France: l'examen de la demande d'extradition d'un opposant kabyle réclamé par l'Algérie reportée

Cette photo montre un incendie qui fait rage à Tizi-Ouzou, dans la région de Kabylie où vit la communauté amazighe, à environ 100 km à l'est de la capitale Alger, le 11 août 2024. (AFP)
Cette photo montre un incendie qui fait rage à Tizi-Ouzou, dans la région de Kabylie où vit la communauté amazighe, à environ 100 km à l'est de la capitale Alger, le 11 août 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

France: l'examen de la demande d'extradition d'un opposant kabyle réclamé par l'Algérie reportée

  • La cour d'appel de Paris a reporté mercredi au 19 février l'examen de la demande d'extradition émise par l'Algérie d'un opposant et haut responsable du Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), Aksel Bellabbaci
  • Aksel Bellabbaci, 41 ans, est accusé par la justice algérienne de 14 infractions

PARIS: La cour d'appel de Paris a reporté mercredi au 19 février l'examen de la demande d'extradition émise par l'Algérie d'un opposant et haut responsable du Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), Aksel Bellabbaci, accusé  par la justice algérienne d'"actes terroristes".

La chambre des extraditions avait ordonné le 2 octobre un complément d'informations, estimant que "les informations communiquées par les autorités algériennes se (révélaient) très incomplètes".

Aksel Bellabbaci, 41 ans, est accusé par la justice algérienne de 14 infractions, dont certaines lui font encourir la peine de mort.

Si la peine capitale est prévue par le code pénal algérien, elle n'est plus appliquée en vertu d'un moratoire en vigueur depuis 1993.

Il est accusé d'avoir commandité les incendies qui ont fait au moins 90 morts et ravagé des milliers d'hectares en août 2021 en Kabylie.

M. Bellabbaci est également soupçonné d'avoir été "l'instigateur" du lynchage mortel d'un artiste peintre de 38 ans, Djamel Bensmaïl, qui venait aider les habitants à éteindre les flammes et qui a été désigné à tort à la foule comme un pyromane.

Dans une note diplomatique "assez volumineuse", reçue le 3 décembre, la justice algérienne a répondu à chacune des questions, a indiqué l'assesseur mercredi.

"La surprise", a-t-il poursuivi, c'est que "figure une nouvelle demande d'extradition" portant sur l'exécution d'une peine à la réclusion criminelle à perpétuité prononcée le 24 novembre 2022 par le tribunal d'Alger.

Cette condamnation porte sur les mêmes faits et quasiment les mêmes infractions que ceux détaillés dans la première demande d'extradition formulée par l'Algérie en septembre 2021.

Et, dans cette seconde demande, qui fait l'objet d'une nouvelle procédure d'extradition, le casier judiciaire de M. Bellabbaci "pratiquement vierge" dans la première demande, "se retrouve désormais criblé de treize autres condamnations" à partir de 2021, s'est étonné l'assesseur.

"Le dossier n'est pas en état (d'être examiné) aujourd'hui car se pose la question de la jonction des deux procédures", a-t-il conclu.

Sympathisant depuis 2007 du MAK, M. Bellabbaci est le bras droit de Ferhat Mehenni, président de ce mouvement accusé par Alger d'avoir des visées "séparatistes" et classé comme organisation terroriste.

Il fait partie des 16 membres du MAK considérés comme "terroristes" par les autorités depuis février 2022 et a été condamné plusieurs fois par contumace en Algérie.

L'opposant kabyle vit en France depuis 2012 et n'est plus retourné en Algérie depuis août 2019.


Le groupe syrien HTS doit tirer les leçons de l'isolement des talibans, selon Blinken

"Les talibans ont montré un visage plus modéré, ou du moins ont tenté de le faire, lorsqu'ils ont pris le contrôle de l'Afghanistan, puis leur vrai visage est apparu. Le résultat est qu'ils restent largement isolés dans le monde", a déclaré M. Blinken lors d'une intervention devant le prestigieux centre de réflexion Council on Foreign Relations à New York. (AFP)
"Les talibans ont montré un visage plus modéré, ou du moins ont tenté de le faire, lorsqu'ils ont pris le contrôle de l'Afghanistan, puis leur vrai visage est apparu. Le résultat est qu'ils restent largement isolés dans le monde", a déclaré M. Blinken lors d'une intervention devant le prestigieux centre de réflexion Council on Foreign Relations à New York. (AFP)
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  • M. Blinken a appelé à la formation d'un gouvernement syrien "non sectaire" qui protège les minorités et poursuit la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) ainsi que l'élimination des stocks d'armes chimiques persistants
  • Selon M. Blinken, HTS peut également tirer des leçons de la chute de Bachar al-Assad, insistant sur la nécessité de parvenir à un règlement politique

