2024, «annus horribilis» d'Emmanuel Macron, piégé par sa dissolution

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Publié le Lundi 30 décembre 2024

2024, «annus horribilis» d'Emmanuel Macron, piégé par sa dissolution

  • Une année de tous les records institutionnels, mais des records peu enviables: un gouvernement démissionnaire pendant 51 jours, puis le bail à Matignon le plus éphémère de la Ve République pour Michel Barnier
  • Et l'avènement juste avant Noël du gouvernement de son premier allié, le centriste François Bayrou - qui devient le quatrième Premier ministre en fonctions depuis le 1er janvier -, est loin de résoudre la crise

PARIS: Emmanuel Macron voulait que ce soit l'année du "réarmement" de la France, il termine 2024 comme désarmé par sa propre dissolution.

"Annus horribilis". Rarement l'expression aura si bien décrit un moment que les douze derniers mois du chef de l'Etat, englué dans la plus grave impasse politique des dernières décennies.

Une année de tous les records institutionnels, mais des records peu enviables: un gouvernement démissionnaire pendant 51 jours, puis le bail à Matignon le plus éphémère de la Ve République pour Michel Barnier, renversé par l'Assemblée nationale lors d'une censure inédite depuis 1962.

Et l'avènement juste avant Noël du gouvernement de son premier allié, le centriste François Bayrou - qui devient le quatrième Premier ministre en fonctions depuis le 1er janvier -, est loin de résoudre la crise.

Face à ce marasme, Emmanuel Macron, tout puissant et protagoniste de tout depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, en est réduit par instants à un rôle de figurant.

"C'est une pièce dont le président n'est ni metteur en scène ni acteur", soupirait un conseiller au moment où gauche et droite se rejoignaient pour renverser le gouvernement Barnier.

Pourtant, cette pièce, il en est bien l'auteur.

Psyché présidentielle 

Pour ses opposants comme pour l'essentiel de ses soutiens, la crise a été déclenchée par sa dissolution de l'Assemblée, cette annonce qui a fait l'effet d'une bombe le 9 juin, au soir d'élections européennes largement remportées par l'extrême droite.

La regrette-t-il aujourd'hui? "Inéluctable" et "nécessaire", "cette décision n'a pas été comprise", "et c'est ma responsabilité", a-t-il fini par lâcher devant les Français.

On a connu mea culpa plus explicite.

Edouard Philippe, qui a lui "toujours pensé que c'était une mauvaise décision", suggère dans un sourire que venant d'Emmanuel Macron, peu porté sur le repentir, cela s'y apparente tout de même. "Je connais le président, dans la façon qu'il a eu de le dire (...) moi j'ai compris que le président faisait le premier pas pour l'admettre", dit son ex-Premier ministre.

Car depuis que le chef de l'Etat a chamboulé la vie institutionnelle du pays, ce sont les profondeurs de la psyché présidentielle que son propre camp cherche à sonder pour percer les ressorts de son choix.

Dès le 10 juin, il doit répondre à ceux, nombreux, qui le jugent "fou" pour avoir provoqué un tel séisme.

"Pour moi c'est un mystère, cet oxymore entre cette grande intelligence et cette erreur politique majeure qu'est la dissolution", résume, presque désabusé, un ami de la première heure du président.

"Fiertés françaises" 

2024, ce "millésime" vanté avec une pointe de grandiloquence par Emmanuel Macron, avait pourtant commencé sous d'autres auspices.

Dans ses voeux de la Saint-Sylvestre, il promettait une "année de détermination, de choix, de régénération" et "d'espérance".

Et une année de "fiertés françaises".

Fierté pour les Jeux olympiques de Paris, ouverts par une cérémonie osée et spectaculaire sur la Seine qui a marqué les téléspectateurs du monde entier. Et fierté pour la réouverture de Notre-Dame, brûlée et reconstruite en cinq ans envers et contre tout.

Des paris fous... et réussis, alors que beaucoup les pensaient intenables.

Des parenthèses enchantées, aussi, mais qui se sont aussitôt refermées sans redonner des couleurs dans l'opinion à un chef de l'Etat dont la cote de popularité est au plus bas.

Autre maître-mot de ce mois de janvier 2024: le "réarmement de la Nation", que promet Emmanuel Macron dans ses voeux puis lors d'une grande conférence de presse, en prime time dans la salle des fêtes de l'Elysée.

