Le pape à Ajaccio, « un cadeau de Noël que toute la Corse attendait »

Le cardinal Bustillo (C) s'exprime lors d'une messe à la cathédrale d'Ajaccio, en Corse, le 12 décembre 2024, avant la visite du pape sur l'île méditerranéenne française. Il s'agit de la première visite d'un pape en Corse, très attendue sur l'île méditerranéenne française à forte tradition catholique. (Photo AF)
Le cardinal Bustillo (C) s'exprime lors d'une messe à la cathédrale d'Ajaccio, en Corse, le 12 décembre 2024, avant la visite du pape sur l'île méditerranéenne française. Il s'agit de la première visite d'un pape en Corse, très attendue sur l'île méditerranéenne française à forte tradition catholique. (Photo AF)
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Publié le Samedi 14 décembre 2024

Le pape à Ajaccio, « un cadeau de Noël que toute la Corse attendait »

  • Le souverain pontife sera accueilli dimanche matin à 9 heures à l'aéroport par des chants d'enfants en corse, puis il effectuera une déambulation en « papamobile » sur le front de mer de la ville.
  • « Il vient chez les pauvres et les petits, c'est très populaire », s'est réjouie Hélène Politi qui chantera pour la grande messe en public avec 250 choristes.

AJACCIO, FRANCE : Mimoun Bihi est agent municipal « marocain, musulman et ajaccien ». Pour lui, la venue historique du pape François à Ajaccio dimanche est « un cadeau de Noël que toute la Corse attendait ».

Dans les rues de la cité impériale, désertées de voitures en raison des interdictions massives de stationnement, c'est l'effervescence à quelques heures de l'arrivée du souverain pontife, la première visite d'un pape sur cette île méditerranéenne de 350 000 habitants.

La ville portuaire se pare, petit à petit, de jaune et de blanc, les couleurs papales, parfois associées à la bandera, le drapeau corse composé d'une tête de Maure sur fond blanc.

Une immense croix rouge en tissu, haute de quatre étages, a été installée sur la façade d'un hôtel.

Quelque 2 200 renforts de policiers, gendarmes et CRS, ainsi que des militaires de la sécurité civile, qui viennent s'ajouter au millier de membres des forces de l'ordre présents de manière permanente dans l'île de Beauté, sont arrivés, se félicite Jérôme Filippini, le préfet de Corse. 800 d'entre eux logeront à bord du bateau de la compagnie Corsica Linea qui les a amenés.

Le souverain pontife sera accueilli dimanche matin à 9 heures à l'aéroport par des chants d'enfants en corse, puis il effectuera une déambulation en « papamobile » sur le front de mer de la ville.

Il se rendra ensuite au palais des congrès pour clôturer le colloque sur « la religiosité populaire en Méditerranée », qui a réuni 250 personnes samedi.

Évoquant la venue du pape, le père Georges Nicoli, curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Bastia, a assuré à l'AFP que « rien que sa présence va booster les gens. Il y aura de l'adrénaline, mais je ne voudrais pas que ce soit de l'adrénaline flash et qu'il n'y en ait plus après. J’espère qu’il rappellera que la foi chrétienne doit s'enraciner dans une manière de vivre. »

« Il vient chez les pauvres et les petits, c'est très populaire », s'est réjouie Hélène Politi qui chantera pour la grande messe en public avec 250 choristes.

Dans la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption dont la façade vient d'être repeinte, le pape s'adressera au clergé lors de la prière de l'Angelus, après des chants devant l'édifice de deux artistes locaux, Patrick Fiori et Alizée, a précisé le cardinal François-Xavier Bustillo.

- Clergé en rose -

Aux abords de l'église, une fresque colorée aux allures de street art, réalisée par un collectif d'artistes ajacciens, représente François sur fond de vitraux et d'une carte de la Corse aux couleurs vives.

« C'est énorme cette visite », confie à l'AFP Mathias Flori, un restaurateur bastiais de 34 ans, qui vient d'acheter l'un des 10 000 kits souvenirs (tee-shirt, veilleuse, etc.) mis en vente par le diocèse pour financer la visite.

Des stands de vente tenus par des bénévoles ont fleuri dans les rues de la ville.

Il n'a pourtant pas réussi à obtenir l'une des 9 000 places pour assister dimanche après-midi au clou de la visite papale,  la messe en plein air au grand théâtre du Casone, où Pascal Obispo chantera et où les confréries corses feront une procession.

Sur cette esplanade dominée par une haute statue de Napoléon, une grande croix en bois avec une base en forme d'ancre a été installée, ainsi que des écrans géants. Une banderole blanche sur laquelle est inscrit « A Pace » (« Paix » en corse) surplombe la scène où le pape présidera la messe.

« Nous sommes fières, c'est un privilège qu'il vienne ici plutôt qu'à Paris », souligne Paule Negroni, bibliothécaire ajaccienne de 52 ans, à l'AFP.

« C'est un événement planétaire » sur « une terre très pieuse, très religieuse, la Corse », s'enthousiasme également Jean-François Ferrandini, un retraité de 68 ans.

Pour son 47^e voyage international depuis son élection en 2013 et le troisième de 2024, le pape délivrera « un message de paix, dix jours avant Noël », a indiqué l'évêque de Corse, François-Xavier Bustillo, précisant que prêtres, évêques et diacres seront vêtus de rose, comme le veut la liturgie à la moitié de l'Avent, la période où les fidèles se préparent à fêter Noël.

« Il ne vient pas ici pour faire de la politique, il vient pour être un pasteur au milieu de son peuple », a-t-il résumé.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.