France: vote mercredi sur la censure, le gouvernement Barnier appelle à la responsabilité

Si l'exécutif tombait, la France s'enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin. (AFP)
Si l'exécutif tombait, la France s'enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin. (AFP)
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Publié le Mardi 03 décembre 2024

France: vote mercredi sur la censure, le gouvernement Barnier appelle à la responsabilité

  • Menacé d'un vote de censure mercredi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre de centre droit, nommé il y a seulement trois mois, s'adressera à la télévision à 20H00
  • Lundi, le dirigeant de 73 ans a engagé la responsabilité de l'exécutif en faisant adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale

PARIS: Ambiance de fin de règne en France : la coalition de l'ancien commissaire européen Michel Barnier en sursis a appelé mardi à la responsabilité pour ne pas faire tomber le gouvernement et éviter un "chaos" politique et budgétaire.

Menacé d'un vote de censure mercredi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre de centre droit, nommé il y a seulement trois mois, s'adressera à la télévision à 20H00 répondant à des questions de la presse sur deux chaînes de télévision, en direct depuis sa résidence de l'hôtel Matignon.

Lundi, le dirigeant de 73 ans a engagé la responsabilité de l'exécutif en faisant adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale, assurant avoir été "au bout du dialogue" avec les groupes politiques et exposant son gouvernement à une motion de censure.

Sauf retournement spectaculaire, la motion a toutes les chances d'être approuvée, la gauche et l'extrême droite avec Marine Le Pen ayant annoncé qu'ils la voteraient. Le débat aura lieu mercredi à 16H00 (15h00 GMT) et le premier résultat est attendu vers 20h00 (19h00 GMT), selon plusieurs sources parlementaires. Pour faire chuter le gouvernement, 288 sur 577 seront nécessaires.

"La chute de Barnier est actée", a affirmé la cheffe des députés de La France Insoumise (LFI), formation de la gauche radicale, Mathilde Panot. Nommé le 5 septembre, il aura tenu trois mois grâce au "soutien sans participation du RN" et, "ce qui le fera tomber, c'est justement que le RN aura cessé de le soutenir", a jugé le député socialiste Arthur Delaporte.

Alors que la France voit son déficit public déraper, Michel Barnier est sous le feu croisé des oppositions qui rejettent les efforts d'austérité demandés en 2025 et accusent, pour la gauche, Emmanuel Macron d'avoir fait trop de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises.

Michel Barnier a multiplié les concessions pour amadouer l'extrême droite, acceptant par exemple de surseoir au déremboursement des médicaments, mais cela n'a pas suffi.

"Censurer ce budget est, hélas, la seule manière que nous donne la Constitution pour protéger les Français d’un budget dangereux, injuste et punitif", a décrété mardi Marine Le Pen sur X.

Voter la censure, "c'est notre devoir", a estimé mardi l'un de ses principaux lieutenants, le député RN Jean-Philippe Tanguy sur Europe1/Cnews, alors que le manque d'argent public aiguise la contestation dans de nombreux secteurs.

A Lyon (est), pour le deuxième jour consécutif, des blocages routiers ont eu lieu organisés par des taxis en colère contre une baisse de la tarification du transport de malades. A Lille (nord), l'université est restée fermée pour alerter sur la situation financière "intenable" des universités.

Jeudi, une grève des enseignants contre le durcissement des règles en cas d'absence maladie s'annonce très suivie, au moins dans les écoles primaires dont beaucoup devraient rester fermées.

"Risque de chaos" 

Mardi matin, les ministres se sont succédé sur les radios et télévisions pour agiter le risque du "chaos". "C'est le pays qu'on met en danger", s'est inquiété le ministre de l'Economie Antoine Armand.

"Le Rassemblement national cherchait surtout un prétexte pour mettre le pays à terre", a fustigé le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur RTL. "Est-ce qu'on veut vraiment le chaos ? Est ce qu'on veut une crise économique qui touchera les plus fragiles ?", a lancé sur TF1 le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

L'adoption par l'Assemblée nationale d'une telle motion serait une première en France depuis 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l'histoire de la Ve République.

Si l'exécutif tombait, la France s'enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin, avec en outre le risque d'entamer la capacité des pouvoirs publics à emprunter sur les marchés à de faibles taux.

La France enregistre cette année un sérieux dérapage de son déficit public par rapport au PIB, à 6,1% attendu en 2024 et ne prévoit de parvenir à respecter à nouveau la règle européenne des 3% qu'en 2029.

Michel Barnier avait initialement proposé 60 milliards d'euros d'effort budgétaire en 2025.

Muet en public sur cette crise qui pourrait l'obliger à se chercher un nouveau Premier ministre, alors qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée, Emmanuel Macron a atterri lundi à Ryad pour une visite d'Etat de trois jours en Arabie saoudite.

Dans un sondage paru lundi, 52% des Français se sont déclarés favorables à sa démission mais surtout préoccupés par leur pouvoir d'achat.

 


Faure appelle Macron à s'adresser aux Français et reste opposé à Cazeneuve à Matignon

 Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure appelle Emmanuel Macron "à s'adresser aux Français". (AFP)
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure appelle Emmanuel Macron "à s'adresser aux Français". (AFP)
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  • "Plutôt que de lâcher des petites phrases au détour d'un voyage en Arabie saoudite, Emmanuel Macron doit maintenant s'adresser aux Français (...) Comment compte-t-il engager la suite ? Comment laisser les Français dans une telle incertitude avant Noël ?"
  • Emmanuel Macron "ne peut pas faire mystère de ses intentions. Il y a des institutions dont il est le garant !", insiste-t-il

PARIS: Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure appelle Emmanuel Macron "à s'adresser aux Français" après la censure probable du gouvernement Barnier et réclame un "Premier ministre de gauche" qui dans son esprit ne semble toujours pas pouvoir être Bernard Cazeneuve.

"Plutôt que de lâcher des petites phrases au détour d'un voyage en Arabie saoudite, Emmanuel Macron doit maintenant s'adresser aux Français (...) Comment compte-t-il engager la suite ? Comment laisser les Français dans une telle incertitude avant Noël ?" plaide M. Faure dans un entretien au Monde mercredi.

Emmanuel Macron "ne peut pas faire mystère de ses intentions. Il y a des institutions dont il est le garant !", insiste-t-il.

Pour l'après-Barnier, M. Faure plaide pour "la nomination d'un Premier ministre de gauche qui applique les priorités du Nouveau Front populaire (NFP), mais avec le souci permanent du compromis".

Ce Premier ministre renoncerait au 49.3 "en échange d'un accord de non-censure" de la part du bloc central.

Sur cette stratégie, le socialiste reconnait "une divergence fondamentale" avec LFI qui "veut parvenir à une situation de blocage qui obligerait Emmanuel Macron à démissionner".

Les Insoumis "évoquent une VIème République, mais leurs pratiques restent, visiblement, dans l'épure d'une Vème République chimiquement pure. Nous, nous sommes pour redonner toute sa place au Parlement", dit-il.

Tout comme l'été dernier, Olivier Faure semble fermer cependant la porte à un soutien de son parti à une nomination de l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve à Matignon.

"Bernard Cazeneuve est un homme de gauche, mais il n'a soutenu ni Raphaël Glucksmann aux élections européennes ni le NFP aux législatives. Il ne s'est jamais exprimé sur ce qu'il voudrait faire s'il arrivait à la tête du gouvernement. Ce serait paradoxal de nommer quelqu'un au nom d'une victoire, celle du NFP, à laquelle il n'a pas voulu contribuer", répète-t-il.


L'Assemblée nationale s'apprête à censurer le gouvernement Barnier

L'Assemblée examinera à partir de 16H00 les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire quasi au complet et l'alliance entre le Rassemblement national et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre , nommé le 5 septembre. (AFP)
L'Assemblée examinera à partir de 16H00 les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire quasi au complet et l'alliance entre le Rassemblement national et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre , nommé le 5 septembre. (AFP)
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  • L'Assemblée examinera à partir de 16H00 les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire quasi au complet et l'alliance entre le Rassemblement national et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre , nommé le 5 septembre
  • Celle de la gauche a toutes les chances d'être adoptée, le RN ayant promis de la voter, sans doute aux alentours de 20H00

PARIS: Moins de six mois après le coup de massue de la dissolution, l'Assemblée nationale s'apprête à censurer le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire.