NEW YORK: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mercredi les islamistes radicaux du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) menant la coalition qui s'est emparée du pouvoir en Syrie à tenir leurs promesses de modération s'ils veulent éviter l'isolement imposé aux talibans afghans.

"Les talibans ont montré un visage plus modéré, ou du moins ont tenté de le faire, lorsqu'ils ont pris le contrôle de l'Afghanistan, puis leur vrai visage est apparu. Le résultat est qu'ils restent largement isolés dans le monde", a déclaré M. Blinken lors d'une intervention devant le prestigieux centre de réflexion Council on Foreign Relations à New York.

"Si vous êtes le groupe émergent en Syrie, si vous ne voulez pas de cet isolement, il y a certaines choses que vous devez faire pour faire avancer le pays", a-t-il ajouté.

La coalition s'est emparée du pouvoir le 8 décembre, mettant fin à la guerre civile déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, qui a fait un demi-million de morts et poussé six millions de Syriens à l'exil.

Le chef militaire de HTS, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi, a invité l'ONU, les Etats-Unis et les pays européens concernés à retirer HTS de leurs listes des organisations terroristes. Issu de la branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme.

M. Blinken a appelé à la formation d'un gouvernement syrien "non sectaire" qui protège les minorités et poursuit la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) ainsi que l'élimination des stocks d'armes chimiques persistants.

Selon M. Blinken, HTS peut également tirer des leçons de la chute de Bachar al-Assad, insistant sur la nécessité de parvenir à un règlement politique: "Le refus catégorique d'Assad de s'engager dans un quelconque processus politique est l'un des éléments qui ont scellé sa chute", a-t-il fait remarquer.

Les talibans ont repris le pouvoir en 2021, peu après le retrait des troupes américaines. Après quelques ouvertures vers l'Occident, le gouvernement taliban a réimposé une interprétation stricte de la loi islamique, multipliant notamment les mesures liberticides à l'encontre des femmes.

Aucun pays n'a reconnu les talibans comme gouvernement légitime, bien que la Chine et les Emirats arabes unis ont accepté les lettres de créance des ambassadeurs nommés par les talibans.

 


Israël annonce avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis au Yémen

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, et déclenché des sirènes d'alerte dans le centre d'Israël par crainte de chutes de débris. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, et déclenché des sirènes d'alerte dans le centre d'Israël par crainte de chutes de débris. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé jeudi matin avoir frappé des "cibles militaires" Houthis
  • "Des chasseurs de l'armée de l'armée de l'air israélienne (...) ont frappé des cibles militaires appartenant au régime terroriste des Houthis sur la côte ouest et dans l'arrière-pays du Yémen"

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi matin avoir frappé des "cibles militaires" des Houthis du Yémen après l'interception d'un missile tiré depuis ce pays.

"Des chasseurs de l'armée de l'armée de l'air israélienne (...) ont frappé des cibles militaires appartenant au régime terroriste des Houthis sur la côte ouest et dans l'arrière-pays du Yémen", a indiqué l'armée dans un communiqué. Le média Al-Massirah, relevant des Houthis, avait plus tôt fait état de raids contre deux centrales électriques, une infrastructure pétrolière et le port d'Hodeida.

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, et déclenché des sirènes d'alerte dans le centre d'Israël par crainte de chutes de débris.

Le média Al-Massirah, relevant des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, a par la suite fait état de raids au Yémen, notamment contre la capitale, Sanaa.

"L'armée de l'air israélienne a intercepté un missile lancé depuis le Yémen avant qu'il ne pénètre le territoire israélien", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Les sirènes d'alerte ont été déclenchées "dans plusieurs zones du centre d'Israël" en raison de "la possibilité de chute de débris consécutive à l'interception", selon cette même source.

