L'armée libanaise entre dans Chamaa après le retrait israélien

Une patrouille conjointe de l'armée libanaise et de la FINUL est entrée dans la ville de Chamaa mardi après le retrait d'Israël. (Armée libanaise, Twitter)
Une patrouille conjointe de l'armée libanaise et de la FINUL est entrée dans la ville de Chamaa mardi après le retrait d'Israël. (Armée libanaise, Twitter)
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Publié le Mardi 31 décembre 2024

L'armée libanaise entre dans Chamaa après le retrait israélien

  • Les ministres français de la Défense et des Affaires étrangères ont fêté la nouvelle année avec les casques bleus de l'ONU au Sud-Liban.
  • Des équipes d'ingénieurs libanais se sont rendues à Chamaa pour enlever les munitions non explosées et inspecter la zone avant de s'y installer après le retrait israélien.

Beyrouth : pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu il y a un mois et quatre jours, une patrouille conjointe de l'armée libanaise et de la FINUL est entrée dans la ville de Chamaa, dans le secteur ouest, suite au retrait des forces israéliennes.

Au début de la guerre terrestre lancée par l'armée israélienne, l'armée s'est repositionnée sur différents postes. Celle-ci a avancé dans plusieurs villes et villages de la zone frontalière. Les soldats israéliens restent dans certaines zones malgré le cessez-le-feu, continuant à démolir des maisons et à détruire au bulldozer des routes qu'ils accusent d'être des installations du Hezbollah.

Bien que 35 jours se soient écoulés depuis l'accord de cessez-le-feu, Israël se retire lentement de la région. Il reste aux forces israéliennes 25 jours avant l'échéance finale de leur retrait total, au cours desquels l'armée libanaise se déploiera et s'efforcera de débarrasser la zone des armes illégales, en application de la résolution 1701.

Des équipes d'ingénieurs libanais se sont rendues à Chamaa pour enlever les munitions non explosées et inspecter la zone avant de s'y installer après le retrait israélien.

Il y a deux semaines, l'armée libanaise est entrée à Khiam et s'est employée à ouvrir des routes et à confisquer des caches d'armes et de munitions trouvées dans la ville et ses environs. Elle a déclaré qu'il n'y aurait pas d'autres armes que celles de l'armée libanaise.

Dans le même temps, le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee a réitéré sur les réseaux sociaux un avertissement aux « résidents du Sud-Liban de ne pas retourner chez eux ou de se déplacer au sud d'une ligne s'étendant de Mansouri à l'ouest à la ville de Shebaa à l'est, à une profondeur comprise entre trois et neuf kilomètres, jusqu'à nouvel ordre ».

M. Adraee a affirmé qu'Israël « n'a pas l'intention de cibler les civils à ce stade, mais toute personne qui décide de retourner dans les villages et les zones situés au sud de cette ligne s'expose à de grands risques ».

La zone fermée, dans laquelle les résidents n'ont pas le droit de retourner, s'étend désormais à 63 villes le long de la frontière israélo-libanaise.

Lors d'une altercation grave, les forces israéliennes ont ouvert le feu sur Charbel Choufani, un habitant de Rmeish, alors qu'il tentait de rejoindre sa ferme près de la ville. Il a reçu une balle dans l'épaule et a été hospitalisé.

Malgré l'accord de cessez-le-feu, les forces israéliennes ont poursuivi les bombardements d'artillerie sur les zones frontalières, y compris sur la région de Shebaa.

Pendant ce temps, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ont poursuivi leurs visites diplomatiques dans le sud du Liban pour une deuxième journée consécutive.

Les ministres ont reçu des informations détaillées sur la sécurité de la part du général de brigade de l'armée libanaise Gaby Lawandos, commandant du secteur sud du fleuve Litani, et des représentants du contingent français de la FINUL à Deir Kifa.

Au cours de leur visite, les ministres ont observé des patrouilles de véhicules blindés conjointes de la FINUL et de l'armée libanaise et ont pu constater les capacités militaires, notamment les unités de reconnaissance, de transport et la batterie Cobra.

