Les rebelles encerclent quasi-totalement une ville-clé de Syrie

Une vue aérienne montre la circulation dans les rues de la deuxième ville de Syrie, Alep, le 4 décembre 2024. (AFP)
Une vue aérienne montre la circulation dans les rues de la deuxième ville de Syrie, Alep, le 4 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

Les rebelles encerclent quasi-totalement une ville-clé de Syrie

  • Les rebelles menés par des islamistes radicaux encerclent quasi-totalement mercredi la grande ville de Hama, dans le centre de la Syrie, après une offensive fulgurante depuis le nord
  • En l'espace d'une semaine, et à la surprise générale, les rebelles se sont emparés d'une grande partie d'Alep, deuxième ville du pays

BEYROUTH: Les rebelles menés par des islamistes radicaux encerclent quasi-totalement mercredi la grande ville de Hama, dans le centre de la Syrie, après une offensive fulgurante depuis le nord, l'armée syrienne tentant de les repousser.

En l'espace d'une semaine, et à la surprise générale, les rebelles se sont emparés d'une grande partie d'Alep, deuxième ville du pays, continuant sur leur lancée vers Hama, une ville stratégique pour le régime de Bachar al-Assad car sa protection est essentielle pour celle de la capitale Damas, située à environ 200 kilomètres plus au sud.

Les combats et les bombardements, qui ont fait 704 morts, dont 110 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie, où une guerre dévastatrice avait éclaté en 2011. Ils ont fait "de nombreuses victimes civiles", selon l'ONU.

Les rebelles encerclaient mercredi soir de "trois côtés" Hama, selon l'ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Ils sont à "trois à quatre kilomètres de la ville, après de violents affrontements", et les forces gouvernementales "n'ont plus qu'une seule sortie vers Homs au sud", a ajouté l'OSDH.

"La nuit dernière, les bruits étaient terrifiants et on entendait clairement les  bombardements incessants", a témoigné Wassim, un chauffeur de 36 ans qui habite Hama, joint par l'AFP. "Nous sommes sur les nerfs depuis quatre jours", a-t-il ajouté.

- Fuite des civils -

"Je suis les nouvelles jour et nuit, je ne lâche pas mon téléphone", a confié une étudiante de 22 ans, qui a quitté son université à Damas pour rejoindre sa famille à Hama quand l'offensive a commencé.

Les forces gouvernementales avaient lancé mardi "après minuit" une contre-offensive, appuyée par l'aviation, et envoyant de "grands convois militaires" vers Hama et ses environs, selon l'OSDH.

Mercredi, des "combats féroces" opposaient l'armée, appuyée par des avions syriens et russes, aux rebelles dans le nord de la province de Hama, selon une source militaire citée par l'agence officielle Sana.

Ces affrontements représentent un risque de "graves abus" à l'encontre des civils, s'est alarmé l'ONG Human Rights Watch, alors que les deux belligérants ont été accusés de violations des droits humains.

L'agence allemande DPA a annoncé la mort d'un de ses photographes, Anas Alkharboutli, tué dans une frappe aérienne près de Hama.

A Sourane, à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville, des images de l'AFP ont montré des civils fuyant, entassés dans des camions et des remorques, pendant que des combattants rebelles, brandissant leurs armes, patrouillaient à bord de pick-up.

Hama a été le théâtre d'un massacre perpétré en 1982 par l'armée sous le règne du père du président Bachar al-Assad qui réprimait une insurrection des Frères musulmans.

C'est aussi dans cette ville que se sont déroulées certaines des plus grandes manifestations au début du soulèvement prodémocratie de 2011, dont la répression a déclenché la guerre civile.

- Plus de 110.000 déplacés -

Le coordinateur humanitaire régional adjoint de l'ONU pour la Syrie, David Carden, a indiqué à l'AFP que plus de 115.000 personnes avaient été déplacées par une semaine de combats.

Les autorités kurdes qui contrôlent des régions du nord-est de la Syrie ont lancé mercredi un appel "urgent" à l'aide humanitaire face à l'arrivée d'un "grand nombre" de déplacés.

"Notre situation est très difficile. On est parti hier avec nos enfants, on est épuisés, les conditions sont très difficiles", a déclaré mercredi Abdo, un Kurde syrien qui a fui Alep pour la région de Tabqa, plus à l'est.

La Russie et l'Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en "contact étroit" pour stabiliser la situation, a annoncé mercredi la diplomatie russe.

Le pays, meurtri par la guerre civile qui a fait un demi-million de morts, est à présent morcelé en plusieurs zones d'influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances étrangères.

