dernier, les deux premières éditions ayant eu lieu à Aqaba et la seconde à Riad.

Cette conférence ministérielle, durant laquelle la Syrie sera représentée par son ministre des affaires étrangères Assaad al-Chaibani, « revêt une importance particulière », selon le palais de l’Elysée, et se tient pour la première fois, dans un format élargi, incluant les pays arabes et les principales organisations régionales.

Sont notamment présents la Ligue des États arabes, le Conseil de coopération du Golfe, ainsi que la Turquie, les États-Unis, la France, l’Union européenne et les Nations unies, représentées par l’Envoyé spécial du Secrétaire général.

« Cette mobilisation reflète la reconnaissance collective des enjeux majeurs auxquels la Syrie est confrontée aujourd’hui, qu’il s’agisse de sécurité, de stabilisation ou de relèvement économique », affirme l’Elysée.

L’objectif de la conférence, qui sera clôturée par le président français Emmanuel Macron, est de coordonner les efforts pour une transition inclusive en Syrie, mobiliser les pays voisins et traiter des questions relatives à la justice transitionnelle.

Elle témoigne d’après l’Elysée, de la mobilisation de la communauté internationale aux côtés du peuple syrien, et constitue une étape majeure pour coordonner l’aide internationale vers ce pays.

Revenant sur l’entretien téléphonique qui a eu lieu récemment entre Macron et Al-Charaa, l’Elysée indique que le président « a réaffirmé notre soutien à une transition démocratique conforme aux aspirations du peuple syrien et notre engagement dans la lutte contre le terrorisme ».

Il l’a également invité Al-Charaa à se rendre en France dans les prochaines semaines, marquant ainsi « une nouvelle étape dans notre engagement diplomatique ».

D’autre part, la conférence internationale va débattre également de la manière dont   la Syrie pourra contribuer à la stabilité des pays voisins, en particulier le Liban, à travers un renforcement du contrôle sur la frontière syro-libanaise, et de sa capacité à affirmer sa souveraineté en dehors de toute ingérences étrangères.

Autre question importante, la levée des sanctions, qui revêt un caractère crucial pour le redressement économique du pays, à ce sujet l’Elysée indique que le travail au sein de l'union européenne a permis d'obtenir un accord le 27 janvier dernier, qui donne lieu à une levée des sanctions sectorielles, notamment sur les secteurs des transports et de l'énergie.

« Cette levée des sanctions, est évidemment essentielle pour que nous puissions travailler au relèvement économique de la Syrie. C'est un défi majeur pour les autorités de transition et une partie du débat que nous aurons avec elle ».

Concernant les sanctions américaines, l’Elysée indique que « notre compréhension, c'est que la nouvelle administration américaine est encore en cours d'examen de sa position sur la Syrie. Il ne nous semble pas que cette position sera clarifiée à l'occasion de cette conférence et que cet examen se poursuit encore aujourd'hui à Washington ».

Depuis 2011, la France a constamment soutenu les aspirations démocratiques du peuple syrien, malgré les années terribles de répression, de bombardements et de violations des droits humains commises par le régime de Bachar al-Assad.

« Notre engagement s’est traduit par un soutien humanitaire massif » souligne le palais présidentiel, « nous avons alloué plus de 100 millions d’euros depuis le début de la crise, avec un effort continu de 50 millions d’euros par an pour répondre aux besoins des populations, tant à l’intérieur de la Syrie que dans les camps de réfugiés des pays voisins (Turquie, Irak, Jordanie, Liban).

Mais ce soutien ne s’arrête pas là, puisque « nous avons également appuyé la société civile syrienne à travers un soutien aux médias indépendants », tels que Radio Rosana, ainsi que la création d’un incubateur de médias en Turquie.

Il comporte également, une aide à la gouvernance, et un appui aux initiatives de justice transitionnelle, notamment via le soutien aux défenseurs des droits des victimes de torture et de disparition forcée.

Cette conférence s’accompagne de différents évènements, dont une conférence organisée à l’Institut du monde arabe (IMA) entre des représentants de la société civile syrienne, groupés dans la plateforme « Madaniya » soutenue par la France, qui a débouchée sur des recommandations qui seront soumises à la conférence ministérielle, sur la manière de lutter contre l’impunité et les innombrables abus commis par le régime déchu en matière de droits de l’homme.

Un autre événement aura lieu dans la matinée de demain avant l’ouverture de la conférence internationale, et porte sur l’élaboration d’une stratégie qui permette de coordonner l'aide internationale, puisque cette aide est fragmentée, territorialement et politiquement.


Face à Trump, l'Europe doit "se réveiller", estime le gouverneur de la Banque de France

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, participe à une session lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 16 janvier 2024. (AFP)
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, participe à une session lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 16 janvier 2024. (AFP)
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  • Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé mercredi l'Union européenne à "se réveiller" pour innover "plus vite" face à "l'imprévisibilité" de la politique économique du président américain Donald Trump
  • Il faut "muscler la capacité d'innovation et de production en Europe", "investir mieux dans les technologies d'avenir et innover plus vite avec des simplifications", a-t-il ajouté

PARIS: Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé mercredi l'Union européenne à "se réveiller" pour innover "plus vite" face à "l'imprévisibilité" de la politique économique du président américain Donald Trump.