Les ministres, qui ont choisi de passer leurs vacances de fin d'année avec les soldats de la force onusienne, ont partagé un repas avec eux.

Auparavant, la délégation française avait rencontré le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, ainsi que le représentant de la France au sein du comité quinquennal de surveillance du cessez-le-feu, le général de brigade Guillaume Ponchin.

Mercredi, les ministres assisteront à un service commémoratif à la Résidence des Pins à Beyrouth en l'honneur d'un casque bleu français tué dans un accident de la route près de Shamaa le 15 novembre alors qu'il était en patrouille avec la FINUL.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Syrie: 24 morts dans des combats entre factions pro-turques et forces kurdes dans le nord (OSDH)

Des personnes en deuil assistent aux funérailles à Qamishly de deux combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes, tués quelques jours plus tôt lors d'une bataille avec les forces syriennes soutenues par la Turquie dans la ville septentrionale de Manbij, le 2 janvier 2025. (AFP)
Des personnes en deuil assistent aux funérailles à Qamishly de deux combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes, tués quelques jours plus tôt lors d'une bataille avec les forces syriennes soutenues par la Turquie dans la ville septentrionale de Manbij, le 2 janvier 2025. (AFP)
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  • Au moins 24 combattants, majoritairement issus des factions armées soutenues par la Turquie, ont été tués lors d'affrontements avec les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) dans le nord de la Syrie
  • Vingt-trois membres des groupes pro-turcs et un membre du Conseil militaire de Manbij, rattaché aux FDS, ont été tués

BEYROUTH: Au moins 24 combattants, majoritairement issus des factions armées soutenues par la Turquie, ont été tués lors d'affrontements avec les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) dans le nord de la Syrie, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Vingt-trois membres des groupes pro-turcs et un membre du Conseil militaire de Manbij, rattaché aux FDS, ont été tués, a précisé l'OSDH, évoquant un bilan "non définitif" de ces combats déclenchés par l'attaque des factions pro-turques contre deux villages au sud de Manbij.

Cette ville, tenue des années par des forces kurdes, est tombée récemment aux mains de groupes armés proturcs.

Une partie de cette région à majorité arabe est sous le contrôle du Conseil militaire de Manbij, qui regroupe des combattants locaux opérant sous l'égide des FDS, soutenues par les Etats-Unis.

Selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, des "affrontements se poursuivent au sud et à l'est de Manbij, tandis que les forces turques bombardent la zone par drones et à l'artillerie lourde".

De leur côté, les FDS ont annoncé avoir repoussé les attaques des factions pro-turques dans les secteurs sud et est de la ville de Manbij.

"Ce matin, avec le soutien de cinq drones turcs, de chars et de véhicules blindés modernes, les groupes mercenaires ont lancé des attaques violentes" sur plusieurs villages dans la région de Manbij, ont-ils indiqué dans un communiqué. "Nos combattants ont réussi à repousser toutes les attaques, tuant des dizaines de mercenaires et détruisant six véhicules blindés, dont un char", ont-elle ajouté.

Alors qu'une coalition de rebelles dominée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre au terme d'une offensive éclair, des factions pro-turques ont attaqué les forces kurdes.

Les FDS continuent de contrôler de vastes zones du nord-est de la Syrie et une partie de la province de Deir Ezzor (est).

Ces zones sont administrées de manière autonome par les Kurdes, qui ont établi leur gouvernement après le retrait des forces gouvernementales au début du conflit syrien en 2011.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations militaires contre les unités de protection du peuple kurde (YPG), principales composantes des FDS, réussissant à imposer son contrôle sur deux vastes zones frontalières en Syrie.