- Solde des militaires augmentée -

L'offensive fulgurante lancée le 27 novembre par une coalition de rebelles dominée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, est survenue alors qu'un calme relatif se maintenait depuis 2020 dans le nord-ouest.

Les rebelles se sont emparés de vastes pans du nord de la Syrie et d'une grande partie d'Alep, qui échappe totalement au contrôle de Damas pour la première fois depuis le début de la guerre civile, infligeant un lourd revers au régime de Bachar al-Assad.

Le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani, s'est rendu mercredi à la citadelle d'Alep, selon la chaîne Telegram de cette coalition. Des images le montrent saluer des partisans depuis une voiture.

Le président syrien a annoncé de son côté augmenter de 50% la solde des militaires de carrière.

Avec l'appui militaire de la Russie, de l'Iran et du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, le régime avait repris en 2015 une grande partie du pays et en 2016 la totalité d'Alep, dont la partie est était aux mains des rebelles depuis 2012.

Pour Rim Turkmani, chercheuse à la London School of Economics, l'avancée rapide des rebelles ne signifie pas toutefois qu'ils auront la capacité de conserver les territoires qu'ils ont pris. "Je pense qu'ils vont s'apercevoir très rapidement qu'il est au-delà de leurs capacités de garder ces régions et, plus important encore, de les gouverner", a-t-elle dit à l'AFP.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a lui mis en garde contre une résurgence du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, où cette formation jihadiste avait autoproclamé un "califat" en 2014, à cheval sur l'Irak, avant d'être défait plusieurs années plus tard.


Israël confirme la libération de cinq détenus libanais

Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Les détenus ont été capturés lors de l'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud qui a débuté le 1er octobre dernier, et après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre
  • Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: Israël a confirmé la libération de cinq Libanais détenus par son armée, ont rapporté mardi les médias israéliens, citant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Ils ont été capturés lors de l'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud qui a débuté le 1er octobre dernier, et après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre.

Cette décision intervient à la suite des délibérations du comité chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Elle est le résultat direct de l'intensification des pressions diplomatiques libanaises sur le comité de supervision.

«Le président Joseph Aoun a rencontré le général américain Jasper Jeffers, chef du comité international chargé de surveiller l'application de l'accord de cessez-le-feu, ainsi que son équipe, l'ambassadrice des États-Unis au Liban Lisa Johnson, la secrétaire d'État adjointe américaine pour le Moyen-Orient Natasha Franceschi, et l'attaché de défense américain au Liban, le colonel Joseph Becker», a déclaré à Arab News une source au sein du palais présidentiel.

«Le président Aoun a exhorté le comité à faire pression sur Israël pour qu'il se retire complètement de la région frontalière libanaise, en particulier des cinq collines encore sous occupation israélienne. Il a également appelé à la libération des Libanais pris en otage par Israël, soulignant que le Liban ne détient aucun otage israélien. Par conséquent, rien ne justifie de retarder le processus sous le prétexte d'un échange de prisonniers, et le fait de détenir des Libanais en otage n'offre aucun avantage à Israël», a ajouté la source.

Selon un communiqué du bureau du président, M. Aoun a demandé que «ces demandes soient soulevées lors de la réunion du comité mardi».

Des rapports en provenance du Liban-Sud indiquent qu'Israël détient actuellement 11 citoyens libanais – sept membres du Hezbollah, trois civils et un soldat.

Plus tôt dans la journée de lundi, le commandement de l'armée libanaise a annoncé que «l'armée israélienne a capturé le soldat libanais Ziad Shibli à la frontière sud après avoir perdu toute communication avec lui».

Il s'est avéré par la suite que les forces israéliennes lui ont tiré dessus alors qu'il était en tenue civile aux abords de la ville frontalière de Kfarchouba. Le soldat a été blessé et transféré dans les territoires palestiniens occupés.

Les violations israéliennes de la souveraineté libanaise se poursuivent: un drone militaire a pris pour cible un véhicule sur la route entre les villes de Romin et Wadi al-Zahrani, au cœur du Liban-Sud. L'attaque a entraîné la mort du conducteur, identifié comme Hassan Ezzeddine, originaire de la ville de Houmine al-Tahta et membre du Hezbollah.

La radio de l'armée israélienne a ensuite affirmé que «l'homme mort était un responsable de l'unité de défense aérienne du Hezbollah».

