Israël menace de pénétrer «plus en profondeur» au Liban si la guerre reprend

Israël va pénétrer "plus en profondeur" au Liban si le fragile accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, en vigueur depuis le 27 novembre, devait être rompu, a menacé mardi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. (REUTERS)
Israël va pénétrer "plus en profondeur" au Liban si le fragile accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, en vigueur depuis le 27 novembre, devait être rompu, a menacé mardi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. (REUTERS)
Short Url
Publié le Mardi 03 décembre 2024

Israël menace de pénétrer «plus en profondeur» au Liban si la guerre reprend

  • Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah à travers le Liban, notamment "des rampes de lancement et des infrastructures terroristes"
  • Le ministère libanais de la Santé a indiqué que les raids avaient tué cinq personnes dans le village de Harris puis quatre dans celui de Tallousa, dans le sud du pays

BEYROUTH: Neuf personnes ont été tuées lundi dans des frappes israéliennes sur des villages du sud du Liban, après qu'Israël a annoncé frapper des dizaines de cibles du Hezbollah en représailles à une attaque revendiquée pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, qui "tient" d'après Washington.

Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah à travers le Liban, notamment "des rampes de lancement et des infrastructures terroristes".

Le ministère libanais de la Santé a indiqué que les raids avaient tué cinq personnes dans le village de Harris puis quatre dans celui de Tallousa, dans le sud du pays.

Auparavant, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait qualifié de "violation grave" les tirs du mouvement libanais pro-iranien en direction d'une zone contestée aux confins du Liban et de la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël, promettant de "réagir avec force".

"Le cessez-le-feu tient" 

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont affirmé que la trêve en vigueur depuis le 27 novembre tenait et qu'ils examinaient les accusations des deux camps. "Le cessez-le-feu tient", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Auparavant, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah et qui a négocié la trêve en son nom, avait affirmé qu'Israël avait violé à "au moins 54 reprises" le cessez-le-feu.

M. Berri a appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les Etats-Unis et la France, "à entamer urgemment son action et contraindre Israël à arrêter ses violations et se retirer" du territoire libanais.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a pour sa part insisté lundi auprès de son homologue israélien, Gideon Saar, sur "la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu", a indiqué son ministère.

Le ministre israélien a rejeté toute accusation de violation du cessez-le-feu. "Au contraire, Israël le fait respecter" en réponse "aux violations du Hezbollah qui appellent une action immédiate", a-t-il affirmé.

Le Hezbollah a dit avoir mené des tirs sur une position militaire israélienne, sur "les collines occupées de Kfar Chouba", zone voisine des Fermes de Chebaa et actuellement sous contrôle de l'armée israélienne.

Il s'agit d'une "première riposte défensive" aux "violations" du cessez-le-feu par Israël, a-t-il assuré.

L'armée israélienne a fait état de "deux projectiles" qui n'ont pas fait de blessés.

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a promis une "riposte forte" aux tirs du Hezbollah qui ont visé selon lui "une base de l'armée à Har Dov", le nom hébreu des Fermes de Chebaa.

Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, sans que le Hezbollah n'annonce jusque-là de riposte.

Israël menace le Liban

Israël menace de pénétrer "plus en profondeur" au Liban si la guerre reprend, a ainsi prévenu Tel-Aviv.

Israël va pénétrer "plus en profondeur" au Liban si le fragile accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, en vigueur depuis le 27 novembre, devait être rompu, a menacé mardi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.

"Si nous repartons en guerre, nous agirons avec plus de force encore et pénétrerons plus en profondeur", et "il n'y aura plus d'immunité pour l'Etat libanais" et Israël ne fera plus de "distinction [entre le Liban et] le Hezbollah", a affirmé le ministre lors d'une visite à des troupes.

"Nous repartons de zéro" 

A la faveur de la trêve, les commerçants de la banlieue de Beyrouth s'affairaient lundi à nettoyer les dégâts occasionnés par le conflit et rouvrir leurs boutiques.

"J'ai rouvert mon magasin aujourd'hui, nous organisons et remettons tout, notre marchandise, à sa place, et nous repartons de zéro", témoigne pour l'AFP Ali Qima Zaiter, propriétaire d'un magasin.

Mohammad Yassine, qui possède une boulangerie, a vu son magasin être "légèrement endommagé par une frappe survenue à proximité". "Je répare les dégâts depuis quatre jours et, si Dieu le veut, demain mardi, nous rouvrirons le magasin", explique-t-il à l'AFP.

Lundi depuis Ryad, le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane "ont indiqué qu'ils poursuivraient les efforts diplomatiques pour consolider le cessez-le-feu" au Liban et ont appelé "à la tenue d'une élection présidentielle au Liban dans le but de (...) mener les réformes nécessaires à la stabilité et à la sécurité du pays", a rapporté l'Elysée dans un communiqué.

Frappes israéliennes 

Lundi, un drone israélien a ciblé un poste militaire libanais dans le Hermel, dans la plaine orientale de la Békaa, loin de la frontière avec Israël, blessant un soldat, selon l'armée libanaise.

