Macron reçoit le roi de Bahreïn à l'Elysée

Le président français Emmanuel Macron accueille la chancelière allemande avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 22 janvier 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la chancelière allemande avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 22 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Vendredi 24 janvier 2025

Macron reçoit le roi de Bahreïn à l'Elysée

  • Le chef de l’Etat a tout d’abord félicité le Roi de Bahreïn pour son Jubilé d’argent, à l’occasion de ses 25 ans de règne
  • Lors de cet entretien, les deux dirigeants ont marqué leur volonté d’approfondir les liens qui unissent la France et le Bahreïn dans les domaines économiques, politiques et de la défense

PARIS: Le Président de la République, Emmanuel Macron, a reçu ce vendredi 24 janvier 2025, le Roi de Bahreïn, Sa Majesté Hamad Bin Issa Al Khalifa, au Palais de l’Elysée.

Le chef de l’Etat a tout d’abord félicité le Roi de Bahreïn pour son Jubilé d’argent, à l’occasion de ses 25 ans de règne.

Lors de cet entretien, les deux dirigeants ont marqué leur volonté d’approfondir les liens qui unissent la France et le Bahreïn dans les domaines économiques, politiques et de la défense. Il a aussi salué le renforcement de la coopération culturelle, notamment s’agissant de l’apprentissage de la langue française au Bahreïn.

Le Président de la République et le Roi ont également discuté du renforcement des coopérations en matière de transition énergétique, de télécommunications et d’infrastructures urbaines et de transports. Pour développer ces différents projets, les deux dirigeants ont indiqué leur souhait que le Haut-Comité bilatéral soit organisé prochainement.

Ensuite et alors que le Bahreïn est en présidence de la Ligue arabe, les deux dirigeants ont abordé la situation régionale. Le chef de l’Etat a précisé que la France serait aux côtés de la Ligue arabe pour contribuer au retour de la sécurité et de la stabilité dans la région. Il a redit la volonté de la France que le cessez-le-feu à Gaza soit respecté, que les otages soient libérés, que l’aide humanitaire parvienne massivement aux Gazaouis et qu’une solution politique sûre et durable soit trouvée, sur la base de la solution à deux Etats.

S'agissant du Liban, le chef de l’Etat a évoqué la perspective d'une conférence pour la reconstruction et invité les autorités bahreïniennes à apporter leur soutien aux nouvelles autorités libanaises. Le Président et le Roi ont rappelé la nécessité d'un plein respect du cessez-le-feu sur la Ligne bleue. Ils ont enfin évoqué la Syrie et la conférence qui se tiendra à Paris le 13 février prochain en soutien à une transition politique inclusive et respectueuse des droits de tous les Syriens.

Le Président et le Roi ont enfin partagé leurs objectifs s’agissant de la lutte contre le réchauffement climatique dans la perspective de la COP de Belém. Le chef de l'Etat a ainsi invité le Roi à prendre part à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan que la France organisera à Nice en juin prochain et qui sera un moment clé pour la protection de nos océans et ressources marines. Dans la perspective du Sommet pour l’Action sur l’IA, il a également invité le Roi à participer à la discussion internationale sur l’avenir de l’intelligence artificielle qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février prochains.


Défense: 2% du PIB, "ça ne suffit pas", estiment les ministres allemand et français

Le ministre français des Forces armées, Sébastien Lecornu, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 22 janvier 2025. (AFP)
Le ministre français des Forces armées, Sébastien Lecornu, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • Consacrer 2% du PIB à la défense "ne suffit pas", ont estimé jeudi les ministres allemand et français de la Défense, qui ne veulent toutefois pas "s'enfermer dans une guerre des chiffres" face à l'exigence de Donald Trump
  • Les Etats-Unis eux-mêmes ne dépensent pour leur défense que 3,2% de la richesse produite sur leur sol

PARIS: Consacrer 2% du PIB à la défense "ne suffit pas", ont estimé jeudi les ministres allemand et français de la Défense, qui ne veulent toutefois pas "s'enfermer dans une guerre des chiffres" face à l'exigence de Donald Trump de voir les Etats membres de l'Otan les faire passer à 5%.

"Nous tous en Europe sommes conscients, et pas seulement à cause de Trump, que les 2% ne suffiront pas pour rendre nos forces armées capables de se défendre lors d'une attaque russe ou pour être dissuasif", a admis Boris Pistorius lors d'une interview commune avec Sébastien Lecornu sur LCI.

"Il faut que l'Europe consacre plus d'argent à sa défense (...), 2% ça ne suffit pas. Pour autant, il ne faut pas qu'on s'enferme non plus dans cette guerre des chiffres", a abondé le ministre français des Armées.

Les Etats-Unis eux-mêmes ne dépensent pour leur défense que 3,2% de la richesse produite sur leur sol, a rappelé M. Pistorius, selon qui y consacrer 5% représenterait pour l'Allemagne "41 ou 42% du budget fédéral".

"La question essentielle est qu'il ne s'agit pas de savoir combien d'argent nous allons dépenser, mais (...) de savoir pourquoi on dépense cet argent, où et comment", a-t-il martelé.