Les drones israéliens ont été utilisés dans une campagne de poursuite des membres du Hezbollah dans le sud, bien qu'un accord de cessez-le-feu soit en vigueur depuis moins de quatre mois.

Le 7 décembre, à Deir Seryan, un drone israélien a tué un motard, dont l'identité n'a pas été révélée.

Un autre drone a tué un responsable du Hamas le 17 février à Saïda, Mohammed Chahine.

Le 4 mars, un drone israélien a tué Khodr Hachem, un responsable du Hezbollah, qui «occupait le poste de commandant des forces navales dans l'unité Radwan du Hezbollah», selon les affirmations israéliennes.

Dans le cadre des efforts visant à accélérer le retrait israélien du sud, le président de la Chambre des représentants, Nabih Berri, a rencontré les ambassadeurs du comité du Quintette.

Après la réunion, l'ambassadeur égyptien au Liban, Alaa Moussa, a déclaré que la discussion avait porté sur «l'importance du retrait israélien du sud».

Il a ajouté: «Le comité du Quintette travaille actuellement à l'élaboration d'une formule qui conduise au retrait complet d'Israël.»

Le diplomate a précisé qu'«ils n'ont pas discuté des détails de la cessation des hostilités, mais se sont concentrés sur l'importance du retrait israélien».

Il a ajouté que M. Berri «a affirmé son engagement à mettre en œuvre la déclaration ministérielle et le discours de serment».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: les rebelles houthis du Yémen annoncent qu'ils vont reprendre leurs attaques contre les bateaux liés à Israël

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  • Affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens du petit territoire assiégé, les Houthis ont cessé leurs attaques après l'entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza le 19 janvier
  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis ont tiré des dizaines de missiles et de drones en direction d'Israël et visé les navires qu'ils estiment lui être liés en mer Rouge et dans le golfe d'Aden

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont annoncé mardi qu'ils allaient reprendre leurs attaques contre les bateaux qu'ils estiment liés à Israël, après l'expiration de leur ultimatum, l'acheminement de l'aide vers Gaza n'ayant pas repris.

Les Houthis, soutenus par Téhéran, vont "reprendre l'interdiction du passage de tous les navires israéliens" dans la mer Rouge, le détroit de Bab-el-Mandeb, le golfe d'Aden et la mer d'Arabie, Israël n'ayant pas permis la reprise l'acheminement de l'aide vers la bande de Gaza dans les quatre jours qu'ils avaient impartis.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis ont tiré des dizaines de missiles et de drones en direction d'Israël et visé les navires qu'ils estiment lui être liés en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.

Affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens du petit territoire assiégé, les Houthis ont cessé leurs attaques après l'entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza le 19 janvier.

Le 2 mars, Israël a annoncé sa décision de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza sur fond de désaccord avec le Hamas concernant la suite de la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.


Djeddah: pourparlers entre les États-Unis et l'Ukraine

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  • Les pourparlers ont eu lieu sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman et en présence du ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan
  • Les pourparlers s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à ses relations équilibrées avec les différentes parties

RIYADH : Des pourparlers entre les États-Unis et l'Ukraine visant à mettre fin à la guerre avec la Russie ont eu lieu mardi à Djeddah, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les pourparlers ont eu lieu sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman et se sont déroulés en présence du ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan, et du ministre d'État et membre du Conseil des ministres, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.
Les États-Unis étaient représentés par le secrétaire d'État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, tandis que l'Ukraine était représentée par le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak, le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Sybiha et le ministre de la défense Rustem Umerov.

Ces entretiens s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à ses relations équilibrées avec les différentes parties, et dans le cadre de ses efforts visant à renforcer la sécurité et la paix dans le monde, a déclaré SPA.

Elles sont basées sur la conviction de l'Arabie saoudite qu'il est important d'adhérer aux lois et aux normes internationales, et que le dialogue est le moyen le plus efficace de résoudre les différends et de rapprocher les points de vue, a ajouté SPA.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quitté le Royaume tôt mardi matin après avoir rencontré le prince héritier Mohammed bin Salman lors d'une brève visite avant le début des pourparlers.

Après la réunion, l'Arabie saoudite a exprimé l'espoir que les efforts réussissent à mettre fin à la crise en Ukraine conformément au droit international et à la Charte des Nations unies, y compris le respect des principes de souveraineté et des frontières internationalement reconnues.

Kiev a remercié Riyad pour ses efforts en vue d'accueillir les pourparlers entre l'Ukraine et les États-Unis, ainsi que pour l'aide humanitaire et l'aide au développement fournies par le Royaume.