États-Unis : de grandes banques quittent le programme onusien de neutralité carbone

Plaque bancaire sur un important bâtiment financier (Photo iStock)
Plaque bancaire sur un important bâtiment financier (Photo iStock)
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Publié le Mardi 07 janvier 2025

États-Unis : de grandes banques quittent le programme onusien de neutralité carbone

  • Plusieurs grandes banques américaines ont quitté la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme mondial lancé en 2021 sous l'égide des Nations unies pour favoriser la neutralité carbone, mais elles affirment rester engagées en la matière.
  • D'après des médias américains, des banques et des gestionnaires d'actifs des États-Unis ont subi en novembre des poursuites judiciaires émanant d'une dizaine d'États conservateurs.

NEW-YORK : Plusieurs grandes banques américaines ont quitté la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme mondial lancé en 2021 sous l'égide des Nations unies pour favoriser la neutralité carbone, mais elles affirment rester engagées en la matière.

Sollicités par l'AFP, les groupes bancaires Bank of America et Citi ont confirmé lundi leur départ de l'Alliance à la fin de l'année 2024.

Morgan Stanley n'a pas répondu dans l'immédiat, mais cette banque d'affaires ne figurait plus lundi dans la liste des banques américaines membres de la NZBA.

Selon le site de ce programme, cinq banques américaines ont quitté l'Alliance depuis le 6 décembre : Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America et Morgan Stanley. Seules quatre en restent membres, dont JPMorgan Chase.

Interrogée sur ses intentions, cette dernière n'a pas réagi dans l'immédiat.

L'Alliance ne souhaite pas commenter ces départs successifs, a indiqué un porte-parole.

La NZBA a été lancée dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI), afin d'inciter les banques à concentrer leurs efforts en priorité sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre et à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone.

Lundi matin, son site indiquait que 142 banques, issues de 44 pays et représentant 64 000 milliards de dollars d'actifs, en faisaient partie. Selon cette alliance, le nombre de ses membres a plus que triplé depuis 2021.

D'après des médias américains, des banques et des gestionnaires d'actifs des États-Unis ont subi en novembre des poursuites judiciaires émanant d'une dizaine d'États conservateurs, qui estimaient que de telles initiatives constituaient une infraction à la législation antitrust, nuisaient au développement des énergies fossiles et entraînaient une hausse des prix.

« Nous continuerons à travailler avec nos clients sur cette problématique et à répondre à leurs besoins », a assuré Bank of America, relativisant les conséquences de sa sortie de la NZBA et confirmant son objectif de neutralité carbone (activités, opérations et approvisionnements) avant 2050, dans le cadre de l'Accord de Paris.

Citi fait même un pas supplémentaire en annonçant son soutien à la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (Gfanz), qui regroupe les sept alliances sectorielles, et à sa décision de se concentrer sur les marchés émergents.

« Dans le cadre de cette évolution et des progrès de Citi vers ses propres objectifs de neutralité, nous avons décidé de quitter la Net-Zero Banking Alliance et de concentrer nos efforts pour soutenir la Gfanz dans cette nouvelle phase », a indiqué la banque américaine.

En septembre, un rapport de l'ONG Reclaim Finance a conclu que la plupart des objectifs de décarbonation fixés par les trente plus grandes banques de l'Alliance n'étaient pas efficaces et devaient être repensés.


Berlin en faveur d'un assouplissement des sanctions de l'UE contre la Syrie

Le gouvernement de transition de Damas fait pression pour la levée des sanctions internationales à l'encontre du pays, mais de nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de voir comment les nouvelles autorités exerceraient leur pouvoir avant de lever les restrictions. (AFP)
Le gouvernement de transition de Damas fait pression pour la levée des sanctions internationales à l'encontre du pays, mais de nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de voir comment les nouvelles autorités exerceraient leur pouvoir avant de lever les restrictions. (AFP)
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  • Un mois après la chute de Bachar Al-Assad, le gouvernement allemand a adressé une demande en ce sens aux services de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas
  • L'Allemagne est favorable à un assouplissement de certaines des sanctions imposées par l'Union européenne à la Syrie, ont indiqué mardi des sources diplomatiques

BRUXELLES: L'Allemagne est favorable à un assouplissement de certaines des sanctions imposées par l'Union européenne à la Syrie, ont indiqué mardi des sources diplomatiques.

Un mois après la chute de Bachar Al-Assad, le gouvernement allemand a adressé une demande en ce sens aux services de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, en vue d'une première discussion lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 27 janvier à Bruxelles, selon ces sources.

Dans son message, Berlin liste certaines des possibilités sur la table: facilitation des transactions financières avec les nouvelles autorités syriennes ou encore transfert de capitaux privés, notamment ceux des Syriens réfugiés à l'étranger. Une autre éventualité pourrait être la levée de certaines sanctions concernant les secteurs de l'énergie ou du transport aérien, selon ces diplomates.