La formule est de Jonathan Guémas, la plume des discours présidentiels du premier quinquennat, de retour au palais comme conseiller stratégie et communication pour redonner de l'oxygène à un second mandat déjà essoufflé. Elle est déclinée ad nauseam: réarmement économique, industriel, européen, étatique, civique, académique, scientifique, technologique, agricole et même démographique!

Le plus jeune Premier ministre

Pour l'incarner, surprise du chef: Gabriel Attal, 34 ans, entre à Matignon.

"Le plus jeune président de la République de l'Histoire nomme le plus jeune Premier ministre de l'Histoire", clame l'impétrant.

A grand renfort de communication, les stratèges macronistes esquissent le sens d'une nomination qui doit rimer avec "audace", "mouvement", "vitesse".

"Vous incarnez le retour aux sources de ce que nous sommes, le dépassement au service du pays, l'esprit de 2017", lance Emmanuel Macron à ses nouveaux ministres. Comme en écho à "Révolution", son livre-programme avant sa première élection, il leur demande d'être des "révolutionnaires", pas "des gestionnaires".

Un discours offensif qui, en creux, dit crûment ce que le chef de l'Etat et sa garde rapprochée ont nié vingt mois durant: oui, le second quinquennat manquait jusqu'ici d'élan; oui, le président se sentait comme corseté avec une Première ministre, Elisabeth Borne, qui n'avait pas été son premier choix.

L'élan retombe 

Mais la dynamique retombe. Polémique autour de la nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, qui s'enferre dans des explications controversées sur la scolarisation de ses enfants dans le privé. Puis une crise agricole inédite, qui oblige le jeune chef du gouvernement à essuyer les plâtres plus vite que prévu.

La belle entente ne dure pas longtemps entre celui dont les tempes ont blanchi en sept ans de pouvoir et son "petit frère", comme il appellera Gabriel Attal devant des enfants.

Emmanuel Macron juge sévèrement sa gestion de la fronde paysanne, d'autant que lui-même vit une journée plus qu'agitée lors de l'inauguration du traditionnel salon de l'agriculture, accueilli par des syndicalistes remontés à bloc.

Un "marcheur" historique assure qu'il "espérait vraiment qu'Attal prenne toute la lumière... et tous les coups". Mais en fait, dès "le jour où il l'a nommé, Macron a vu la petite lumière qui brille dans les yeux d'Attal et il n'a pas dû le supporter", ironise un vieux routier de la politique.

Du coup, il fustige auprès de ses proches un Premier ministre obnubilé par la "com" et son image, et lui reproche de ne pas s'investir assez vite et assez fort dans la campagne des européennes qui démarre.

L'Europe "peut mourir" 

Car ce scrutin, il est "existentiel", martèle la macronie, qui a mis l'Europe au coeur de son ADN politique.

Gabriel Attal avait été choisi en partie comme "arme" censée tenir tête à Jordan Bardella, président et candidat du Rassemblement national pour les européennes, mais les sondages sont en berne face à l'extrême droite.

Le président tarde à choisir sa propre tête de liste, essuie refus sur refus, et finit par adouber, un peu par défaut, l'eurodéputée sortante Valérie Hayer, sans que la campagne décolle. Emmanuel Macron dégaine donc son "discours de la Sorbonne 2", et dramatise les enjeux.

L'Europe "peut mourir", lance-t-il dans le vénérable amphithéâtre parisien.

Au sein du Vieux Continent, sa voix porte: souvent moqués au début, ses concepts d'autonomie stratégique et de souveraineté européenne ont fait leur chemin dans l'esprit des Vingt-Sept.

Mais le président français a aussi semé le trouble auprès de ses alliés de l'Otan, en n'excluant pas, en février, l'envoi de troupes sur le sol ukrainien à l'avenir. Un tabou absolu pour les Etats-Unis et l'Allemagne, qui désavouent ses propos, mais aussi pour l'opinion française et ses opposants hexagonaux, qui en font un argument électoral.

Dans les urnes, le résultat est catastrophique. Le 9 juin, le RN de Jordan Bardella engrange plus que le double des voix de la coalition macroniste, talonnée par Raphaël Glucksmann et les socialistes. L'extrême droite frôle en tout les 40%.

"Cloportes" 

La réponse d'Emmanuel Macron, dans une allocution-surprise, est donc immédiate: il dissout l'Assemblée et organise des élections législatives anticipées.