Arrivée du chef de la diplomatie française à Damas, son homologue allemande le suit

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à droite) et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu visitent le bataillon français de la FINUL, dans le village de Deir Kifa, au sud du Liban, le 31 décembre 2024. (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à droite) et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu visitent le bataillon français de la FINUL, dans le village de Deir Kifa, au sud du Liban, le 31 décembre 2024. (AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française est arrivé vendredi matin à Damas où son homologue allemande doit le rejoindre, pour la première visite à ce niveau de responsables des grandes puissances occidentales
  • Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock doivent rencontrer conjointement le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh

DAMAS: Le chef de la diplomatie française est arrivé vendredi matin à Damas où son homologue allemande doit le rejoindre, pour la première visite à ce niveau de responsables des grandes puissances occidentales, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock doivent rencontrer conjointement le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, à la tête d'une coalition dirigée par des islamistes radicaux qui ont chassé du pouvoir le président Bachar al-Assad, le 8 décembre, selon cette source.

"Ensemble, la France et l'Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité", a écrit vendredi sur le réseau social X le ministre français des Affaires étrangères.

Il a ajouté que les deux pays voulaient "favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale".

L'Allemagne veut aider la Syrie à redevenir "un foyer sûr pour tous ses habitants" et "un Etat fonctionnel, avec un contrôle total sur son territoire", a déclaré pour sa part la ministre allemande, peu avant son arrivée à Damas.

Les ministres prévoient de se rendre à la prison de Saydnaya, près de la capitale syrienne, symbole de la répression de masse du pouvoir de Bachar al-Assad, avant leur rencontre avec le nouveau dirigeant syrien.

Des dirigeants de nombreux pays arabes ou occidentaux se précipitent à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad, rompant l'isolement de qui été imposé à la Syrie depuis qu'il a réprimé dans le sang un soulèvement populaire en 2011.

La France avait déjà dépêché le 17 décembre des émissaires auprès des nouvelles autorités et le drapeau tricolore flotte désormais sur son ambassade, fermée en 2012.

L'Allemagne, dont l'ambassade est également fermée depuis 2012, avait envoyé des émissaires le même jour, afin de nouer des contacts avec les autorités de transition, dont les premiers pas au pouvoir sont observés avec prudence.


Israël bombarde des positions de l'armée syrienne près d'Alep

Une vue aérienne montre les destructions dans le quartier d'Assali à Damas, le 2 janvier 2025. (AFP)
Une vue aérienne montre les destructions dans le quartier d'Assali à Damas, le 2 janvier 2025. (AFP)
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  • Israël a bombardé jeudi des positions de l'armée syrienne au sud d'Alep, les dernières de nombreuses frappes menées dans le pays depuis le renversement de Bachar al-Assad
  • Selon des habitants, d'énormes explosions se sont produites dans la région, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) précisant que les frappes visaient des installations de défense et de recherche

BEYROUTH: Israël a bombardé jeudi des positions de l'armée syrienne au sud d'Alep, les dernières de nombreuses frappes menées dans le pays depuis le renversement de Bachar al-Assad, ont indiqué une ONG et des habitants locaux.

Selon des habitants, d'énormes explosions se sont produites dans la région, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) précisant que les frappes visaient des installations de défense et de recherche.

L'OSDH indique qu'"au moins sept explosions massives ont été entendues, résultant d'une frappe aérienne israélienne sur des usines de défense (...) au sud d'Alep".

Aucune information n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur d'éventuelles victimes.

"Ils ont frappé des usines de défense, cinq frappes (...) Les frappes étaient très fortes", a déclaré à l'AFP un habitant du quartier d'al-Safira, sous couvert d'anonymat.

"Le sol a tremblé, les portes et les fenêtres se sont ouvertes", a poursuivi ce témoin, évoquant "les frappes les plus fortes que j'aie jamais entendues". "La nuit s'est transformée en jour".

Depuis la chute du président syrien, Bachar al-Assad, chassé du pouvoir le 8 décembre par une coalition de rebelles, Israël a mené des centaines de frappes sur le territoire syrien en ciblant des sites militaires, affirmant vouloir éviter que l'arsenal du précédent pouvoir ne tombe entre les mains des nouvelles autorités dominées par des groupes islamistes.