L'UE a imposé une série de sanctions à la Syrie ciblant "le régime d'Assad et ses partisans". Ces sanctions concernent également des secteurs de l'économie syrienne, notamment financiers, dont le régime tirait profit.

Après 13 ans de guerre, des groupes armés emmenés par la formation radicale islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont pris le 8 décembre la capitale syrienne Damas et chassé le président déchu Bachar al-Assad, qui a fui en Russie.

Le gouvernement de transition de Damas fait pression pour la levée des sanctions internationales à l'encontre du pays, mais de nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de voir comment les nouvelles autorités exerceraient leur pouvoir avant de lever les restrictions.

Les chefs de la diplomatie française Jean-Noël Barrot et allemande Annalena Baerbock se sont rendus à Damas le 3 janvier où ils ont rencontré le nouveau dirigeant du pays, l'islamiste Ahmad al-Chareh.

Ils doivent retrouver leurs homologues d'Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis jeudi à Rome pour discuter de la situation en Syrie.


La technologie se met au diapason de Trump et Musk

Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. Le géant des médias sociaux Meta a annoncé le 7 janvier 2025 un recul significatif de ses politiques de modération de contenu. (Photo AFP)
Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. Le géant des médias sociaux Meta a annoncé le 7 janvier 2025 un recul significatif de ses politiques de modération de contenu. (Photo AFP)
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  • « Nous revenons à nos racines », a asséné mardi le patron de Meta, qui a toujours refusé de considérer sa société comme une entreprise de presse soumise à des contraintes spécifiques en termes de contenus.,
  • « Pour nous tous qui menons le combat pour la liberté d'expression depuis des années, cela donne l'impression d'une victoire majeure et d'un tournant », s'est félicité sur X David Sacks, homme d'affaires et futur conseiller de Donald Trump.

WASHINGTON : « Nous revenons à nos racines », a asséné mardi le patron de Meta, qui a toujours refusé de considérer sa société comme une entreprise de presse soumise à des contraintes spécifiques en termes de contenus, préférant la décrire comme un réseau de distribution (« utility »).

Aucun grand patron d'une entreprise technologique américaine n'avait jusqu'ici exprimé une adhésion aussi franche à la conception radicale de la liberté d'expression défendue par le président élu et son inséparable allié multimilliardaire, hostiles à toute régulation.

Si Donald Trump n'hésite pas à attaquer des médias pour des publications qui lui déplaisent, il plaide en revanche pour une libre circulation des contenus de ses partisans sur les réseaux sociaux, amplifiant sa rhétorique anti-migrants, hostile aux transgenres ou menaçante pour ses opposants politiques.

« Pour nous tous qui menons le combat pour la liberté d'expression depuis des années, cela donne l'impression d'une victoire majeure et d'un tournant », s'est félicité sur X David Sacks, homme d'affaires et futur conseiller de Donald Trump en intelligence artificielle (IA) et cryptomonnaies.

Ce proche d'Elon Musk a salué le fait que Meta ait « corrigé sa trajectoire ». « Merci président Trump d'avoir créé ce réalignement politique et culturel », a-t-il écrit.

« Il est tout à fait sensé d'aborder cette décision (de Meta) sous un angle politique », commente Ethan Zuckerman, professeur en politique publique, communication et information à l'université du Massachusetts, auprès de l'AFP.

- « Difficile, coûteux et controversé » -

Il rappelle également que la société vient d'accueillir Dana White, personnalité des sports de combat et soutien de Donald Trump, au sein de son conseil d'administration.

« Mais c'est aussi une décision qui sert les objectifs financiers de Zuckerberg : le fact-checking est une activité difficile, coûteuse et controversée », note ce chercheur, qui a récemment attaqué Meta en justice à propos du fonctionnement de l'algorithme de Facebook.

« Les partis politiques comme les réseaux sociaux prospèrent lorsqu'il y a des divisions, donc ce n'est pas très surprenant qu'une entreprise comme Meta se détourne du fact-checking », note pour sa part Wendy Schiller, professeure de sciences politiques à l'université Brown.

D'autres grands noms du secteur ont déjà manifesté, plus discrètement, leur volonté de coopérer avec la future administration Trump, alors que le mandat de Biden a été marqué par un ton souvent sévère envers les entreprises de la tech, accusées de laisser proliférer la désinformation et les discours de haine.

Donald Trump entend s'attaquer à ces entreprises et aux médias en général, lui qui a à plusieurs reprises critiqué les réseaux sociaux, en particulier après avoir été temporairement banni de Facebook et Twitter, avant que ce dernier ne soit racheté par Elon Musk.

Mardi, le président élu a estimé que le patron de Meta avait « probablement » réagi à des menaces qu'il avait proférées contre lui.

- « Cartel de la censure » -

Le républicain a choisi Brendan Carr, un partisan d'une dérégulation du secteur technologique, pour diriger la puissante agence fédérale des communications, la FCC.