Son "conseiller mémoire", Bruno Roger-Petit, convoque le général de Gaulle, Raymond Aron et Pierre Mendès-France pour justifier une décision qui assomme tout le monde, à commencer par Gabriel Attal, qui n'est mis dans la confidence qu'à la dernière minute. La rupture est consommée entre le Premier ministre et celui qui l'a nommé.

"On ne se trompe jamais quand on redonne la parole au peuple", assure l'entourage présidentiel, qui mise sur les divisions de la gauche et l'impréparation des adversaires pour "saisir le système", "prendre tout le monde de court" et "gagner".

A ce moment-là, Emmanuel Macron "croit franchement qu'il peut gagner", rapporte un proche qui s'est un peu éloigné, sans jamais rompre. "Et il se dit que s'il rate son coup et qu'au fond c'est Bardella" qui devient Premier ministre, "ce n'est pas un drame".

Las, la gauche s'unit en 24 heures, le RN reçoit le renfort inattendu du président du parti Les Républicains Eric Ciotti, tandis que c'est le camp présidentiel qui semble le plus sonné.

Les soutiens d'Emmanuel Macron lui en veulent. Et beaucoup de Français aussi, pour ce début d'été chamboulé alors que se profilaient tranquillement les vacances et les JO.

Dans une vidéo devenue virale, un sympathisant s'emporte auprès de Gabriel Attal, devenu chef de campagne: "Vous, vous êtes bien, mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule!".

Edouard Philippe, qui vise l'Elysée en 2027, finit de s'émanciper en enfonçant Emmanuel Macron, accusé d'avoir "tué la majorité présidentielle".

Et d'autres ténors de feu cette majorité s'en prennent sans ménagement aux conseillers du chef de l'Etat, soupçonnés d'avoir ourdi la dissolution sans concertation.

"Les parquets des palais de la République sont pleins de cloportes", tance le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Une clique sans expérience politique", renchérit un ex-conseiller, qui regrette l'isolement présidentiel.

"Trêve olympique" 

A des députés, Emmanuel Macron racontera que ses stratèges lui avaient dit: "t'inquiète pas, on est prêt". "Moi j'appuie sur le bouton et je me retourne: en fait personne n'était prêt."

Les législatives se muent en chemin de croix pour le président, qui intervient à tout bout de champ alors que son camp lui demande de rester en retrait. Jusqu'à ce long podcast intimiste de 1h49 dans lequel il affirme que le vote pour le RN ou pour La France insoumise, les "deux extrêmes" renvoyés dos à dos, mènerait à "la guerre civile".

"Un chef d'Etat ne doit pas dire ça", s'étrangle un vieil ami du président.

La dissolution devait favoriser une "clarification". C'est l'inverse qui se produit: si le parti de Marine Le Pen arrive largement en tête au premier tour, le "front républicain" anti-RN débouche au second sur une Assemblée sans majorité, coupée en trois blocs.

La gauche, ressoudée au sein du Nouveau Front populaire arrivé en tête contre toute attente, réclame d'accéder à Matignon.

Mais Emmanuel Macron temporise. La dissolution était urgente, la formation d'un gouvernement attendra!

L'équipe Attal, démissionnaire, gère les affaires courantes pendant tout l'été, bien au-delà de la "trêve olympique" décrétée par le président.

Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Thierry Beaudet, David Lisnard... les noms valsent pour le poste de Premier ministre et comme souvent, l'homme de l'Elysée peine à trancher.

"Parfum de cohabitation" 

Il se résout finalement à nommer Michel Barnier, un opposant de droite, ex-commissaire et négociateur européen, pour que le gouvernement exhale ce "parfum de cohabitation" promis au vu de la défaite macroniste.

Mais dès sa naissance, et à rebours du "front républicain", la survie du nouvel exécutif dépend du bon vouloir du RN... qui le censurera trois mois plus tard, avec la gauche, laissant le pays sans budget pour 2025.

Encore un raté pour Emmanuel Macron qui avait justifié la dissolution par la menace de censure à l'automne, en plein débat budgétaire, qui aurait été "dix fois pire", "la crise totale", comme il l'expliquait-il en petit comité.

Finalement, il aura les deux crises pour le prix d'une.

D'autant qu'entre les périodes électorales, la gestion d'affaires courantes et l'absence d'exécutif stable, c'est une année quasiment blanche en termes de réformes qui se termine, et un bilan qui voit ses principales réussites remises en cause: la réindustrialisation marque le pas, et les investissements étrangers sont mis sur pause.

Emmanuel Macron rumine. Aux dires de ses proches, il accuse Michel Barnier, dont il n'a guère goûté l'indépendance, d'avoir écorné le sacro-saint dogme macroniste contre toute hausse d'impôts.

Alors qu'il a fait mine de rester en retrait pendant l'automne, le président veut donc profiter de la censure pour reprendre la main à l'hiver, en nommant un fidèle en la personne de l'inamovible et discret ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Mais François Bayrou, persuadé d'être l'homme de la situation, menace de déclencher une crise dans la crise s'il n'est pas envoyé à Matignon. Emmanuel Macron cède, sur fond de montée, lente mais continue, des appels à sa démission.

Cruelle, Marine Le Pen constate, dans Le Parisien: "Emmanuel Macron a même perdu son pouvoir de nomination du Premier ministre, qui s'est nommé lui-même. Il ne lui reste pas grand-chose".


Deux influenceurs algériens en garde à vue pour avoir diffusé des appels à la haine

Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
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  • Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest.
  • Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok.

RENNES, FRANCE : Deux influenceurs algériens ont été arrêtés vendredi à Brest et près de Grenoble pour des vidéos postées sur TikTok, accusées de faire l'apologie du terrorisme ou de proférer des menaces de mort.

Vers 6 heures du matin, des policiers sont intervenus dans un quartier populaire de Brest et ont interpellé Youcef A., un Algérien de 25 ans accusé d'avoir appelé à commettre des attentats, ainsi qu'un complice présumé âgé de 41 ans, également Algérien, qui le logeait.

Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, soulignant que les investigations se poursuivaient.

Dans la soirée, Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok devant la justice. « Ne rien laisser passer », a commenté le ministre de l'Intérieur sur X.

Ce second influenceur a été « interpellé à Échirolles vers 19 h 30 et placé en garde à vue pour menaces de mort matérialisées par écrit, image ou autre objet, commises en raison de la race, de l'ethnie, de la nation ou de la religion », a indiqué le procureur de Grenoble, Éric Vaillant.

Mardi 31 décembre, une vidéo était publiée sur le réseau social TikTok. Dans cette vidéo, l'influenceur basé en Bretagne, qui compte des centaines de milliers d'abonnés, s'exprimait de façon véhémente en arabe sous-titré en français. Il y appelait à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie.

« Quand les policiers m'ont signalé avoir détecté cette vidéo, je leur ai demandé de prendre contact immédiatement avec le parquet », a déclaré à l'AFP le préfet du Finistère, Alain Espinasse.

Cette vidéo a également été transmise à la plateforme Pharos de signalement de contenus illicites sur internet.

« L'influenceur algérien +Zazouyoussef+, qui appelait sa communauté à commettre des attentats en France, devra répondre de ses actes devant la justice », a déclaré Bruno Retailleau sur X.

Interrogé par l'AFP, TikTok indique que le compte en question « a été banni après la publication de plusieurs vidéos identifiées comme enfreignant nos règles communautaires, notamment nos politiques relatives à la haine ». « Six copies des vidéos concernées » ont également été détectées et supprimées, indique l'application.

- Appel de sa condamnation -
Youcef A., né à Mostaganem dans le nord-ouest de l'Algérie, a déclaré être arrivé en France en 2020 et avoir reçu un titre de séjour en mars 2023, valable jusqu'au 14 mars 2024, selon M. Espinasse.

« Il avait un titre de séjour en tant que parent d'enfant français puisqu'il a eu un enfant avec une personne de nationalité française », a précisé le préfet.

Lors des émeutes urbaines qui ont secoué la France après la mort de Nahel en juin 2023, Youcef A. avait été interpellé pour avoir pris part à la dégradation d'un complexe sportif à Brest, puis condamné en décembre à douze mois d'emprisonnement.

« Il a fait appel dans la foulée », ce qui explique pourquoi il n'a pas été emprisonné, a déclaré M. Espinasse.

Selon la cour d'appel de Rennes, l'audience de son procès en appel est « en attente de fixation ».

« Compte tenu des faits dont il s'était rendu coupable, j'ai décidé de ne pas renouveler son titre de séjour arrivé à échéance en mars 2024 et une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a été notifiée le 18 avril 2024 », a-t-il dit.

Après la délivrance de son OQTF, Youcef A. a été « inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR) », a ajouté le préfet, précisant que le jeune homme n'était ni fiché S ni identifié pour radicalisation.