L'armée israélienne avait également annoncé lundi avoir intercepté un missile, dont le tir depuis le Yémen avait été revendiqué par les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

 

 

 


La victoire des rebelles en Syrie n'est "pas une prise de pouvoir" par Ankara (ministre turc des AE)

Une vue aérienne montre des gens célébrant l'éviction du président syrien Bashar al-Assad, autour de la nouvelle tour de l'horloge, le long de la rue Quwatli, dans le centre de Homs, le 18 décembre 2024. (AFP)
Une vue aérienne montre des gens célébrant l'éviction du président syrien Bashar al-Assad, autour de la nouvelle tour de l'horloge, le long de la rue Quwatli, dans le centre de Homs, le 18 décembre 2024. (AFP)
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  • La Turquie a rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara
  • Depuis le début du soulèvement anti-Assad qui a éclaté en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clef de l'opposition à son régime

ISTANBUL: La Turquie a rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara.

"Ce serait une grave erreur de qualifier ce qui se passe en Syrie de prise de pouvoir", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, dans une interview à Al Jazeera.

"Pour le peuple syrien, ce n'est pas une prise de pouvoir. C'est la volonté du peuple syrien qui prend le dessus aujourd'hui", a-t-il ajouté.

L'ex-président syrien Bachar al-Assad s'est réfugié en Russie après qu'une offensive éclair menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) l'a chassé du pouvoir au début du mois.

Depuis le début du soulèvement anti-Assad qui a éclaté en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clef de l'opposition à son régime.

Elle a accueilli l'opposition politique, des millions de réfugiés et a également soutenu des groupes armés rebelles.

Pour le chef de la diplomatie turque, il serait erroné de considérer la Turquie comme la puissance qui gouvernera la Syrie après le conflit.

"Ce serait la dernière chose que nous voudrions voir, parce que nous tirons d'importantes leçons de ce qui s'est passé dans notre région, parce que la culture de la domination elle-même a détruit notre région", a-t-il fait valoir.

"C'est pourquoi la coopération est essentielle. Non pas la domination turque, pas la domination iranienne ou la domination arabe, mais la coopération", a-t-il dit.

"Notre solidarité avec le peuple syrien ne doit pas être caractérisée ou définie aujourd'hui comme si nous gouvernions la Syrie. Je pense que ce serait une erreur", a-t-il conclu.

Dans la même interview, il a averti les nouveaux dirigeants syriens qu'ils devaient s'attaquer à la question des forces kurdes dans ce pays, qu'Ankara qualifie de "terroristes".

Il a estimé que son pays n'aurait aucune raison d'intervenir dans le pays voisin si les nouveaux dirigeants syriens traitaient "correctement" la question des forces kurdes.

"Il y a maintenant une nouvelle administration à Damas. Je pense qu'ils sont concernés au premier chef (...) Je pense donc que s'ils s'occupent correctement de ce problème, nous n'aurons aucune raison d'intervenir", a-t-il déclaré.

M. Fidan répondait à une question sur les rumeurs croissantes selon lesquelles l'armée turque pourrait lancer une offensive sur la ville frontalière de Kobané, tenue par les Kurdes.

Des témoins locaux ont déclaré à l'AFP que le nombre de soldats patrouillant du côté turc de la frontière avait augmenté, mais qu'il n'y avait pas d'"activité militaire inhabituelle".

Ankara a mené plusieurs opérations contre les forces kurdes depuis 2016, et des groupes de rebelles syriens soutenus par la Turquie se sont emparés de plusieurs villes tenues par les Kurdes dans le nord de la Syrie ces dernières semaines.

Le chef de la diplomatie turque a également estimé qu'il "est temps que la communauté internationale, à commencer par les Nations unies, retire le HTS de la liste des organisation terroristes", a ajouté M. Fidan.

"Je pense que le HTS a fait d'énormes progrès en prenant ses distances avec d'Al-Qaïda, Daesh et d'autres éléments radicaux apparentés", a-t-il estimé.

Le gouvernement turc maintient lui-même encore le HTS sur la liste des groupes terroristes, tout en entretenant des relations suivies avec l'organisation islamiste.