Le 15 novembre, Brendan Carr avait appelé sur X à « démanteler le cartel de la censure » formé selon lui par « Facebook, Google, Apple, Microsoft et d'autres ».

Il y a quelques jours, la dessinatrice de presse Ann Telnaes a annoncé avoir démissionné du Washington Post, en raison du rejet par la direction d'une caricature dans laquelle elle critiquait Jeff Bezos, propriétaire du quotidien et chef d'Amazon, pour avoir cherché à « s'attirer les faveurs de Donald Trump ».

Comme Mark Zuckerberg, les dirigeants de Google, d'Amazon et d'Apple se sont rendus à la rencontre du républicain à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride.


De Panama à Groenland, un Trump provocateur réitère ses visées expansionnistes

Photo d'archives du président américain Donald Trump (REUTERS)
Photo d'archives du président américain Donald Trump (REUTERS)
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  • Le président élu a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal de Panama, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n'était pas réduit.
  • Juste avant Noël, le président élu avait également jugé que le contrôle du Groenland était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde ».

PALM BEACH, ETATS-UNIS : Lors d'une conférence de presse décousue et provocatrice, Donald Trump a répété  mardi ses ambitions d'annexer le canal de Panama et le Groenland, par la force si besoin, suscitant des réponses fermes des pays concernés.

Ce rendez-vous avec la presse, qui se tenait depuis sa résidence Mar-a-Lago en Floride, était censé porter sur un investissement émirati pour construire de nouveaux centres de données aux États-Unis. Mais le futur président américain a rapidement évacué cette question pour aborder de nombreux sujets pendant plus d'une heure.

Comme à l'accoutumée, il est difficile de distinguer les annonces réelles des exagérations dans ses déclarations fracassantes.

Interrogé sur sa capacité à garantir qu'il n'aurait pas recours aux forces armées pour annexer le canal de Panama, artère vitale du transport maritime mondial, et le Groenland, territoire autonome du Danemark, Donald Trump a répondu : « Je ne peux pas vous l'assurer, sur aucun des deux. »

Le président élu a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal de Panama, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n'était pas réduit.

Il a de nouveau fustigé mardi l'accord passé en 1977 par le président Jimmy Carter, qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999.

« Pas négociable »

« Ils ne nous traitent pas de manière juste. Ils font payer nos navires plus cher que ceux des autres pays », a lancé Donald Trump.

« Ils se moquent de nous parce qu'ils pensent que nous sommes stupides. Mais nous ne sommes plus stupides à présent », a-t-il encore déclaré.

Mais la souveraineté du Panama sur ce canal « n'est pas négociable », lui a répondu Javier Martinez-Acha, le ministre des Affaires étrangères de ce pays d'Amérique centrale.

Juste avant Noël, le président élu avait également jugé que le contrôle du Groenland était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde ».

Mardi, il a exhorté le Danemark à « renoncer » à ce territoire autonome.

Son fils, Donald Trump Jr., se trouvait alors au Groenland pour une visite privée à titre privé.

« Le Groenland est aux Groenlandais », a insisté la Première ministre danoise Mette Frederiksen à la télévision, à l'arrivée de Donald Trump Jr à l'aéroport de Nuuk.

Donald Trump a également menacé de faire usage de la « force économique » contre le Canada, qu'il accuse d'être un allié « subventionné » par les États-Unis pour sa protection.

Peu après l'annonce de la démission de Justin Trudeau, Premier ministre canadien, lundi, Donald Trump avait estimé que le Canada devrait « fusionner » avec les États-Unis, une remarque qui irrite les Canadiens.

- « Golfe de l'Amérique » -

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, lui a répondu que le Canada ne reculerait « jamais face aux menaces », tandis que Justin Trudeau a ajouté : « Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis. »

Ce qui n'a pas empêché Donald Trump de poster, quelques heures plus tard, sur son réseau Truth Social, une carte des États-Unis incluant le Canada.

Le milliardaire républicain a aussi relancé ses accusations envers l'OTAN, dont il n'a jamais caché faire peu de cas, répétant à l'envi que ses membres ne contribuent pas suffisamment pour bénéficier de la protection des États-Unis.

Selon lui, les États membres doivent accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB, alors que les 2 % actuellement requis. « Ils peuvent tous se le permettre », a-t-il ajouté.

Autre annonce choc, a priori plus symbolique : Donald Trump a affirmé que les États-Unis changeraient le nom du golfe du Mexique en « golfe de l'Amérique » dès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier.

Il a ensuite fustigé le Mexique, l'accusant de laisser des millions de personnes se déverser dans son pays, en référence à la traversée de la frontière sud par des milliers de migrants clandestins.

Donald Trump s'en est également pris aux éoliennes en mer, « qui rendent les baleines folles », ainsi qu'au chauffage électrique. Selon lui, la chaleur du chauffage au gaz est « bien meilleure » et ne provoque pas de « démangeaisons ».