Selon un tweet d'un activiste algérien reposté par Bruno Retailleau, l'influenceur Imadtintin avait pour sa part publié une vidéo, retirée après l'arrestation de « Zazouyoussef », dans laquelle il appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ».


France : premier Conseil des ministres de Bayrou, qui voit « un chemin » pour sortir de l'instabilité

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
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  • le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.
  • Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

PARIS : En amont de son premier Conseil des ministres, lors duquel le président Emmanuel Macron a appelé à « l'unité » et à « l'audace », notamment pour faire adopter rapidement un budget après la censure du précédent gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.

« Il existe un chemin » pour sortir de « cette période d'instabilité », « il est même mieux défini qu'on ne le croit », a-t-il assuré à ses ministres, selon son entourage.

Le Premier ministre centriste, âgé de 73 ans, avait placé 2025 sous les auspices d'un triptyque : « réconciliation, action, stabilité ».

Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Il a également exprimé sa « préoccupation quant aux instabilités que vivent les démocraties », a ajouté une source gouvernementale, et a exprimé son souhait qu'il n'y ait « pas de laisser-aller vers des manœuvres politiques qui mettraient en danger le pays ».

M. Bayrou est le quatrième Premier ministre en 2024. Son prédécesseur n'a tenu que trois mois, avant d'être renversé par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite, ce qui constitue une instabilité inédite en France depuis des décennies.

L'Assemblée nationale est fracturée en trois blocs (gauche/centre droit et droite/extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.

Le premier défi pour le nouveau gouvernement sera de faire adopter un budget pour 2025 par l'Assemblée nationale, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.

Catherine Vautrin, ministre en charge notamment du Travail et de la Santé, a expliqué sur RTL que « la France fonctionne en service minimum » parce que le pays est privé de loi de finances depuis le 1^(er) janvier. « Si on n'a pas de budget, on ne va pas pouvoir s'occuper des habitants des quartiers », a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.

Avec un déficit qui devrait nettement dépasser les prévisions cette année, s'élevant à 6,2 % du PIB, la France figure parmi les cancres en Europe. Elle affiche la pire performance des Vingt-Sept, à l'exception de la Roumanie, avec un déficit bien supérieur au plafond de 3 % autorisé par les règles de l'UE.

Selon le journal Le Monde, M. Bayrou se serait fixé un objectif de déficit à 5,4 % du PIB.

Il présentera le 14 janvier sa déclaration de politique générale, alors qu'il affiche une cote de popularité historiquement basse.

Et selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié vendredi, une large majorité de Français (61 %) se disent favorables à une démission d'Emmanuel Macron, soit 2 points de plus qu'en décembre, et 7 points de plus qu'en septembre, selon cette enquête réalisée les 2 et 3 janvier 2025.


Mayotte : près d'un tiers des foyers sont encore privés d'électricité

La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
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  • Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant.
  • Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

PARIS : Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant, selon un point de situation établi samedi par Electricité de Mayotte, le gestionnaire de distribution.

Dans la plupart des villages et communes, 75 % des clients sont alimentés en électricité, mais dans environ 20 localités, ce taux est inférieur à 50 %, et dans huit d'entre elles, moins de 5 % des clients ont de nouveau du courant, selon la carte établie par Electricité de Mayotte (EDM).

Au 29 décembre, environ la moitié des clients (51,6 %) avaient été réalimentés en électricité dans cet archipel qui compte environ 70 communes et villages.

Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

Sur le terrain, le groupe électricien EDF, actionnaire à 25 % du concessionnaire EDM, poursuit ses opérations pour rétablir l'accès à l'électricité.

« 75 salariés du groupe EDF appuient les opérations d'Electricité de Mayotte : 48 salariés d’Enedis, membres de sa Force d’intervention rapide d’électricité (FIRE), 17 salariés d’EDF SEI et 10 salariés de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN). De nouveaux renforts sont attendus, dont 32 nouveaux membres de la FIRE cette fin de semaine, portant à 80 le nombre de salariés d'Enedis mobilisés sur place », a indiqué EDF dans un communiqué samedi.

Selon EDF, 200 tonnes de matériel de réseau (câbles, kits de réparation, outillage, etc.), 60 véhicules (dont 11 nacelles) et 220 groupes électrogènes (dont 20 de forte puissance) ont été déployés par le groupe. Ce matériel est « acheminé quotidiennement depuis La Réunion et Paris. Un avion-cargo transportant 100 tonnes de matériel a notamment été affrété par le groupe cette semaine », a précisé EDF.