L'Assemblée examinera à partir de 16H00 les motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire quasi au complet et l'alliance entre le Rassemblement national et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre , nommé le 5 septembre.

Celle de la gauche a toutes les chances d'être adoptée, le RN ayant promis de la voter, sans doute aux alentours de 20H00.

Ces deux motions ont été déposées lundi dans la foulée du déclenchement par le Premier ministre de l'article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

La gauche reprochant au gouvernement de poursuivre une politique "sanctionnée dans les urnes", et l'extrême droite de porter un projet de budget "dangereux, injuste et punitif".

"Perte de repères" 

Mardi, les responsables de l'exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l'inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la "responsabilité" des députés.

Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit ne "pas croire au vote de la censure", pointant un "cynisme insoutenable" du RN s'il joignait ses voix à celles du NFP qui vilipende les lepénistes dans sa motion, et du côté du PS une "perte de repères complète" pour ce "parti de gouvernement".

Michel Barnier a lui souligné sur TF1 et France2, que chaque député avait "une part de responsabilité", espérant que prévale "l'intérêt supérieur du pays".

Si M. Macron a appelé à "ne pas faire peur aux gens" en évoquant un risque de crise financière, M. Barnier a lui dramatisé l'enjeu, répétant que la censure rendrait "tout plus difficile et plus grave", alors que les signaux sont déjà selon lui au rouge sur les plans budgétaire, financier, économique et social.

Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l'automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l'absence de budget, et l'incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.

Après avoir cédé à Marine Le Pen sur le déremboursement des médicaments, M. Barnier s'est refusé à toute nouvelle concession, estimant que la cheffe de file du RN était entrée "dans une sorte de surenchère".

"Déconnexion totale"

Celle-ci a rapidement répliqué: "le Premier ministre ne pouvait qu'échouer" en "inscrivant son budget dans la continuité catastrophique d'Emmanuel Macron".

Le député Arthur Delaporte (PS) a accusé les deux têtes de l'exécutif de souffrir d'une "déconnexion totale" avec "le pays qui veut la censure".

Et, si personne dans la majorité n'évoque en public l'après Barnier, les stratèges s'activent déjà en coulisses.

Le président d'un groupe parlementaire propose de nouer un accord de "non censure" avec le PS pour échapper à la tutelle du RN, tandis que les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu (Renaissance) ou du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR) sont à nouveau évoqués pour entrer à Matignon. M. Barnier a pour sa part écarté la possibilité d'y être renommé.

LR pourrait de son côté reprendre sa liberté: son chef de file Laurent Wauquiez a mis la pression dès mardi, soulignant que l'engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre "ne valait que pour Michel Barnier".

Beaucoup, à l'instar de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, plaident en tout cas pour une solution rapide, qui permette de mener à bien au moins en partie les textes budgétaires avant la date butoir du 31 décembre.

A défaut, les députés devront voter une "loi spéciale" qui permette la continuité du fonctionnement de l'Etat.

A gauche, le PS a mis sur la table l'hypothèse d'un "Premier ministre de gauche qui dirige un gouvernement de gauche ouvert au compromis", que le socle commun s'engagerait à ne pas censurer. Les Ecologistes vont proposer une feuille de route "à tous les parlementaires", tandis que LFI continue de demander la nomination de la haute fonctionnaire Lucie Castets.


Censure : Barnier sonne l'alarme, sa succession est déjà dans tous les esprits

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors de la séance de vote sur le projet de loi sur la sécurité sociale 2025 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors de la séance de vote sur le projet de loi sur la sécurité sociale 2025 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Michel Barnier a prévenu que la censure « rendrait tout plus difficile et plus grave ». Cette annonce a déjà avivé les spéculations sur sa succession à Matignon.
  • Le chef du gouvernement en sursis s'est invité à 20 heures sur TF1 et France 2, où il répondra en direct depuis Matignon aux questions d'Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, ont annoncé les deux chaînes.

