En Syrie, Ahmad al-Chareh nommé président intérimaire

Une photo diffusée par le gouvernement de transition syrien montre le nouveau dirigeant du pays, Ahmed al-Sharaa, attendant l'arrivée du ministre espagnol des affaires étrangères au palais présidentiel de Damas, le 16 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 30 janvier 2025

En Syrie, Ahmad al-Chareh nommé président intérimaire

  • Le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre en renversant Bachar al-Assad, a été nommé mercredi président intérimaire dans un pays qui a amorcé une délicate phase de transition vers la démocratie
  • Ahmed al-Chareh est chargé de "la présidence du pays durant la période de transition. Il assumera les fonctions de président" et "représentera" la Syrie "dans les forums internationaux", ont annoncé les autorités

DAMAS: Le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre en renversant Bachar al-Assad, a été nommé mercredi président intérimaire dans un pays qui a amorcé une délicate phase de transition vers la démocratie.

Annonçant la dissolution de l'ancien Parlement et le gel de la Constitution de 2012, les nouvelles autorités syriennes ont indiqué que M. Chareh était chargé de former un "conseil législatif intérimaire pour la période de transition", dont la durée n'a pas été précisée.

Ces mesures, publiées par l'agence de presse officielle Sana, interviennent à l'issue d'une rencontre mercredi soir entre Ahmed al-Chareh et plusieurs chefs de factions armées ayant participé à l'offensive contre Assad.

Ahmed al-Chareh est chargé de "la présidence du pays durant la période de transition. Il assumera les fonctions de président" et "représentera" la Syrie "dans les forums internationaux", ont annoncé les autorités.

Par ailleurs, "tous les groupes armés, les organes politiques et civils se réclamant de la révolution, sont dissous, et doivent être intégrés aux institutions de l'Etat", a annoncé le communiqué publié par un porte-parole militaire, le colonel Hassan AbdelGhani, cité par l'agence Sana.

En soirée, après les mesures annoncées par les autorités, des tirs de célébration ont retenti dans plusieurs quartiers de Damas.

La chute de Bachar al-Assad, renversé le 8 décembre par une coalition de groupes islamistes, a mis fin à plus d'un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial.

Toute dissidence était implacablement réprimée, les libertés publiques muselées par une myriade d'agences sécuritaires, terrorisant la population et torturant les opposants en détention.

Mercredi soir, les nouvelles autorités ont dissous le parti Baas, qui a gouverné la Syrie pendant plus de 60 ans.

- Lever les sanctions -

La même source a également annoncé "la dissolution de l'armée du régime", en vue de "la reconstruction de l'armée syrienne".

De même, "toutes les agences de sécurité affiliées à l'ancien régime" sont dissoutes, le pouvoir s'engageant à "former un nouvel appareil sécuritaire qui préservera la sûreté des citoyens".

Après la chute de Bachar al-Assad, un nouveau gouvernement a été nommé pour diriger le pays pendant une "période transitoire" de trois mois.

Ahmed al-Chareh reçoit très régulièrement des délégations diplomatiques étrangères de haut rang, arabes et occidentales. Il a également accordé plusieurs entretiens à des médias étrangers.

M. Chareh avait déjà estimé dans une interview avec la chaîne al-Arabiya fin décembre que la tenue de toute élection en Syrie "pourrait prendre quatre ans", tout comme la rédaction d'une nouvelle Constitution pourrait durer "deux ou trois ans".

Son pouvoir plaide pour une levée des sanctions occidentales qui pèsent sur la Syrie, imposées du temps de l'ancien régime Assad.

L'Union européenne s'est accordée lundi sur une "feuille de route" pour assouplir les sanctions, emboitant le pas à Washington qui a annoncé un allègement temporaire pour éviter d'entraver les services de base, comme la "fourniture d'électricité, d'énergie, d'eau, l'assainissement", ou encore l'aide humanitaire.

Pour de nombreux Syriens, des craintes demeurent au sujet d'un avenir qu'ils espèrent démocratique.

Dans une Syrie meurtrie par plus de 13 années de guerre civile, les nouvelles autorités multiplient les gestes pour rassurer les minorités, inquiétées par des arrestations arbitraires et des exécutions sommaires, selon des ONG et des militants.

Lors de la réunion de mercredi soir, Ahmed al-Chareh a défini "les priorités de la Syrie d'aujourd'hui", selon ses services.

"Combler le vide du pouvoir, préserver la paix civile, construire les institutions de l'Etat, oeuvrer à bâtir une économie tournée vers le développement et redonner à la Syrie son rôle international et régional", a-t-il énuméré.

"La mission des vainqueurs est lourde et leur responsabilité est immense", a souligné M. Chareh, cité par ses services.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.


Israël suspend «jusqu'à nouvel ordre» la libération des détenus palestiniens

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé jeudi le chaos ayant entouré à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, la libération de deux otages israéliens, parlant "de scènes choquantes". (AFP)
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé jeudi le chaos ayant entouré à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, la libération de deux otages israéliens, parlant "de scènes choquantes". (AFP)
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  • Le gouvernement israélien a annoncé jeudi après-midi avoir ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue dans la journée
  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu [...] a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd'hui, jusqu'à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes"

JERUSALEM: Le gouvernement israélien a annoncé jeudi après-midi avoir ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue dans la journée en échange de celle de trois Israéliens, qui étaient retenus en otages dans la bande de Gaza.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu [...] a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd'hui, jusqu'à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes", indique un communiqué du bureau de M. Netanyahu après le chaos ayant présidé plus tôt à la libération d'une otage israélienne, Arbel Yehud, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Netanyahu dénonce des "scènes choquantes"

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé jeudi le chaos ayant entouré à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, la libération de deux otages israéliens, parlant "de scènes choquantes".

"Je vois avec effroi les scènes choquantes de la libération de nos otages. C'est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l'organisation terroriste Hamas", a-t-il déclaré dans un communiqué.

La remise à la Croix-Rouge de Gadi Moses, Israélo-Allemand de 80 ans, et Arbel Yehud, Israélienne de 29 ans, ainsi que cinq otages thaïlandais après 482 jours de captivité a eu lieu dans un véritable chaos, plus de trois heures après la libération beaucoup plus calme d'une jeune soldate israélienne, Agam Berger, à Jabalia, dans le nord de Gaza.

Un photographe de l'AFP sur place a capté le regard effrayé d'Arbel Yehud, escortée pendant de longues minutes par une escouade de combattants masqués du Jihad islamique et du Hamas, au milieu d'une foule bruyante et survoltée.

Sur la "place des otages" de Tel-Aviv, les images d'un canal vidéo live transmises à partir d'un réseau social et montrant la jeune femme s'efforçant manifestement de ne pas craquer, ont sidéré la foule, venue attendre une dénouement heureux.

Beaucoup pleuraient, d'autres restaient muets, selon des journalistes de l'AFP sur place.

L'armée israélienne a annoncé vers 13h40 (11h40 GMT) avoir récupéré par l'intermédiaire de la Croix-Rouge Gadi Moses et Arbel Yehud, ainsi que cinq Thaïlandais enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas sur le sud d'Israël ayant déclenché la guerre.

"J'exige que les médiateurs fassent en sorte que de telles scènes d'horreur ne se renouvellent pas et qu'ils garantissent la sécurité de nos otages", a insisté M. Netanyahu, en référence au Qatar et à l'Egypte, les médiateurs pour l'application de l'accord de trêve.

"Quiconque osera faire du mal à nos otages en paiera le prix".