"Il est très souhaitable que l'Europe se réveille", a déclaré M. Villeroy de Galhau sur France Culture.

Il faut "muscler la capacité d'innovation et de production en Europe", "investir mieux dans les technologies d'avenir et innover plus vite avec des simplifications", a-t-il ajouté.

"L'Europe a beaucoup d'atouts", a-t-il développé, évoquant un marché unique d'environ 450 millions de consommateurs et des start-up, "mais l'Europe s'est un peu endormie face à la vague d'innovation née largement aux Etats-Unis et en partie en Chine".

La Banque de France prévoit une croissance économique de 0,1% à 0,2% en France au premier trimestre, dans un contexte de fortes incertitudes. Pour 2025, elle table sur une hausse de 0,9%, comme le gouvernement.

"S'il y a un maître mot aujourd'hui qui menace l'économie, c'est cette incertitude qui engendre l'attentisme des entrepreneurs qui diffèrent leurs investissements ou même des consommateurs (...) qui diffèrent leurs achats et qui préfèrent épargner", a prévenu François Villeroy de Galhau.

"De ce point de vue-là, l'imprévisibilité de Monsieur Trump (...) ne tient pas lieu de stratégie économique efficace. Partout dans le monde, cela augmente l'incertitude et donc cela pèse sur la confiance et la croissance", a-t-il ajouté.

Concernant Elon Musk, chargé par  Donald Trump de tailler dans les dépenses de l'Etat fédéral, "un innovateur génial" qui déploie toutefois "des méthodes extrêmement brutales", le gouverneur a dit espérer que "les forces de rappel de la démocratie et de l'économie américaine joueront".

"Le protectionnisme, ça peut apparaître séduisant à court terme - on se dit qu'on protège son économie - mais toujours et partout, c'est perdant dans la durée", a-t-il jugé.

Alors que l'inflation a baissé en France et que le taux de chômage s'est établi à 7,3% au quatrième trimestre 2024, "il reste deux maladies économiques sérieuses", a estimé François Villeroy de Galhau.

Pour la France, il a cité "le problème" des finances publiques et de la dette. Pour l'Europe, celui d'une croissance et d'une innovation insuffisantes.

Alors que l'économie européenne "tourne autour d'une croissance de 1%" elle est "entre 2% et 3%" aux Etats-Unis, "et année après année, ça creuse l'écart".


Macron et Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

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  • Après l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance
  • Ce projet international qui vise à révolutionner la production d'énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu'ils entendent lancer dans le nucléaire civil

MARSEILLE: Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'"indépendance" française à l'heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.

Après l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.

Ce projet international qui vise à révolutionner la production d'énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu'ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).

Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale: l'hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu'une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.

Pour autant, les deux dirigeants "travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l'Europe et l'Inde, et la montée en puissance des échanges", selon l'Elysée.

Ce corridor passant par le Moyen-Orient est "un catalyseur formidable", a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d'un forum d'affaires franco-indien, "nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements". Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.

Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d'euros sur l'achat par New Delhi d'avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.

En emmenant Narendra Modi dans sa "ville de cœur", Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.

Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l'intelligence artificielle à Paris.

"Intimité particulière" 

"L'Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d'Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne", a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.

"On veut être indépendants", a-t-il insisté, en mettant en avant sa "stratégie indopacifique".

Mardi, Narendra Modi a assuré que ce "partenariat ne se limite pas" aux relations bilatérales. "Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés", et "renforcer notre coopération dans tous les domaines", a-t-il dit.

Pour un ancien ministre français, c'est une "bonne intuition" d'Emmanuel Macron, car "Modi, à la tête d'une puissance en devenir, a trouvé une position d'équilibre entre Américains, Chinois et Russes".

"Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud", estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.

Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu'à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, "cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure" du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.

De Marseille, Narendra Modi s'envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.


Meurtre d'une collégienne en France: trois nouvelles personnes en garde à vue

L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet. (AFP)
L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet. (AFP)
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  • Le corps de Louise, disparue à la sortie de son collège de la petite commune d'Epinay-sur-Orge vendredi après-midi, a été retrouvé vers 2h30 samedi dans un bois, à quelques centaines de mètres de l'établissement scolaire
  • Les personnes interpellées sont le père, la mère et la petite amie d'un homme arrêté lundi soir et soupçonné d'être l'auteur du meurtre, a précisé la justice

EVRY: Trois nouvelles personnes ont été placées en garde à vue pour non dénonciation de crime dans la nuit de lundi à mardi dans le cadre de l'enquête sur la mort de Louise, 11 ans, dont le corps a été retrouvé samedi dans un bois près de Paris, a annoncé la justice française.

Les personnes interpellées sont le père, la mère et la petite amie d'un homme arrêté lundi soir et soupçonné d'être l'auteur du meurtre, a précisé la justice.

Les gardes à vue d'un autre homme de 23 ans et de sa mère, interpellés lundi après-midi à Rouen, au nord-ouest de Paris, ont été levées.

Le corps de Louise, disparue à la sortie de son collège de la petite commune d'Epinay-sur-Orge vendredi après-midi, a été retrouvé vers 2h30 samedi dans un bois, à quelques centaines de mètres de l'établissement scolaire.

L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet.