Liban: Le Drian souligne l'urgence d'élire un président

L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a souligné vendredi au terme d'une visite à Beyrouth l'urgence, "plus que jamais", d'élire un président de la République que les députés libanais doivent désigner le 9 janvier. (AFP)
L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a souligné vendredi au terme d'une visite à Beyrouth l'urgence, "plus que jamais", d'élire un président de la République que les députés libanais doivent désigner le 9 janvier. (AFP)
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Publié le Vendredi 29 novembre 2024

Liban: Le Drian souligne l'urgence d'élire un président

  • L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a souligné vendredi au terme d'une visite à Beyrouth l'urgence, "plus que jamais", d'élire un président de la République que les députés libanais doivent désigner le 9 janvier
  • La visite de l'ancien ministre français est intervenue au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre le Liban et Israël, qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le puissant Hezbollah pro-iranien

BEYROUTH: L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a souligné vendredi au terme d'une visite à Beyrouth l'urgence, "plus que jamais", d'élire un président de la République que les députés libanais doivent désigner le 9 janvier.

La visite de l'ancien ministre français est intervenue au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre le Liban et Israël, qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le puissant Hezbollah pro-iranien.

"Je suis venu au Liban immédiatement après l'annonce du cessez-le-feu pour marquer le soutien de la France à sa mise en œuvre intégrale et souligner l'urgence, plus que jamais, d'élire un président de la République et relancer le processus institutionnel", a-t-il déclaré vendredi à l'AFP, avant son départ.

Il s'est déclaré "satisfait" de l'annonce jeudi par le président du Parlement, Nabih Berri, de la tenue du scrutin présidentiel le 9 janvier.

Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun le 31 octobre 2022, les divergences entre le Hezbollah et ses adversaires empêchaient l'élection d'un chef de l'Etat, aucun des deux camps ne disposant de la majorité au Parlement.

Mais le chef du Hezbollah Naïm Qassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre, a promis dans un discours le 20 novembre d'apporter "une contribution efficace à l'élection d'un président".

Mercredi, le Premier ministre Najib Mikati avait exprimé l'espoir que l'accord de cessez-le-feu ouvre "une nouvelle page" dans l'histoire du Liban et appelé à élire rapidement un président.

L'émissaire français a rencontré successivement jeudi Nabih Berri, le Premier ministre et plusieurs responsables politiques libanais.

Il s'est également entretenu avec les ambassadeurs du "Quintette", les cinq pays qui coopèrent sur la crise présidentielle libanaise, et qui sont, outre la France, les États-Unis, le Qatar, l'Arabie saoudite et l'Égypte.

"Aux côtés de ses partenaires du Quintette, la France accompagnera les efforts des acteurs libanais pour aboutir à un résultat positif pour l'avenir du Liban", a ajouté M. Le Drian.

Depuis qu'Emmanuel Macron l'a nommé envoyé personnel au Liban en juin 2023, Jean-Yves Le Drian, ex-ministre de la Défense et des Affaires étrangères français, s'est rendu à plusieurs reprises à Beyrouth.


Le PCF propose « un pacte social » à mener par un gouvernement « capable de construire des majorités »

«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
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  • Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités »
  • Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

PARIS : Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités », tout en refusant pour l'instant d'évoquer la présidentielle, à la différence de LFI.

« S'il y a 49.3, nous voterons les motions de censure », a affirmé à l'AFP le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, à l'issue d'une réunion du Conseil national du parti qui a adopté une résolution fixant ses priorités.

« J'ai appelé de mes vœux l'urgence d'un pacte social à construire en France durant cette période d'instabilité politique et de crise économique », a-t-il souligné, précisant que les principaux axes seraient le pouvoir d'achat, les salaires et le coût de l'énergie.

Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

« Je mesure bien qu'il n'y a pas de majorité absolue pour notre coalition », a-t-il reconnu.

Parmi les points principaux du « pacte social » du PCF, figurent l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires et des pensions, ainsi que la baisse de 30 % du coût de l'énergie.

« Nous demandons aussi à ce qu'il y ait une convocation en urgence du Parlement pour qu'il y ait des mesures fortes pour protéger nos emplois, notamment l'interdiction des licenciements boursiers », a ajouté M. Roussel.

Sans attendre, les communistes appellent les Français à se mobiliser et à « construire des rassemblements populaires et majoritaires pour changer de politique ».

Au lendemain de l'appel de Jean-Luc Mélenchon en faveur de la constitution d'une « candidature commune » en cas d'élection présidentielle anticipée, M. Roussel a jugé que le « pacte social » était prioritaire.
« L'heure n'est pas aujourd'hui à se projeter sur une élection présidentielle et à repartir dans des mois de campagne. L'heure est d'apporter des réponses immédiates aux Français, et notamment aux salariés inquiets pour leur emploi », a-t-il affirmé.


Macron prédit «un choc d'espérance» avec la réouverture de Notre-Dame

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
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  • "Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible"
  • "Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier

PARIS: Emmanuel Macron a prédit vendredi un "choc d'espérance" lors de la réouverture de Notre-Dame qui sera "aussi fort que celui de l'incendie" en avril 2019.

"Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible", a lancé le président de la République aux artisans présents lors de cette dernière visite de chantier avant la réouverture officielle les 7 et 8 décembre.

"Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier.

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans.