Un homme a par ailleurs été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjayoun, proche de la frontière, selon le ministère de la Santé libanais.

L'armée israélienne avait affirmé plus tôt lundi avoir "visé des véhicules militaires qui opéraient dans la zone d'un site de fabrication de missiles du Hezbollah dans la Békaa".

Elle a ajouté avoir frappé des sites "utilisés pour la contrebande d'armes près de la frontière syro-libanaise dans la région de Hermel" et avoir mené "plusieurs frappes en réponse aux terroristes du Hezbollah" dans le sud du Liban.

L'accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban. Les soldats israéliens sont entrés dans le sud du Liban le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements aériens massifs contre le Hezbollah.

Le Hezbollah doit quant à lui se replier au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban.

Dès l'annonce de l'accord, Israël avait dit se réserver "une totale liberté d'action militaire" au Liban, si le Hezbollah "violait" le cessez-le-feu et "tentait de se réarmer".

La formation a ouvert un "front de soutien" au Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre le sud d'Israël, qui a déclenché le 7 octobre 2023 la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a appelé lundi la population à évacuer des zones de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, en prévision de nouvelles opérations.


Trois nourrissons récemment décédés des causes liées au froid ont été recensés à Gaza selon un responsable pédiatrique

Un Palestinien tient la main de sa nièce Sila al-Faseeh, âgée de trois semaines et morte d'hypothermie, dans la morgue de l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 décembre 2024. (Photo AFP)
Un Palestinien tient la main de sa nièce Sila al-Faseeh, âgée de trois semaines et morte d'hypothermie, dans la morgue de l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 décembre 2024. (Photo AFP)
Short Url
  • Le responsable pédiatrique d'un hôpital de la bande de Gaza, territoire palestinien ravagé par plus d'un an de guerre avec Israël, a annoncé que trois bébés de moins d'un mois étaient morts en l'espace de 48 heures cette semaine à cause du froid.
  • « Le cas le plus récent est celui d'une petite fille innocente de trois semaines, amenée aux urgences avec une baisse importante de la température corporelle, qui a entraîné sa mort », a déclaré mercredi à l'AFP le Dr Ahmed al-Farra.

KHAN YOUNES : Le responsable pédiatrique d'un hôpital de la bande de Gaza, territoire palestinien ravagé par plus d'un an de guerre avec Israël, a annoncé que trois bébés de moins d'un mois étaient morts en l'espace de 48 heures cette semaine à cause du froid.

« Le cas le plus récent est celui d'une petite fille innocente de trois semaines, amenée aux urgences avec une baisse importante de la température corporelle, qui a entraîné sa mort », a déclaré mercredi à l'AFP le Dr Ahmed al-Farra.

Le chef du service de pédiatrie de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Gaza, a rapporté « deux autres cas » traités mardi par son équipe : « un bébé de trois jours et un autre de moins d'un mois, tous deux morts après une baisse importante de la température corporelle ».

« C'est dû au fait qu'ils vivent dans des tentes. Les tentes ne protègent pas du froid et il fait très froid la nuit, sans moyen de se chauffer », a-t-il souligné, précisant que la malnutrition dont souffrent de nombreuses mères affectait leur allaitement.

La petite Sila al-Faseeh, âgée de trois semaines, vivait dans le camp de déplacés d'al-Mawassi, situé près de la mer Méditerranée, à proximité de la ville de Khan Younès.

« La petite s'est réveillée deux ou trois fois pendant la nuit pour téter », a témoigné son père, Mahmoud al-Faseeh, auprès de l'AFP. « Quand on l'a retrouvée le matin, elle avait mordu sa langue et saignait. »

« Nous l'avons amenée chez le docteur, qui nous a dit que c'était à cause du froid et qu'il avait déjà vu d'autres cas présentant des symptômes similaires », a-t-il ajouté. « Il fait très froid dans notre tente, on ne peut pas y vivre. Les enfants sont toujours malades ».

La grande majorité des habitants de Gaza ont été déplacés au moins une fois depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Selon les données des services météorologiques israéliens, les températures sont descendues autour de 8 °C ces dernières nuits dans la bande de Gaza.

 


Le ministre de l'éducation inaugure le premier lycée technique d'Arabie saoudite pour garçon surdoué

Le ministre saoudien de l'éducation, Yousef Al-Benyan, inaugure le lycée technologique pour garçons doués à l'Académie Tuwaiq à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien de l'éducation, Yousef Al-Benyan, inaugure le lycée technologique pour garçons doués à l'Académie Tuwaiq à Riyad. (SPA)
Short Url
  • Les élèves participeront à des projets techniques avancés, à des recherches et à des programmes de formation spécialisée

RIYADH : Le ministre saoudien de l'éducation, Yousef Al-Benyan, a inauguré le lycée technologique pour garçons doués de l'Académie Tuwaiq à Riyad, la première école publique du Royaume spécialisée dans la technologie.

