MAYOTTE, FRANCE : L'archipel de Mayotte, touché par un cyclone dévastateur, ne pourra pas être reconstruit « sans traiter la question migratoire », a affirmé mardi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau, appelant à « légiférer » sur ce sujet.
« L'État est mobilisé depuis la première heure pour secourir les victimes et éviter que d'autres crises n'ajoutent encore au malheur, mais il faut déjà penser au jour d'après », écrit-il sur son compte X.
« On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter la question migratoire avec la plus grande détermination », ajoute-t-il, estimant que l'archipel de l'océan Indien est « le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé s'installer sur cette question ».
« Il faudra légiférer pour que la France reprenne le contrôle de son immigration à Mayotte, comme partout sur le territoire national », conclut-il.
Une position qui a suscité de vives réactions à gauche. « Les Mahoraises et les Mahorais comptent leurs morts, et le ministre de l'Intérieur ne trouve rien de mieux à faire que de sombrer dans l'ignominie », a ainsi fustigé sur X la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a qualifié le ministre démissionnaire d'« obsessionnel indécent et inconséquent » sur le même réseau social.
Même son de cloche pour la députée écologiste Léa Balage El Mariky, qui a également critiqué « l'indécence sans limite » de M. Retailleau.
Mayotte, le département le plus pauvre de France, compte officiellement 320 000 habitants, « mais on estime qu'il y a 100 000 à 200 000 personnes de plus, compte tenu de l'immigration illégale », indiquait lundi à l'AFP une source proche des autorités. Selon l'Insee, près de la moitié de la population est composée d'immigrés venus des Comores voisines ou d'autres pays d'Afrique.
Le cyclone Chido a ravagé ce territoire de l'océan Indien samedi, où environ un tiers de la population vit dans des conditions précaires.
Pour l'heure, le bilan officiel s'élève à 21 morts à l'hôpital, mais les autorités redoutent « plusieurs centaines » de morts, voire « quelques milliers ».
Une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés de l'archipel, où l'eau et la nourriture viennent à manquer et dont l'unique hôpital a été endommagé.