Pour Sébastien Lecornu, qui estime que les Européens sont "trop lents dans le réarmement", "ce n'est pas qu'une affaire d'argent": "il faut surtout parler de 2% utiles" pour disposer de forces entraînées et équipées et non pas "pour acheter des armes pour remplir des hangars et ne pas savoir s'en servir".

Le chancelier Olaf Scholz a marqué son opposition la semaine passée à l'exigence de Donald Trump, soulignant que cela représentait "beaucoup d'argent" pour le budget allemand.

Le président Emmanuel Macron a de son côté estimé que son homologue américain avait "raison" d'affirmer que les Européens devaient dépenser plus, mais s'est gardé de préciser si la France comptait aller au-delà de la croissance du budget prévue par la loi de programmation militaire 2024-2030.


Vote sans suspense au Sénat pour le budget de Bayrou, toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l'Etat pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat, jeudi, un scrutin sans suspense pour un gouvernement qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes. (AFP)
Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l'Etat pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat, jeudi, un scrutin sans suspense pour un gouvernement qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes. (AFP)
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  • Même si c'est sur un autre texte budgétaire, le budget de la Sécurité sociale, que le gouvernement Barnier a été renversé, rien n'assure que les oppositions laisseront passer ce PLF sans sourciller, bien au contraire
  • Crucial pour le bon fonctionnement de l'Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d'une loi spéciale votée en fin d'année, ce budget représente une équation quasi-insoluble pour l'exécutif, privé de majorité absolue

PARIS: Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l'Etat pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat, jeudi, un scrutin sans suspense pour un gouvernement qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes.

Initié par Michel Barnier au mois d'octobre, rejeté par l'Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l'ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a connu un parcours chaotique au Parlement...

Même si c'est sur un autre texte budgétaire, le budget de la Sécurité sociale, que le gouvernement Barnier a été renversé, rien n'assure que les oppositions laisseront passer ce PLF sans sourciller, bien au contraire.

Crucial pour le bon fonctionnement de l'Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d'une loi spéciale votée en fin d'année, ce budget représente une équation quasi-insoluble pour l'exécutif, privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.

"C'est un exercice extrêmement difficile, très exigeant, mais qui est obligatoire. Il est essentiel que la France ait un budget. Une France sans budget, c'est une France à l'arrêt et qui creuse en plus son déficit", a martelé mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, jugeant "impératif" que le texte puisse être promulgué avant la fin février.

Bercy vise un effort de 32 milliards d'économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024.

Redressement 

Pour arriver à ses fins, le gouvernement peut compter sur un Sénat globalement bienveillant. Dominée par une alliance droite-centristes qui le soutient et privilégie elle aussi une logique de réduction des dépenses, la chambre haute devrait adopter le projet de budget très largement.

"Ce budget entame l'effort de redressement des comptes. Nous sommes dans une situation d'extrême urgence et il est temps d'en prendre conscience, sans sacrifier nos convictions ni aligner nos lignes rouges", résume le rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR), qui pilote les débats budgétaires au palais du Luxembourg.

Pour le gouvernement, la donne risque de se compliquer par la suite, avec la convocation le 30 janvier d'une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d'aboutir à un texte de compromis.

S'ils y parviennent, la version commune devra passer le filtre de l'Assemblée nationale dans la semaine du 3 février pour un ultime vote, ou un possible retour du 49.3, sans doute suivi d'une nouvelle motion de censure.

Après avoir convaincu les socialistes de ne pas le censurer sur sa déclaration de politique générale, François Bayrou espère prolonger cet ébauche d'accord sur son budget, avec des concessions comme le renoncement à la suppression de 4.000 postes d'enseignants et au passage à trois jours de carence dans la fonction publique, ainsi que la renégociation de la réforme des retraites de 2023.

Mais le compte n'y est toujours pas pour les socialistes, qui voteront contre le budget jeudi comme toute la gauche.

"Faire bouger les lignes" 

"La CMP sera le juge de paix. D'ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes. Le budget ne sera pas bon, on le sait, mais on souhaite qu'il soit le moins mauvais possible", assume auprès de l'AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner, qui réclame d'autres avancées.

Censure ou non-censure ? Au sein du Nouveau Front populaire, les Insoumis ont haussé le ton face aux socialistes mercredi: s'ils rééditaient leur choix de ne pas censurer, les députés PS "rompraient définitivement" avec le NFP, selon LFI.

En attendant, la gauche a été très échaudée par les derniers développements des débats budgétaires au Sénat, avec la présentation par le gouvernement de multiples "amendements rabots": des coupes budgétaires supplémentaires proposées à la dernière minute sur la quasi-totalité des ministères.

Quelque 800 millions d'euros sur l'aide au développement, plus d'un milliard sur le logement et sur l'écologie, 600 millions sur la recherche et l'enseignement supérieur, et une réduction hautement symbolique sur le budget du sport en année post-JO...

Même à droite, ces arbitrages imprévus ont parfois fait grincer. De quoi préfigurer d'intenses tractations jusqu'au bout.