Le ministre des communications et des technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, le président de l'académie Tuwaiq, Faisal Al-Khamisi, et d'autres responsables éducatifs et techniques ont assisté à l'événement.

L'école suit un modèle mondial pionnier visant à développer les compétences et les capacités technologiques des étudiants, en leur donnant les moyens de construire et d'innover dans des projets révolutionnaires.

Elle met également l'accent sur l'apprentissage et la recherche scientifique, préparant les étudiants à des spécialisations technologiques locales et internationales.

En suivant le rythme des avancées futures, l'école contribue à l'amélioration des normes d'éducation technologique du Royaume. Les élèves de l'école représenteront également l'Arabie saoudite lors de concours et d'expositions régionaux et internationaux.

« La technologie est devenue un élément fondamental de la vie quotidienne et un outil essentiel pour naviguer dans l'avenir », a déclaré Naif bin Abed Al-Zari, directeur de l'éducation à Riyad, soulignant le partenariat entre le ministère de l'Éducation et la Tuwaiq Academy.

Abdulaziz Al-Hammadi, PDG de la Tuwaiq Academy, a qualifié ce partenariat de pierre angulaire pour l'avancement de l'enseignement technique.

Le nouvel établissement d'enseignement se concentre sur la formation des futurs talents grâce à un programme d'études immersif et basé sur l'application, complété par des certifications mondiales dans des programmes spécialisés.

M. Al-Hammadi a déclaré que les étudiants de l'école ont obtenu plus de 120 certifications professionnelles de la part de grandes entreprises internationales au cours du seul premier semestre d'activité.

Au cours de leur visite, les deux ministres ont pu découvrir les installations de l'école technique et de l'académie, observer les programmes, les bootcamps et les activités, et échanger avec les étudiants pour évaluer l'environnement d'apprentissage.

L'école propose des programmes spécialisés dans la programmation, la cybersécurité, la fabrication numérique, la science des données, et bien d'autres domaines encore.

Elle prépare les étudiants à participer à des concours majeurs tels que le Regeneron International Science and Engineering Fair, l'International Invention, Innovation and Technology Competition and Exhibition, ainsi que les National Olympiad for Programming and Artificial Intelligence, qui mettent en valeur les talents saoudiens dans une série de domaines techniques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un média palestinien affirme qu'une frappe israélienne a tué cinq de ses journalistes à Gaza

Un Palestinien nettoie les restes d'un véhicule de radiodiffusion après une frappe aérienne israélienne qui a tué cinq journalistes de la chaîne de télévision Al-Quds Al-Youm près de l'hôpital Al-Awda, 26 décembre 2024. (REUTERS)
Un Palestinien nettoie les restes d'un véhicule de radiodiffusion après une frappe aérienne israélienne qui a tué cinq journalistes de la chaîne de télévision Al-Quds Al-Youm près de l'hôpital Al-Awda, 26 décembre 2024. (REUTERS)
Short Url
  • : Une chaîne de télévision palestinienne affiliée au Jihad islamique a annoncé jeudi la mort de cinq de ses journalistes, tués selon elle lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza.
  • D'après le média, ses employés ont été tués dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, « alors qu'ils accomplissaient leur devoir journalistique et humanitaire ».

GAZA : Une chaîne de télévision palestinienne affiliée au Jihad islamique a annoncé jeudi la mort de cinq de ses journalistes, tués selon elle lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza. L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé une cellule du groupe armé.

Dans un communiqué, la chaîne Al-Quds Today annonce la mort à l'aube de « cinq journalistes martyrs : Faisal Abu Al-Qumsan, Ayman Al-Jadi, Ibrahim Al-Sheikh Khalil, Fadi Hassouna et Mohammed Al-Lada'a, tués dans une attaque sioniste visant un véhicule » de cette chaîne de télévision locale.

D'après le média, ses employés ont été tués dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, « alors qu'ils accomplissaient leur devoir journalistique et humanitaire ».

Des témoins oculaires ont déclaré qu'un missile tiré par un avion israélien avait touché leur véhicule, garé devant l'hôpital Al-Awda, tuant les journalistes.

De son côté, l'armée israélienne a affirmé sur Telegram avoir mené « une frappe précise sur un véhicule appartenant à une cellule du Jihad islamique terroriste et circulant dans la zone de Nousseirat ».

Les forces israéliennes affirment qu'« avant la frappe, plusieurs mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils, notamment en recourant à des munitions précises et à la surveillance aérienne ».

La chaîne Al-Quds Today a dénoncé « un crime qui s'ajoute à la série de crimes de l'occupation israélienne contre les journalistes palestiniens ».

« Les journalistes sont des civils et doivent toujours être protégés », a dénoncé sur X le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

La semaine dernière, le Syndicat des journalistes palestiniens avait annoncé dans un communiqué que « plus de 190 » journalistes avaient été tués et « plus de 400 » autres blessés depuis le début de la guerre à Gaza.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas et son allié le Jihad islamique combattent les troupes israéliennes qui ont lancé une offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque inédite du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.