"On nous a beaucoup dit au début que ce ne serait pas possible, que c'était fou, que c'était arbitraire, qu'on allait mal faire. Mais au fond, derrière cet objectif simple, il y a eu une agrégation de toutes les volontés et vous l'avez fait", a-t-il souligné.

Le chef de l'Etat a rendu un hommage ému au général Georgelin qui fut de 2019 à 2023, année de son décès, "le visage et la voix du chantier".

"Je crois qu'il aurait été fier et heureux, qu'il vous aurait chacun salué par votre nom, votre prénom, comme à son habitude, avec cette voix de stentor", a-t-il dit.

 


Face à l'affluence, les marchés de Noël se préparent au «pire»

Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël. (AFP)
Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël. (AFP)
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  • Eguisheim, commune de 1.800 habitants située à quelques kilomètres de Colmar, accueille chaque année plus de 60.000 visiteurs venus flâner dans ses rues pavées, admirer ses façades colorées et profiter de l'ambiance de Noël
  • Mais ce jour-là, à 09H00, l'alerte est donnée: une attaque a eu lieu au marché de Noël

EGUISHEIM: Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël.

Eguisheim, commune de 1.800 habitants située à quelques kilomètres de Colmar, accueille chaque année plus de 60.000 visiteurs venus flâner dans ses rues pavées, admirer ses façades colorées et profiter de l'ambiance de Noël.

Mais ce jour-là, à 09H00, l'alerte est donnée: une attaque a eu lieu au marché de Noël.

"Ca s'est passé devant chez moi", témoigne un commerçant, au téléphone avec les secours.

Des cris retentissent rue des Remparts: "Aïe! J'ai mal!".

Tandis que les gendarmes progressent au milieu des chalets à la recherche des assaillants, des haut-parleurs diffusent un message en français puis en anglais: "Un incident grave a été signalé... Évacuez immédiatement les lieux". Quelques minutes plus tard, un hélicoptère de la gendarmerie survole la scène.

Un exercice réaliste qui laisse certains touristes un peu interloqués.

"Stressant" mais "rassurant" 

"C'est un petit peu stressant quand on n'est pas au courant", confie Philippe, venu de la région parisienne. "Mais on a l'impression que les choses se passent bien."

"Pour moi c'est rassurant", affirme Flora, une touriste de 40 ans originaire du Pas-de-Calais en observant les gendarmes. "Pouvoir les mettre en conditions réelles ça leur permet d'appliquer sur le terrain ce qu'ils ont appris, c'est toujours utile".

Prévenus de l'exercice, des habitants observent la scène d'un œil curieux quand tout à coup, tous les téléphones portables sonnent simultanément: un test qui montre que le dispositif d'alerte des populations fonctionne.

Les forces de l'ordre finissent par arrêter les attaquants et les pompiers évacuent les victimes, une heure et demie après l'alerte.

Le bilan est lourd: cinq personnes décédées dont un enfant, trois personnes en urgence absolue et sept en urgence relative.

Il rappelle la tragique attaque survenue le 11 décembre 2018 au marché de Noël de Strasbourg lorsque un jeune homme radicalisé, qui avait prêté allégeance au groupe État islamique (EI), avait tué cinq personnes et en a blessé onze.

"Le pire qu'il puisse nous arriver, c'est d'avoir un attentat", confie Claude Centlivre, le maire d'Eguisheim.

Avec son château et sa chapelle surmontés de nids de cigognes, ses maisons alsaciennes typiques, la commune du Haut-Rhin figure parmi les plus beaux villages de France et a même été désigné village préféré des Français en 2013, ce qui a dopé la fréquentation touristique.

"Nous avons beaucoup de monde durant cette période de quatre semaines de l'Avent qui court avant Noël", confirme l'édile.

Roder les dispositifs 

Il a été très vite partant pour qu'un scénario d'attentat fictif faisant de nombreuses victimes puisse y être organisé: "ça permet de tester et de voir si nous sommes prêts", même s'il le reconnaît, "nous n'avions pas le stress d'un vrai événement".

Un exercice de cette ampleur est une première pour la commune et pour le Haut-Rhin. Au total, 50 gendarmes et 73 pompiers y ont participé ainsi qu'une quinzaine de personnels du Samu et un groupe de militaires.

Il intervient en plein essor des marchés de Noël alsaciens, qui enregistrent ces dernières années des chiffres de fréquentation records, une popularité qui pose des défis en matière de gestion des flux et d'intervention des secours.

"Plus de quatre millions de personnes" viennent voir les marchés de Noël du Haut-Rhin, souligne le préfet du département Thierry Queffélec.

Si certaines communes sont particulièrement fréquentées, comme Colmar, qui a attiré l'an dernier 1,6 million de visiteurs, de nombreux marchés sont aussi organisées dans des villages, attirant des centaines de milliers de touristes, français et étrangers.

L'idée était d'organiser cette simulation dans une commune "à taille humaine", explique le préfet.

"On a l'ambition de mieux former nos élus à la gestion de crise", ajoute le colonel Patrice Gerber, directeur du service d'incendie et de secours du Haut-Rhin.

Un exercice comme celui-ci, "c'est assez rare et c'est très proche de la réalité", souligne le colonel Gerber. C'est un entraînement qui vise à "roder" les dispositifs existants pour être "meilleurs le jour J".