Joe Biden nomme l'ex-diplomate William Burns à la tête de la CIA

L'ex-numéro deux de la diplomatie américaine William Burns, l'un des artisans du dialogue avec l'Iran (AFP)
L'ex-numéro deux de la diplomatie américaine William Burns, l'un des artisans du dialogue avec l'Iran (AFP)
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Publié le Lundi 11 janvier 2021

Joe Biden nomme l'ex-diplomate William Burns à la tête de la CIA

  • Avec Avril Haines, désignée pour devenir coordinatrice du renseignement national, cet ancien diplomate de carrière de 64 ans qui a servi sous des présidences démocrates comme républicaines aura la lourde tâche de tourner la page de l'administration Trump
  • Le président sortant a en effet constamment méprisé, voire contredit, ses agences de renseignement, en niant ou minimisant par exemple l'ingérence russe dans l'élection de 2016 qui l'a porté à la Maison Blanche

WASHINGTON : Joe Biden a annoncé lundi avoir choisi l'ex-numéro deux de la diplomatie américaine William Burns, l'un des artisans du dialogue avec l'Iran que le futur président démocrate veut relancer, pour prendre la tête de la CIA, la plus grande agence de renseignement des Etats-Unis.

Avec Avril Haines, désignée pour devenir coordinatrice du renseignement national, cet ancien diplomate de carrière de 64 ans qui a servi sous des présidences démocrates comme républicaines aura la lourde tâche de tourner la page de l'administration de Donald Trump.

Le président sortant a en effet constamment méprisé, voire contredit, ses agences de renseignement, en niant ou minimisant par exemple l'ingérence russe dans l'élection de 2016 qui l'a porté à la Maison Blanche. Et il a aussi été accusé de vouloir politiser ces institutions en nommant des fidèles à leur tête.

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, William Burns deviendra le premier diplomate de carrière à diriger la CIA, puissante agence du contre-espionnage américain forte de 21 000 employés. Ce n'est ni un politique, ni un militaire, ni un homme du sérail du renseignement, comme la plupart de ses prédécesseurs.

«Bill Burns est un diplomate exemplaire avec des décennies d'expérience sur la scène mondiale pour garder notre peuple et notre pays sûrs», a affirmé Joe Biden dans un communiqué.

«Il partage ma conviction profonde que le renseignement doit être apolitique», a ajouté le président élu qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier.

Il doit succéder à Gina Haspel, directrice de la CIA depuis 2018, qui elle-même avait remplacé Mike Pompeo, l'un des plus fidèles des trumpistes, lorsque le président républicain l'avait nommé secrétaire d'Etat.

Diplomate pendant 33 ans, notamment comme ambassadeur des Etats-Unis en Russie de 2005 à 2008, William Burns avait pris sa retraite du corps diplomatique en 2014 avant de présider la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un cercle de réflexion sur les relations internationales.

«Le monde a changé»

C'est le deuxième vice-secrétaire d'Etat de l'ex-président démocrate Barack Obama à être intégré à l'équipe de sécurité nationale de Joe Biden, après Antony Blinken, désigné pour prendre la tête de la diplomatie américaine. Le nom de William Burns avait d'ailleurs également circulé pour devenir secrétaire d'Etat.

Sous Barack Obama, il a été à l'origine du rapprochement avec l'Iran, en menant des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman avec ce pays ennemi malgré l'absence de relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Ces discussions ont permis ensuite d'ouvrir celles, officielles, entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni), qui ont abouti à l'accord de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de l'arme nucléaire.

Donald Trump a lui claqué la porte en 2018 de cet accord, qu'il jugeait insuffisant, et a depuis rétabli et durci toutes les sanctions américaines contre l'Iran.

Joe Biden s'est engagé à retourner dans l'accord, et à lever les sanctions, à condition que Téhéran revienne dans les clous des restrictions à son programme nucléaire, dont il a commencé à se désengager en représailles à la «pression maximale» exercée par Washington.

«La stratégie de pression maximale de l'administration Trump a été assez insensée», avait dit Bill Burns lors d'une conférence en octobre, avant la présidentielle américaine, saluant la position «raisonnable» de celui qui était alors le candidat démocrate. Mais il avait prévenu qu'un retour dans l'accord était «beaucoup plus facile à dire qu'à faire» en raison des «dégâts commis ces dernières années».

Plus largement, le diplomate avait mis en garde contre «l'illusion» de pouvoir «simplement, d'un coup de baguette magique, rétablir les relations et l'influence de l'Amérique telles que nous les voyions en 2016», «car le monde a changé».

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.