 


Macron reçoit Scholz pour un déjeuner en forme d'au revoir

La rencontre est organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l'Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale. (AFP)
La rencontre est organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l'Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale. (AFP)
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  • Les deux dirigeants vont se retrouver pour un déjeuner - précédé de déclarations à 13H15 (12H15 GMT) - l'un de leurs derniers grands rendez-vous bilatéraux avant les élections du 23 février, dont le chrétien-démocrate Friedrich Merz est favori
  • Avec au menu l'Europe et l'Ukraine, deux jours après le retour de Donald Trump à la Maison blanche et une probable recomposition de la relation transatlantique

PARIS: Une visite de courtoisie en forme d'adieux? Emmanuel Macron reçoit mercredi le chancelier Olaf Scholz à l'Elysée, à un mois des législatives allemandes, avec déjà en tête le nom de son probable successeur à Berlin et l'espoir d'une relation plus prometteuse.

Les deux dirigeants vont se retrouver pour un déjeuner - précédé de déclarations à 13H15 (12H15 GMT) - l'un de leurs derniers grands rendez-vous bilatéraux avant les élections du 23 février, dont le chrétien-démocrate Friedrich Merz est favori.

Avec au menu l'Europe et l'Ukraine, deux jours après le retour de Donald Trump à la Maison blanche et une probable recomposition de la relation transatlantique.

"Ils vont mettre en avant l’importance du travail franco-allemand pour consolider une Europe unie, forte et souveraine, attachée au lien transatlantique et qui sache affirmer ses intérêts propres, ses valeurs et les défendre", a souligné l'Elysée mardi.

Le président français et le chancelier allemand devraient notamment discuter des garanties de sécurité à apporter à l'Ukraine alors que le nouveau président américain promet de faire la paix au plus vite entre Kiev et Moscou, sans dire comment.

La rencontre est organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l'Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale.

"Ce sera une visite de courtoisie", anticipe Hans Stark, conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Institut français de relations internationales (Ifri).

"Au travail" 

Contrairement aux dernières décennies, "il n’y a pas eu de +couple franco-allemand+ sous Macron et Scholz. On était en désaccord sur presque tous les grands sujets", résume-t-il trois ans après l'arrivée du social-démocrate à la tête du gouvernement allemand en décembre 2021.

A Paris, tous les yeux sont désormais tournés vers le chef de l'opposition allemande, Friedrich Merz, avec lequel l'Elysée a déjà établi des contacts, comme il est d'usage entre partenaires de l'Union européenne.

En coulisse, la diplomatie française fait le pari d'une relation moins laborieuse qu'avec Olaf Scholz même si les deux capitales ont continué à travailler de façon étroite ces dernières années sur tous les grands sujets européens.

"Ca va un peu soulager tout le monde même si Merz n'est pas facile non plus et si tout ne va pas changer de manière radicale avec lui", relève Hélène Miard-Delacroix, spécialiste de l'Allemagne à La Sorbonne.

"La façon qu’a Scholz d’être buté c’est de ne rien dire. Merz, s’il est buté, on va l'entendre. Il est un peu colérique", pointe-t-elle.

Avec le probable futur chancelier, l'exécutif français espère enfin avancer sur les sujets qui fâchent.

"Je voudrais qu'on se mette au travail", lâche le ministre français aux Affaires européennes Benjamin Haddad, interrogé par l'AFP, citant la relance de la compétitivité et de l'investissement en Europe ou la défense.

"Faire des coups" 

De l'avis général, les torts sont partagés dans le rendez-vous manqué entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, deux tempéraments aux antipodes, omniprésent pour l'un, taiseux pour l'autre.

"Il y a eu davantage de volonté de la part d'Helmut Kohl ou Angela Merkel d’aller vers la France et de montrer une attitude de bonne compréhension que de la part de Scholz", constate Hans Stark.

L'ex-ministre des Finances d'Angela Merkel est arrivé à la chancellerie avec une vision peu enthousiaste de la France et de ses dérapages budgétaires à répétition.

"Scholz n’a jamais été sur les questions européennes, de défense et de sécurité un partenaire rêvé pour la France", souligne également le conseiller de l'Ifri.

Les désaccords sont nombreux, sur le projet de bouclier antimissile européen, la livraison de missiles longue portée à l'Ukraine ou la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, réclamée par Berlin contre l'avis de Paris.

Emmanuel Macron, qui se pose volontiers en chef de file de l'UE, suscite aussi beaucoup d'incompréhension outre-Rhin.

"Il a une façon d’être, de se comporter, de faire des coups, de lancer des phrases, de provoquer le destin qui est orthogonale à ce qu'est Scholz", observe Hélène Miard-Delacroix.

"Certaines de ses décisions, dont la dissolution de l'Assemblée, n’ont pas été comprises, comme le fait que la France s'assoie littéralement sur les critères de convergence" de la zone euro, renchérit Hans Stark. Vu d'Allemagne, il passe pour "un président très affaibli et isolé", esquisse-t-il aussi.