PARIS : Mardi, à la veille du vote d'une motion par la gauche et l'extrême droite qui peut faire tomber son gouvernement, Michel Barnier a prévenu que la censure « rendrait tout plus difficile et plus grave ». Cette annonce a déjà avivé les spéculations sur sa succession à Matignon.

L'ambiance agitée dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale quand le Premier ministre s'est exprimé avait aussi un parfum de fin de règne, au lendemain du déclenchement du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, qui a été suivi par le dépôt de plusieurs motions de censure.

Baroud d'honneur ou tentative ultime d'éviter la chute ? Le chef du gouvernement en sursis s'est invité à 20 heures sur TF1 et France 2, où il répondra en direct depuis Matignon aux questions d'Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, ont annoncé les deux chaînes.

La conférence des présidents de groupe à l'Assemblée a fixé à mercredi 16 heures l'examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN. Celle de la gauche, qui sera votée en premier, a toutes les chances d'être adoptée, le RN ayant annoncé la soutenir. En ajoutant leurs voix, la gauche et le RN peuvent réunir autour de 330 suffrages, soit largement plus que les 288 requis.

- « Trou noir » -

« Nous aurions probablement parfois pu faire mieux. Mais c'est aujourd'hui de votre responsabilité d'envoyer ce pays dans un trou noir », a lancé la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, aux députés, à l'unisson des ministres qui, dans les médias, ont multiplié les appels à la « responsabilité ».

« Est-ce que nous voulons vraiment le chaos ? Ou une crise économique qui toucherait les plus fragiles ? »
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en garde : « Je fais même le pari qu'avec Michel Barnier, nous parviendrons à écarter la motion de censure. »

Mais pour la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, « la chute de Barnier est actée ».

Nommé le 5 septembre, il aura tenu trois mois grâce au « soutien sans participation du RN » et, « ce qui le fera tomber, c'est justement que le RN aura cessé de le soutenir », a souligné le député PS Arthur Delaporte.

Lundi, le Premier ministre a sans surprise engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant avoir été « au bout du dialogue » avec les groupes politiques, y compris le Rassemblement national.

- « Sans plan derrière » -

Les gestes annoncés par Michel Barnier pour répondre aux exigences du parti à la flamme n'auront toutefois pas suffi : « Censurer ce budget est, hélas, le seul moyen que nous offre la Constitution pour protéger les Français d'un budget dangereux, injuste et punitif », a justifié mardi Marine Le Pen sur X.

« Je ne croyais pas qu'elle oserait », a lâché le Premier ministre lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN, bien décidée à voter la censure malgré les multiples concessions obtenues, a raconté mardi un président de groupe du bloc central.

« C'est le RN qui a obtenu le plus de gains politiques », mais Mme Le Pen « préfère les sacrifier sur le dos des Français » et « sans plan derrière », déplore-t-on dans l'entourage de M. Barnier. Elle aurait un agenda personnel, ajoute-t-on de même source, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où Marine Le Pen risque l'inéligibilité.

L'adoption d'une telle motion constituerait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l'histoire de la Ve République.

Si l'exécutif tombait, la France s'enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin.

- Spéculations -

Face aux incertitudes, les taux d'intérêt auxquels emprunte la France se sont tendus sur les marchés financiers. Mais la Bourse de Paris évoluait en hausse mardi, les investisseurs se focalisant pour le moment sur les avantages d'un statu quo budgétaire en cas de censure.

L'Élysée n'a fait aucun commentaire sur la nouvelle donne politique, alors qu'Emmanuel Macron est en visite d'État de trois jours à Ryad. Mais c'est bien le chef de l'État qui aura rapidement la main car, si le scénario d'une censure se confirme, il devra nommer un nouveau Premier ministre.

Les spéculations vont déjà bon train sur les successeurs potentiels de Michel Barnier, parmi lesquels le ministre des Armées Sébastien Lecornu ou le centriste François Bayrou dans le camp présidentiel.

L'équation reste toutefois la même à l'Assemblée : aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire adopter un budget pour 2025.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a appelé Emmanuel Macron à nommer un « Premier ministre de gauche » capable de faire des compromis avec le bloc central, se disant prêt à prendre ses responsabilités à Matignon et rejetant les appels à la démission du chef de l'État lancés par Jean-Luc Mélenchon.