PARIS: Le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, imagine après la chute de Michel Barnier un gouvernement qui échappe à la tutelle de Marine Le Pen, grâce à un accord de non-censure qui inclurait les socialistes.
Rarement, sans doute, notre pays n’aura eu autant besoin de stabilité. Stabilité politique, stabilité institutionnelle, stabilité économique.
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) December 2, 2024
Rarement, sans doute, notre pays n’aura eu autant besoin de confiance. Confiance en soi, mais aussi confiance de ceux qui lui permettent…
"Ce qui peut changer maintenant", c'est d'arriver "à une équation politique où ce n'est plus le Rassemblement national qui est en capacité de dicter la politique du gouvernement", a déclaré mardi l'ancien Premier ministre à des journalistes, comme l'ont relaté mercredi plusieurs médias.
"Cela voudrait dire qu'il y a une forme d'accord de non-censure qui est trouvé avec les socialistes, en plus des LR. Je ne sais pas si c'est possible. En tout cas moi, je pense que c'est ce qu'on doit viser", a-t-il poursuivi.
"Cela nous sortirait collectivement d'une situation où on a un gouvernement otage de Marine Le Pen", a-t-il encore expliqué.
Le député des Hauts-de-Seine, artisan déterminé du front républicain dans l'entre deux tours des législatives, croit déceler une évolution de la position des socialistes depuis cet été. Dans leur communiqué lundi, "ils ne citent plus Lucie Castets, ils parlent d'un Premier ministre qui partage les valeurs de la gauche".
Interrogé sur la possibilité de garder des ministres actuels dans ce nouveau gouvernement, M. Attal a répondu par l'affirmative, soulignant que sa famille politique avait "vocation à être dans le gouvernement".
Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, avait dit la semaine dernière vouloir proposer à tous les partis, à l'exception du RN, "de poser la question des conditions d'une non-censure" si le gouvernement Barnier venait à être renversé.
Un cadre socialiste souligne cependant les divergences entre la vision de M. Attal et celle des socialistes sur un accord formalisé.
"Gabriel Attal rêve debout. Ça serait le meilleur moyen de faire gonfler les voix du RN", évacue-t-il.
Une source au sein du groupe socialiste souligne que ce que le PS propose, "c'est un gouvernement de gauche, avec un Premier ministre de gauche, qui mène une politique de gauche, et qui négocie texte par texte avec le bloc central dans un accord de non censure (...) Ce n'est pas du tout une grande coalition ou un gouvernement d'union nationale" tel que le suggère selon cette source M. Attal.
Rien n'assure, par ailleurs, que les députés LR s'associeraient à un tel projet. "Notre engagement en septembre ne valait que pour Michel Barnier", a dit le chef de file de LR, Laurent Wauquiez, devant les députés de son groupe mardi, selon une information du journal Le Figaro confirmée à l'AFP par son entourage.