DAKAR : À l'occasion du Nouvel An, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé mardi « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », dans un discours.
Le 28 novembre, il avait annoncé que la France allait devoir fermer ses bases militaires dans le pays.
« J'ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », a déclaré M. Faye, élu en mars.
Il fixe ainsi pour la première fois une date de départ des bases militaires étrangères dans cette ancienne colonie française, qui entretient des relations fortes avec l'Occident, notamment avec la France.
« Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d'une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », a-t-il précisé.
Bassirou Diomaye Faye prône la rupture avec le système et se réclame d'un panafricanisme de gauche. Élu sur la promesse du souverainisme et de la fin de la dépendance vis-à-vis de l'étranger, il est entré en fonctions en avril.
Le 28 novembre, il déclarait dans un entretien avec l'AFP à Dakar que la présence de bases militaires françaises sur le territoire de son pays était incompatible avec la souveraineté nationale.
« Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires étrangères dans un pays souverain », avait-il déclaré, 64 ans après l'indépendance de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
« Présence militaire ou absence militaire ne doit pas être synonyme de rupture », avait-il ajouté.
Le président sénégalais avait évoqué dans cette interview une mise à jour prochaine de la doctrine de la coopération militaire.
Cette actualisation « impose évidemment qu'il n'y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d'autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir », avait-il dit.